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On dit que les gardiens de but sont des bibittes à part. Si c’est vrai pour certaines habitudes ou certaines superstitions, il semble que ce soit aussi vrai pour leur entraînement et leur préparation.

Samuel Montembeault a passé une partie de l’été à aiguiser ses réflexes à Trois-Rivières, tout près de son patelin natal de Bécancour. Rencontré au Centre Vidéotron de Québec le 14 août pour l’événement Pro-Am Sun Life, le gardien des Canadiens de Montréal a révélé avoir travaillé sur sa vision et son « GPS interne » avec Philippe Croisetière, un expert en neurologie fonctionnelle.

« On a travaillé plusieurs choses comme l’équilibre. Parfois, ça se passe vite (sur la glace), et tes yeux peuvent être en retard d’une fraction de seconde par rapport à ton GPS, a expliqué le Québécois de 27 ans. On travaillait les yeux fermés en étant debout sur une plate-forme. Il y avait aussi une machine dans laquelle j’étais assis et qui tourne dans tous les sens, et je devais être capable de me servir de mes yeux pour pointer des cibles. 

« J’ai vraiment aimé ça travailler avec lui et je pense que ça va m’aider pour la prochaine saison. »

Cette prochaine saison, Montembeault l’entamera probablement dans un état d’esprit quelque peu différent. Pour la première fois depuis qu’il s’est joint aux Canadiens en 2021-22, il aura l’étiquette de gardien numéro un greffée à son nom dès le début de la campagne.

Montembeault écoulera la première saison du contrat de trois ans et 3,15 millions $ par année qu’il a signé le 1er décembre dernier. Malgré tout, il ne tient rien pour acquis.

« Même si on me dit que je suis le (gardien) numéro un, c’est un titre qui peut se perdre rapidement, a-t-il soutenu. Je veux rester à Montréal. J’essaie vraiment d’être constant et de donner une chance à l’équipe de gagner. »

Chose certaine, Montembeault devra à nouveau travailler avec une jeune défensive. Les recrues Lane Hutson et Logan Mailloux pourraient même faire leur place et offrir une saine compétition aux Arber Xhekaj, Jayden Struble et Justin Barron. L’homme masqué derrière eux voit la situation d’un bon œil.

« On a beaucoup de bons joueurs et on a aussi un grand bassin d’espoirs avec d’excellents jeunes qui s’en viennent et qui prennent de plus en plus d’expérience chaque année, a noté Montembeault. [La direction] a également été en mesure de s’entendre sur de bons contrats avec certains jeunes pour plusieurs années. On essaie vraiment de bâtir avec le noyau en place. »

David Savard et Mike Matheson font assurément leur part en ce qui a trait au mentorat à la ligne bleue, mais Montembeault sait qu’il peut lui aussi les aider.

« L’important est de leur parler beaucoup quand ils se retrouvent en zone défensive, quand ils sont sous pression, a-t-il soulevé. Il faut aussi leur parler entre les sifflets. Et de mon côté, c’est important de geler la rondelle le plus souvent possible pour leur donner le temps de souffler.

« Ce sont des défenseurs talentueux qui ont tous des aptitudes différentes, mais le système reste le même. Alors les joueurs vont bouger de la même façon et défendre de la même façon. »

Une motivation additionnelle?

Les Canadiens pourraient compter sur un Montembeault encore plus motivé cette saison. Le nom du Québécois a circulé pour un potentiel poste au sein de l’équipe canadienne qui sera éventuellement formée pour les Jeux olympiques de 2026.

D’ici là, il y aura une autre compétition internationale avec la Confrontation des 4 nations organisée par la LNH en 2025. Ce tournoi se tiendra à Montréal et à Boston en février prochain.

« C’est sûr que c’est motivant. Les Olympiques représentent tellement un gros événement, a affirmé Montembeault. On sait que le tournoi (de la Confrontation des 4 nations) va être en quelque sorte une préparation pour les Olympiques. J’essaie de ne pas trop y penser, c’est encore loin. De mon côté, je dois connaître un bon début de saison si je veux me donner une chance de pouvoir faire partie de l’équipe. »

À tout le moins, Montembeault aura dans sa manche le fait d’avoir mené le Canada à la médaille d’or au Championnat du monde 2023, en Finlande. À l’entendre, on se doute bien qu’il aimerait revivre l’expérience.

« C’est quelque chose que j’ai en tête, mais je ne dois pas seulement penser à ça si je connais un mauvais match ou que je suis dans une mauvaise passe. C’est certain que c’est un objectif, mais j’essaie vraiment de me concentrer sur la saison avec les Canadiens. Si je joue bien et que ça arrive ensuite, ça sera simplement une belle récompense. »

*Article écrit en collaboration avec Sébastien Deschambault, directeur de la rédaction LNH.com