BOSTON – Dans moins de 24 heures, Simon Benoit disputera le premier match éliminatoire de sa carrière dans la LNH. Ce n’est toutefois pas en lui parlant qu’on distinguera quelconque signe de nervosité.
Le défenseur québécois des Maple Leafs de Toronto affiche le même calme qui le caractérise sur la glace quand il nous rejoint aux abords de la patinoire du complexe d’entraînement des Bruins de Boston – ses adversaires au premier tour.
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« C’est excitant, mais je ne ressens pas de nervosité, lance-t-il d’entrée de jeu. J’ai juste hâte. C’est bon d’avoir ce petit edge-là, je vais jouer avec plus d’émotion. Je vais essayer d’utiliser ça à mon avantage. »
L’arrière de 25 ans n’aura probablement pas besoin de puiser bien loin pour générer de l’émotion.
La rivalité entre ces deux équipes originales en est d’abord une source inépuisable. Puis, le simple fait de jouer en séries éliminatoires devant une foule hostile comme celle du TD Garden risque d’être suffisant pour allumer le feu. Sans oublier l’objectif ultime.
« Depuis que je suis petit que je vois les joueurs soulever la Coupe Stanley, a-t-il raconté avec le sourire. Quand c’est à ton tour d’être rendu là, c’est encore plus excitant. Je vois ça comme une expérience et je veux faire en sorte d’en profiter le plus possible. »
Surtout que rien de tout ça n’était acquis pour Benoit. Il a amorcé la saison dans la Ligue américaine avant de profiter d’un rappel pour faire sa place et lentement gagner son poste au sein de la brigade torontoise. Il y a deux semaines à peine, il ignorait encore s’il ferait partie de la formation partante pour les séries.
Le natif de Laval s’est entraîné aux côtés de Jake McCabe, son partenaire régulier, vendredi, ce qui laisse fortement croire qu’il a convaincu l’entraîneur-chef Sheldon Keefe de son utilité.
« Sa progression a été superbe à voir, a vanté McCabe. Je crois qu’il m’a aidé à m’améliorer et que j’ai fait la même chose pour lui. Simon est un joueur très direct, très hargneux. On sait ce qu’on obtiendra de lui tous les soirs. On travaille bien ensemble, on aime le jeu physique et on s’alimente en ce sens. »
Dans une série qui s’annonce justement hargneuse et physique entre les deux rivaux, le style de jeu qui caractérise Benoit risque de bien le servir – et de bien servir les Leafs, par la bande.
« Tout le monde sait que le jeu est toujours plus physique en séries, a soulevé celui qui est utilisé en moyenne 17 m 14 s. Tu essaies de faire mal à l’autre équipe, tu veux les épuiser. Ma game ne changera pas. Il faut juste que je fasse mon travail encore mieux. »
Inexpérience
Benoit parle par expérience, mais pas tant que ça. En six saisons chez les professionnels, il n’a participé aux séries qu’à deux reprises dans la Ligue américaine, pour un total de 18 matchs. Dans le junior, avec les Cataractes de Shawinigan, il avait disputé huit matchs éliminatoires en trois saisons.
Il n’est donc pas un habitué du hockey de printemps. Ce sera un baptême de feu dans toute sa splendeur.
« Le même scénario s’est reproduit souvent dans ma carrière; je n’ai pas beaucoup d’expérience en séries, a-t-il reconnu. Je considère quand même avoir brisé la glace dans la Ligue américaine. Je vais utiliser la même mentalité. Je vais aborder ça comme si c’était n’importe quel match, mais avec plus d’intensité. »
À ce chapitre, McCabe deviendra pour lui un important allié. Le vétéran de 30 ans a dû patienter pendant 11 saisons avant de disputer un premier match éliminatoire dans la LNH, l’an dernier, avec les Leafs. Il peut facilement se placer dans les souliers de son jeune compagnon.
« Il devra rester fidèle à lui-même, a-t-il prévenu. Il ne faut pas tenter de trop en faire ni se laisser emporter par les émotions. Je m’attends à ce qu’il joue dans ses forces, qu’il utilise bien son bâton et qu’il distribue les coups d’épaule. Ce sera un aspect important qu’on devra exploiter tous les deux. »