EDMONTON – Chaque élimination fait mal, mais certaines plus que d’autres. Pour les Stars de Dallas, la défaite de 2-1 contre les Oilers d’Edmonton dans le match no 6 de la finale de l’Association de l’Ouest, dimanche, était insupportable.
« Démolis », a dit l’entraîneur Peter DeBoer, retenant ses émotions.
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Il était difficile de l’entendre parler parce que dans la rue, de l’autre côté d’un mur vitré au Rogers Place, les partisans d’Edmonton scandaient « Nous voulons la Coupe! »
Les Stars la voulaient eux aussi. Surtout les vétérans qui ont travaillé tellement fort et qui attendent depuis longtemps un championnat.
DeBoer a dirigé 161 rencontres en séries éliminatoires de la Coupe Stanley, au deuxième rang parmi les entraîneurs qui n’ont pas gagné la Coupe, derrière le défunt Pat Quinn (183).
L’attaquant Joe Pavelski est celui qui a disputé le plus de parties (201) et inscrit le plus de buts (74) en séries parmi les joueurs qui n’ont jamais gagné la Coupe. Il a disputé 1332 matchs de saison régulière en carrière dans la LNH. Il aura 40 ans le 11 juillet et son contrat vient à échéance. Il a décoché cinq tirs dimanche, donnant tout ce qu’il avait dans ce qui était peut-être la fin pour lui.
« Je ne sais pas si c’était le dernier match de Joe ou non », a affirmé DeBoer, qui a dirigé Pavelski avec les Sharks de San Jose de 2015 à 2019 et avec les Stars au cours des deux dernières campagnes. « Mais ç’a été un privilège de diriger un joueur comme lui. »
Le défenseur Ryan Suter a joué 1444 rencontres de saison régulière, un sommet chez les joueurs actifs n’ayant pas gagné la Coupe, ainsi que 133 parties en séries. Il a 39 ans et doit encore écouler une saison à son contrat. Avant la série, il s’était assis aux côtés de Pavelski lors d’une conférence de presse, et on l’avait questionné sur sa quête de remporter la Coupe.
« Je ne peux pas parler pour Joe, mais de mon côté, c’est l’unique raison pour laquelle je joue », a répondu Suter, qui a quatre enfants âgés de 6 à 13 ans. « Mes enfants sont à l’âge où j’ai envie de passer plus de temps avec eux et être plus présent dans leur vie, que ce soit au hockey, dans d’autres sports ou avec l’école. Mais c’est la raison pour laquelle je joue.
« On entend tellement de bonnes histoires… »
Sa voix s’est éteinte.
« Ça ne définit pas ta carrière, a-t-il ajouté. Si tu ne gagnes pas la Coupe, ça fait mal, mais je ne pense pas que ça te définit comme joueur. Mais c’est la raison pour laquelle je joue. »
L’attaquant Jamie Benn a disputé 1112 matchs de saison régulière et 102 rencontres de séries, tous avec les Stars, sans gagner la Coupe. Il aura 35 ans le 18 juillet et doit encore écouler une saison à son contrat.
L’attaquant Matt Duchene a joué 1056 parties de saison régulière et 51 matchs de séries sans être champion. Il a signé un contrat d’un an avec les Stars le 1er juillet, principalement parce qu’il croyait que cette équipe lui donnait les meilleures chances d’atteindre l’objectif ultime.
« Tu veux gagner et tu veux surtout gagner pour les vétérans », a souligné le joueur de centre Wyatt Johnston, un jeune de 21 ans qui a habité chez Pavelski au cours des deux dernières saisons. « Oui, ça fait mal. Tu veux tellement gagner et tu veux que ces vétérans gagnent leur Coupe. »
Les Stars y croyaient. Ils ont conservé une fiche de 52-21-9 en saison régulière, remportant le titre de l’Association de l’Ouest et terminant à un point des Rangers de New York dans la course au trophée des Présidents. Ils ont vaincu les deux plus récents champions de la Coupe Stanley : les Golden Knights de Vegas (2023) en sept matchs en première ronde et l’Avalanche du Colorado (2022) en six rencontres au deuxième tour.
Mais en finale d’association, ils ont manqué d’opportunisme. Dans le match no 1, ils n’ont pas réussi à profiter d’une punition mineure double en prolongation. L’attaquant Jason Robertson a frappé le poteau droit, puis le poteau gauche, et les Stars ont perdu 2-1 en deuxième prolongation. Ils ont pris une avance de 2-0 en première période du match no 4 et avaient l’occasion de prendre les devants 3-1 dans la série, mais ils ont été dominés 10-2 sur la feuille de pointage à partir de ce moment.
Les unités spéciales ont fait la différence. Les Stars ont raté 14 occasions sur le jeu de puissance. Les Oilers ont montré un rendement de 4-en-11 – 2-en-3 dans le match no 5 et 2-en-2 dimanche.
Après avoir une pris une avance de 2-0 dans le match no 6, les Oilers ont levé le pied de l’accélérateur et les Stars ont dirigé le jeu. L’attaquant Mason Marchment a réduit l’écart à 2-1 à 9:18 du troisième engagement. Mais malgré des tentatives désespérées jusqu’à la sirène finale et un avantage de 35-10 au chapitre des tirs, les Stars ont été incapables d’inscrire le but égalisateur.
Démolis. Alors que les deux équipes se serraient la main, les Stars ont dû écouter les partisans d’Edmonton célébrer et scander « Nous voulons la Coupe! »
« Le hockey, c’est difficile », a lancé l’attaquant Tyler Seguin. « Plusieurs choses doivent bien se dérouler. Tu dois avoir une chance. Nous l’avions. Nous avons traversé un véritable parcours du combattant et nous avons vaincu de très bonnes équipes. Nous savions que nous avions quelque chose de spécial et nous avons perdu contre une équipe que nous aurions pu vaincre. Parfois, c’est ce qui se produit en séries. Parfois, ça se joue sur un bond, un but ou un arrêt.
« C’est la raison pour laquelle nous aimons ce sport et que c’est le trophée le plus difficile à gagner. »