La route de Raoul Boilard était tracée depuis longtemps et ne devait pas prendre de détour inattendu.
Après une saison passée dans la Ligue de hockey de la Colombie-Britannique (BCHL), l’attaquant devait en principe faire le saut dans les rangs universitaires américains (NCAA) avec l’Université du Nebraska pour l’année la plus importante de sa carrière; celle de son admissibilité au repêchage de la LNH.
Tout ça en compagnie de son frère Jules, d’un an son aîné. Mais le Drakkar de Baie-Comeau, son entraîneur Jean-François Grégoire en tête, avait d’autres plans pour le duo.
« Quand on a su que le Drakkar avait acquis nos droits dans la LHJMQ au début de l’été, ça nous a pris par surprise », admet Raoul, d’entrée de jeu. « On ne s’attendait pas à ça. Après deux ou trois mois de réflexion, on a pris la décision d’aller à Baie-Comeau. »
Pour plusieurs raisons, mais surtout parce que le lien existait déjà entre les deux frangins et Grégoire. Le pilote leur a « montré à jouer au hockey » à leurs débuts, alors qu’ils ont participé à son camp estival et à des séances privées en sa compagnie dans la région de Sherbrooke.
« Ils sont venus ici en sachant qu’ils avaient un allié avec eux, a résumé l’entraîneur. C’est du donnant-donnant. Notre relation était un des éléments, mais c’est un ensemble de choses. Ils aimaient notre programme scolaire et la direction dans laquelle on s’en allait au chapitre collectif.
« Dans le cas précis de Raoul, on savait qu’il allait nous aider sur la glace et qu’on allait lui redonner en l’aidant dans son année de repêchage. En venant ici, il s’assurait de contrôler certains aspects importants, comme sa place au sein de l’équipe. Pour l’instant, je pense qu’on voit que c’était une bonne décision. »
Il serait difficile de le contredire là-dessus. Le Drakkar (46-8-3) trône au sommet du classement général du circuit junior québécois, tandis que Boilard totalise 54 points, dont 21 buts, en 57 matchs en évoluant sur le même trio que son frère – comme ce fut aussi le cas lors des deux dernières campagnes.