Slafkovsky closeup badge Chaumont

BROSSARD – Martin St-Louis prêche souvent qu’une bonne conversation part avec la vérité. Juraj Slafkovsky a compris ce principe depuis longtemps, surtout quand vient le temps d’offrir une évaluation de son propre rendement.

Auteur de 50 points (20 buts, 30 passes) en 82 matchs à sa deuxième saison l’an dernier avec les Canadiens, Slafkovsky entretenait l’espoir de poursuivre son ascension cette année. Il croyait former l’un des bons trios de la LNH en compagnie de Nick Suzuki et de Cole Caufield, une unité dangereuse à partir du début du mois de décembre lors de la campagne 2023-2024.

Slafkovsky n’a toujours pas trouvé la bonne formule cette saison. À l’image de son équipe, il se cherche. En 27 matchs, le premier de classe du repêchage de 2022 a obtenu 15 points (2 buts, 13 passes) et il présente un différentiel de -10.

À sa sortie d’un entraînement intense d’un peu plus de 60 minutes lundi à Brossard, Slafkovsky n’avait pas une explication précise à offrir quand on lui a demandé ce qu’il devait faire pour redevenir l’ailier de la dernière saison.

« C’est ce que je cherche à comprendre, a-t-il affirmé. Je souhaiterais jouer comme l’an dernier. J’aimerais que ça clique comme la saison dernière. Mais ce n’est pas le cas. Les gens peuvent avoir leurs propres opinions. J’ai le sentiment que je fais les mêmes choses sur la glace, mais ça ne roule pas. »

« Je ne joue pas comme je le veux, a-t-il poursuivi. Il n’y a pas de doute. Je travaille pour me relever. J’imagine que les points suivront, mais j’ai surtout comme objectif d’aider mon équipe à gagner. »

Slafkovsky avait également broyé du noir lors des premières semaines de la dernière saison. St-Louis l’avait relancé en le plaçant au sein du premier trio avec Suzuki et Caufield à partir du 25e match du calendrier qui coïncidait avec la visite du Kraken de Seattle à Montréal. À ce moment-là, l’an dernier, le numéro 20 n’avait que 7 points (2 buts, 5 passes) en 24 rencontres.

À Winnipeg samedi soir dans un revers de 4-2 contre les Jets, Slafkovsky a renoué avec Suzuki et Caufield. Et il restera à l’aile droite de ce trio mardi soir contre les Sabres de Buffalo, qui n’ont pas gagné à leurs dix dernières sorties (0-7-3).

Slafkovsky voit d’un bon œil son retour avec ses deux fidèles complices.

« Oui, je peux retrouver ma confiance avec Nick et Cole, a-t-il mentionné. C’était pratiquement à la même période l’an dernier (4 décembre 2023) que j’avais commencé à jouer avec eux. Et j’ai fini par connaître une bonne saison. Je peux tourner la page sur mon début de saison et recommencer à jouer du bon hockey. »

En conférence de presse, St-Louis a réitéré sa confiance envers son jeune ailier de 20 ans malgré une production à la baisse cette saison.

« Ce qui est important, c’est d’aider l’équipe à gagner, a rappelé l’entraîneur en chef. Produire, ça fait partie de ça. Mais il n’y a pas juste les points, tu dois aussi aider l’équipe. Tu peux aussi aider l’équipe en jouant bien loin de la zone offensive et avec de bonnes intentions et actions. Il se concentre à jouer de la bonne façon. Au début de la saison, il ne jouait pas du très bon hockey, mais il obtenait des points. La production ne représente pas toute l’histoire, mais elle en fait partie. Je trouve que Slaf gagne en constance dans un match. »

« Quand il joue à son identité, c’est du rythme et de la pesanteur, a-t-il enchaîné. Quand il apporte ça, les choses s’arrangent. Ils volent des rondelles, il crée de l’espace pour ses coéquipiers et il est intimidant. »

Aux dires de St-Louis, Slafkovsky jongle bien avec la pression et toute l’attention qu’il peut susciter en raison de son statut de premier choix au total.

« Je le sens bien, il est dans une meilleure place. Quand je suis avec Juraj, je lui dis toujours. Je me soucie plus du Slaf du futur que du Slaf d’aujourd’hui. Ça nous dirige dans nos actions. Il comprend ça. »

Dach veut aussi s’en sortir

Slafkovsky n’est pas l’unique jeune joueur du CH à traverser des moments difficiles. Dans le cas de Kirby Dach, le ciel est encore plus noir. Dach n’a obtenu que 9 points (2 buts, 7 passes) en 30 matchs cette saison. Le numéro 77 présente aussi le pire différentiel chez le Tricolore à -21. Au niveau de la LNH, seul Phillip Kurashev, des Blackhawks de Chicago, a un pire rendement à -27.

« Chaque joueur que je 'coache' est important pour moi, a dit St-Louis. Que ce soit un vétéran ou un plus jeune, je veux les aider. Dach, c’est la même chose. Il a pris un recul cette année. Est-ce que ça va le rendre plus loin l’an prochain? On ne le sait pas encore, mais ça fait partie de son cheminement. On l’aide à passer à travers. Ce n’est pas juste avec des tapes dans le dos. Ça part avec la vérité. On cherche les réponses. »

De l’avis de St-Louis, les déboires de Dach n’ont rien à voir avec un manque d’acharnement et de travail.

« Kirby veut s’aider, beaucoup même. Vous pouvez juste voir ce qu’il fait ici (à l’entraînement). J’ai une affiche chez moi où on peut lire que les champions sont bâtis quand personne ne les regarde. Il fait plusieurs extras. »

Un soulagement pour Hutson

Lane Hutson attendait patiemment devant son casier après l’entraînement. Slafkovsky et Nick Suzuki monopolisaient l’attention. Deux jours après avoir enfin marqué son premier but dans la LNH contre les Jets, le jeune défenseur avait encore le sourire dans le visage quand la meute de journalistes s’est déplacée.

« C’était cool, mais j’aurais aimé mieux l’obtenir dans une victoire, a affirmé Hutson. J’imagine que ce but me donnera de la confiance. Je sais que je peux marquer dans cette ligue. J’étais heureux de déjouer l’un des bons gardiens de la LNH en Connor Helleybuck. Il couvre beaucoup d’espace devant son filet. »

MTL@WPG: Hutson inscrit son 1er but en carrière à son 32e match