Reinbacher Chaumont

LAVAL – Le Rocket a immortalisé l’édition 2023-2024 avec la traditionnelle photo d’équipe avant un entraînement sur la glace de la Place Bell. Mais ce n’était pas le portrait qui attirait l’attention en ce mardi matin, mais bien la présence du numéro 64, David Reinbacher.

Reinbacher, le cinquième choix au total des Canadiens lors du repêchage de l’été dernier à Nashville, a foulé la glace pour une première fois avec ses nouveaux coéquipiers du Rocket. L’Autrichien a patiné pendant un peu plus d’une soixantaine de minutes, quelques heures seulement après son arrivée en sol montréalais en provenance de Zurich, en Suisse.

Toujours au cœur d’une course pour une participation aux séries éliminatoires et deux jours après un cuisant revers de 7 à 1 contre les Marlies à Toronto, le Rocket n’avait pas trop de temps à perdre avec les présentations. Jean-François Houle a fait suer ses joueurs avec plusieurs exercices à un contre un et il a terminé son entraînement avec une séance de patinage un brin punitif.

Malgré cela, Reinbacher avait le grand sourire dans le visage à sa rencontre avec les nombreux journalistes présents dans le vestiaire du Rocket. Il n’était pas trop intimidé par l’attroupement devant lui.

« C’est probablement normal ici, a-t-il répliqué. Je sais que Montréal est un marché fou de hockey. Je suis enfin ici et je suis très excité. Je suis prêt à 100%. Il s’agit d’une belle occasion pour moi. Je désire terminer l’année sur une bonne note. Je ne peux demander mieux, je retrouve des coéquipiers avec qui j’ai joué lors du camp. »

Pour ses premiers pas en Amérique du Nord, Reinbacher a déjà un objectif précis. Même s’il peut se douter qu’il y aura des attentes à son égard en raison de son rang de sélection au repêchage, il n’a pas l’intention de se casser la tête avec cette réalité.

« Les attentes, je veux les repousser, a dit le défenseur droitier de 6 pi 3 po et 209 livres. Je souhaite simplement jouer et gagner en expérience. C’est une belle occasion. J’en serai à mes premiers matchs en Amérique du Nord. Je découvrirai la Ligue américaine. Je veux m’amuser et apprendre de mes entraîneurs et coéquipiers. Je chercherai à absorber le plus d’informations possible. »

À l’entraînement mardi matin, Reinbacher se retrouvait à la droite de Tobie Paquette-Bisson, un vétéran de 27 ans.

« J’aime jouer ce rôle, celui d’aider les plus jeunes, a souligné Bisson. David était confortable sur la glace. Il m’a posé des questions sur le système. Il s’est bien impliqué, il n’était pas timide. Il a montré qu’il a du caractère. »

Le Rocket jouera son prochain match, vendredi, contre les Senators à Belleville. À moins d’une surprise, Reinbacher fera ses débuts dans la Ligue américaine.

« Je veux voir ce qu’il peut faire, mais je ne souhaite pas le remplir d’informations, a affirmé Houle. Un joueur joue souvent avec ses instincts. Oui, nous avons une structure à respecter. Il devra le faire comme tous les joueurs, mais ce n’est rien de nouveau pour lui. On veut juste qu’il joue la tête en paix. »

Des entraîneurs à la tonne

Reinbacher n’a pas vécu un conte de fées à sa troisième saison à Kloten. Il a marqué un but et récolté 10 passes pour un total de 11 points en 35 matchs. L’an dernier, il avait obtenu de meilleurs chiffres avec 22 points (3 buts, 19 passes) en 46 matchs.

Mais il y a bien plus que les statistiques personnelles. Reinbacher se retrouvait au sein d’une équipe en déroute à Kloten avec seulement 12 victoires en temps réglementaire en 52 matchs. Le EHC a terminé au 13e rang sur 14 équipes en National League.

La stabilité ne représentait pas une force à Kloten. Reinbacher a travaillé avec trois entraîneurs différents cette saison en Gerry Fleming, Larry Mitchell et Stefan Mair, pour un total de quatre en deux ans.

« Il n’y a pas de doute que ce n’était pas facile, a reconnu Reinbacher au sujet du carrousel d’entraîneurs à Kloten. Si j’avais trouvé ça facile, nous aurions accompli différentes choses comme équipe. Mais c’est ça qui est ça. Il y a eu plusieurs entraîneurs. Tu peux apprendre de nouvelles choses de tous les entraîneurs. J’aime mieux regarder le positif. Mais je suis heureux de me retrouver ici maintenant. »

Dans sa mêlée de presse d’un peu plus de cinq minutes, Reinbacher a souvent dit qu’il était heureux de profiter d’un nouveau départ. On le sentait soulagé à l’idée de partir de la Suisse.

Questionné à savoir s’il aurait profité d’un meilleur développement à Laval plutôt qu’à Kloten cette saison, l’Autrichien n’est pas tombé dans le piège.

« Je ne peux pas y répondre, a-t-il souligné. Je n’ai pas joué à Laval. On peut regarder les statistiques, mais ça restait une bonne expérience. J’ai joué souvent dans mon propre territoire. Je me suis développé de ce côté. Mais c’est maintenant terminé.

« Je dirais que le jeu défensif est l’élément où je me suis le plus amélioré, a-t-il enchaîné. Nous jouions souvent dans notre zone. J’ai appris bien des détails. J’ai regardé plusieurs vidéos aussi. C’est toujours bon d’ajouter des détails à son jeu. Ça peut sembler anodin, mais c’est important. »

Reinbacher et son équipe, le EHC de Kloten, n’ont pas eu à jouer un tour de relégation en raison de la défaite de l’équipe d’Olten lors du septième match le 15 mars contre les Lions de GCK (le club-école des Lions de Zurich) en demi-finales du championnat de deuxième division, la Swiss League.

En n’ayant pas à participer à un tour supplémentaire, Reinbacher a reçu le feu vert pour voyager en direction de Montréal.