Qui aurait parié que Ryan Lomberg serait celui qui marquerait le but en prolongation pour permettre aux Panthers de la Floride de réduire l'écart à 2-1 dans la série contre le Lightning de Tampa Bay? Probablement pas son entraîneur Joel Quenneville.
Panthers : La revanche des mal-aimés
Le but de Lomberg en prolongation lors du match no 3 est à l'image de la saison de la Floride
Et c'est peut-être ce qui fait la force des Panthers cette saison, cette capacité de voir un joueur sortir de l'ombre et produire au bon moment. Ironiquement, Lomberg, avec un temps de glace de 9:23, a été le joueur le moins utilisé des deux équipes, jeudi.
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On peut donc qualifier de risquée la décision de Quenneville de l'envoyer sur la glace pour une mise au jeu dans sa zone avec le reste de son trio, composé de Frank Vatrano et de Noel Acciari.
« 'Lombo' n'avait pas encore joué en prolongation, alors que (Vatrano) et (Acciari) avaient à peine touché la glace. Ils m'ont regardé en se demandant s'ils devaient aller sur la glace, surtout que la mise au jeu était dans notre zone. Du moins, c'est ce qu'ils semblaient penser. »
Mais tout est tombé en place. Acciari a remporté la mise au jeu, Vatrano a décampé avant de faire rebondir une longue passe en direction de Lomberg, qui a pu se présenter seul devant Vasilevskiy et le déjouer d'un tir au coin droit pour sceller l'issue de la rencontre.
Un but à l'image de la saison des Panthers, que bien peu d'experts voyaient en séries éliminatoires de la Coupe Stanley cette année en raison d'une attaque où les points d'interrogation étaient nombreux.
Car ce ne sont pas les joueurs mal aimés qui manquent en Floride.
Lomberg n'a jamais été repêché et il a dû passer par l'ECHL avant de faire sa place dans la LNH. Questionné après la rencontre à savoir s'il avait marqué d'autres buts aussi importants que celui-ci, il a répondu en riant : « Je n'en ai que deux, donc sûrement mon premier. »
Vatrano, qui lui a envoyé la rondelle, a lui aussi été ignoré au repêchage, au même titre qu'Acciari. Ils ne sont pas seuls. Mason Marchment, qui a disputé tout le match au sein du premier trio, n'a lui aussi jamais été repêché, même si son père Bryan a disputé 926 matchs dans la LNH.
« Repêchés ou non, s'ils sont rendus où ils sont aujourd'hui, c'est parce qu'ils ont travaillé fort et le méritent », a souligné l'attaquant Jonathan Huberdeau. « Ryan, c'est un gars physique, mais il est capable de faire les jeux et il devrait être en uniforme tout le temps. »
C'est sans oublier le reste de la formation. Carter Verhaeghe, qui a amassé deux points en trois matchs en séries, n'a pas reçu d'offre qualificative du Lightning l'été dernier et il est devenu libre comme l'air.
Alex Wennberg, qui a marqué et obtenu une passe jeudi, a vu son contrat être racheté par les Blue Jackets de Columbus durant la saison morte.
Même s'il a participé au Match des étoiles de la LNH en 2020, Anthony Duclair n'a pas reçu d'offre de contrat des Sénateurs d'Ottawa au terme de la dernière campagne.
Sentant qu'il n'était pas utilisé à sa juste valeur chez les Flames de Calgary, Sam Bennett a demandé une transaction et a été exaucé à la date limite. Il avait amassé 12 points en 38 matchs avec les Flames cette saison avant de changer d'adresse. Depuis, il en a 18 en 12 rencontres, saison et séries incluses.
On peut même ajouter Patric Hornqvist à cette liste. Le vétéran a été échangé par les Penguins de Pittsburgh, avec qui il avait passé les six saisons précédentes et remporté deux Coupes Stanley, aux Panthers en retour du défenseur Mike Matheson et de l'attaquant Colton Sceviour le 24 septembre. Quelle a été sa réponse? Il vient de connaître sa deuxième meilleure saison en carrière pour la moyenne de points par match et il a amassé un but et une passe, jeudi.
Avoir une panoplie de joueurs qui veulent se prouver et qui ont fait face à l'adversité pourrait grandement servir à la Floride d'ici à la fin des séries. On l'a vu dans le passé, quand les Golden Knights de Vegas ont atteint la Finale de la Coupe Stanley à titre d'équipe d'expansion, avec une formation bourrée de joueurs qui avaient été laissés de côté par leur équipe précédente.
« Cette année, (tous ces joueurs) ont très bien joué, et c'est le fun de voir ça, a souligné Huberdeau. C'est notre attitude et c'est la chimie qu'on a dans notre chambre. Tout le monde s'aime. C'est pour ça qu'on a du succès cette année, et maintenant, c'est le fun d'avoir obtenu notre première victoire. »