Un 545e gain pour Fleury et un match à oublier pour le CH

MONTRÉAL – Si c’était réellement sa dernière visite au Centre Bell, Marc-André Fleury en gardera le doux souvenir d’une 545e victoire en carrière aisément acquise face aux Canadiens de Montréal. Le vénérable gardien et patriarche chez les joueurs québécois dans la LNH a réalisé 27 arrêts dans le succès de 5-2 du Wild, mardi.

C’est un peu tôt dans la saison pour avoir un mauvais match dans le système. Mais c’est exactement ce qui est arrivé aux Canadiens, qui n’ont pas – mais pas du tout – été dans le coup. Une équipe indisciplinée et pas connectée, misant sur un gardien chancelant, c’est la recette d’une lancinante et lamentable soirée au bureau.

Qu’il suffise de mentionner que le Wild a inscrit deux buts en l’espace de 25 secondes de jeu au cours du même avantage numérique du CH en première période.

La dernière fois que le Tricolore avait fait preuve d’autant de générosité pendant un jeu de puissance, c’était le 11 avril 2009 contre les Penguins de Pittsburgh… avec Fleury devant le filet !

Le Wild a ajouté trois filets en supériorité numérique, le CH lui permettant de déployer sept attaques massives.

« Nous étions incapables de finir nos jeux et nos passes. Nous manquions de synchronisme », a analysé le défenseur David Savard. « Nos jeux ne marchaient pas. Nos relances ne marchaient pas. C’est décevant de jouer de cette façon devant nos partisans. »

Après Dach, Guhle?

Comme si ç’a n’avait pas été suffisamment mal, le Tricolore a perdu les services d’un deuxième jeune joueur dans un deuxième match de suite. Après l’attaquant Kirby Dach, samedi, ç’a été le défenseur Kaiden Guhle, qui a retraité vers le vestiaire des siens vers la fin du deuxième vingt.

C’est à souhaiter que Guhle n’ait pas subi le même sort que Dach, dont la saison est terminé, ont annoncé les Canadiens mardi après la rencontre.

« Son cas est toujours évalué », a-t-on fait savoir, en précisant qu’il s’agit d’une blessure au haut du corps.

Une salve pour « Flower »

Évoluant à 11 attaquants, le talentueux Matt Boldy étant blessé, le Wild a été en contrôle du début jusqu’à la fin. En début de deuxième période, il détenait l’avantage 21-5 dans les tirs. Au terme de la soirée, le Wild avait l’avantage 35-29.

Chaleureusement applaudi par les « braves » qui sont restés jusqu’au son final de la sirène, Fleury n’est plus qu’à six gains du total de Patrick Roy (551), qui occupe le deuxième rang de l’histoire loin derrière Martin Brodeur (691). Avec 986 matchs derrière la cravate, il est à 14 rencontres du plateau des 1000. Tanner Pearson et Alex Newhook ont trompé sa vigilance.

À l’autre bout, Samuel Montembeault a connu une soirée difficile. Joel Eriksson Ek, deux fois, Brandon Duhaime, Connor Dewar et Kirill Kaprizov l’ont déjoué. Kaprizov a ajouté deux passes et Mats Zuccarello a glané trois mentions d’aide.

« Le Wild exerce beaucoup de pression, nous savions ça », a commenté l’entraîneur Martin St-Louis. « C’est un aspect que nous devons apprendre à gérer. Nous ne nous sommes pas réellement donné une chance, en écopant trop de pénalités. C’est dur de commencer le match en accordant deux buts pendant un jeu de puissance.

« Je trouve que nous nous sommes accrochés et que nous avons bien bataillé, mais peu importe le plan de match, on ne peut pas avoir du rythme en ayant à tuer autant de punitions. »

‘Slaf’ pèche

Les Canadiens dominent la LNH au chapitre des pénalités mineures, avec 24 en trois matchs.

« Il faut faire davantage attention et prendre de meilleures décisions sur la glace. C’est inacceptable », a réagi St-Louis, en attribuant en grande partie à la frustration l’indiscipline de ses troupiers, mardi.

Le jeune Juraj Slafkovsky a été pris en défaut à deux reprises en zone adverse en deuxième période, ce qui est encore moins tolérable. Les infractions ont mené à des buts du Wild, au moment où le CH tentait de revenir dans le match. On a demandé à l’entraîneur si ça lui avait effleuré l’esprit de sévir à l’endroit du Slovaque en le clouant au banc.

« C’est tôt dans la saison. Ce sont des pénalités dont nous nous serions passés volontiers », a commencé par répondre St-Louis. « Nous écopons tellement de pénalités qu’il faudrait que je cloue tout le monde au banc présentement », a-t-il lancé à la blague.

« ‘Slaf’ est jeune. Il va apprendre de ses erreurs, a-t-il poursuivi. Il voulait bien faire. C’est un garçon fort physiquement. Il y a des matchs où on ne punit pas les gestes comme ceux qu’il a commis. Ce soir, on ne laissait rien passer. »

Les Canadiens seront de retour en action à la maison samedi (19h HE; TVAS, CITY, SNE). Alex Ovechkin et les Capitals de Washington seront les visiteurs.