Évoluant au sein du premier duo de défenseurs de l’équipe de la Côte-Nord, Bernier a été appelé à affronter les meilleurs éléments offensifs adverses tout au long de la saison, une tâche dont il s’est acquitté avec brio.
« Assez rapidement dans la saison, peut-être vers le 10e match, la game d’Alexis s’est stabilisée, a souligné l’entraîneur du Drakkar Jean-François Grégoire. Il jouait déjà de grosses minutes sur notre premier duo de défenseurs contre les meilleurs trios adverses. On voyait qu’il était concentré, dédié, et qu’il tirait une grande fierté de ce rôle-là. »
Il a poursuivi son excellent travail en séries avec une récolte de neuf points en 13 rencontres au cours des trois premières rondes. S’il a été blanchi en quatre parties en finale en plus de présenter un différentiel de moins-6, son entraîneur affirme qu’il est important de regarder au-delà des statistiques.
« Quand les séries commencent, tout le monde est enthousiaste, mais par la suite, quand l’excitation retombe, il devient surtout important d’afficher de la constance, et c’est ce qu’Alexis a fait, a assuré Grégoire. Il faut faire attention avec les chiffres. Ce n’est pas son différentiel qui va déterminer s’il a eu de bonnes séries ou non. Ce qui est important dans son cas, c’est qu’il est un défenseur qui a eu d’énormes responsabilités à 17 ans, et c’est excellent pour son bagage et son futur. »
L’attention tournée vers Buffalo, puis Vegas
Après être retourné sur la ferme aviaire familiale à St-Valérien-de-Milton, où il a repris l’entraînement au cours des dernières semaines, Bernier a mis le cap sur Buffalo.
Il va y rencontrer une quinzaine d’équipes de la LNH, pour la plupart des équipes qui lui avaient déjà démontré de l’intérêt au cours de la saison, en plus de se soumettre à des tests physiques et médicaux.
« Le Combine va m’aider à tourner la page, a-t-il noté. Pendant la saison et en séries, je voulais me concentrer sur l’équipe. C’est maintenant terminé, j’ai repris l’entraînement, et après le Combine, ça ne sera plus entre mes mains. Il va rester le repêchage, et j’aurai alors fait tout ce qui est en mon pouvoir à ce moment-là. »
Celui dont le nom apparaît au 62e rang du classement final du Bureau central de dépistage de la LNH parmi les patineurs nord-américains croit que les équipes aiment le fait qu’il est pleinement conscient de ce qu’il va pouvoir apporter à une équipe au prochain niveau.
Il s’identifie davantage à un joueur comme Brett Pesce des Hurricanes de la Caroline, et n’aspire pas à devenir le prochain Cale Makar ou Erik Karlsson.
« Il y a des équipes qui peuvent être inquiètes quand un joueur se surévalue, a-t-il avancé. Je suis honnête avec elles, je leur dis comment moi je me vois, et bien souvent, elles me voient de la même manière. À chacune de mes entrevues, c’est quelque chose qui ressort, le fait que je me connais bien et que je connais mon identité. Je sais quel rôle je peux occuper, mais je veux être le meilleur dans ce rôle-là. »
Il s’agit d’une perspective qui est partagée par Jean-François Damphousse du Bureau central de dépistage.
« C’est certain à 100 pour cent qu’il y a une valeur associée à ça, parce qu’il y a moins de projection à faire à long terme, a expliqué Damphousse. Dans son cas, les équipes savent quel genre de joueur elles vont obtenir, c’est-à-dire un joueur fiable, efficace, qui s’implique physiquement et qui fait preuve de leadership. Ça réconforte les équipes de voir un joueur comme ça. Il pourrait même sortir un peu plus haut que le rang où nous l’avons sur notre liste pour ces raisons-là. »
Le clan Bernier va ensuite se rendre à Vegas, où aura lieu le repêchage les 28 et 29 juin. Alexis sera notamment accompagné de son père David, qui a été repêché à deux reprises – par les Oilers d’Edmonton en septième ronde en 1996 puis par les Mighty Ducks d’Anaheim au huitième tour en 1998 – mais qui n’a pas disputé de match dans la LNH.
Alexis décrit son père comme son modèle, quelqu’un vers qui il pouvait toujours se tourner lorsqu’il avait des questions, qui lui a inculqué l’importance d’une bonne éthique de travail et d’une bonne attitude. Il affirme aussi qu’il ne lui a jamais imposé la moindre pression afin qu’il atteigne les plus hauts sommets au hockey.
Malgré toute cette reconnaissance, sera-t-il tenté de taquiner le paternel si son rang de sélection devait être plus élevé que le sien?
« Je ne suis pas quelqu’un qui tient les choses pour acquises, tant que je n’entendrai pas mon nom, je ne dirai rien, a-t-il dit, un sourire en coin. Mais après… ça se pourrait. »