En réalité, ce n'est pas si simple. Le choix de troisième ronde des Penguins de Pittsburgh au dernier repêchage (74e au total) a assurément cette marque dans la mire, mais le Drakkar présente un visage beaucoup plus jeune que l'année dernière.
S'il s'avérait un complément de luxe à 17 ans, Légaré devra désormais sonner la charge en compagnie de Gabriel Fortier - le choix de deuxième ronde du Lightning en 2018 (59e au total). Et ils devront le faire sans l'aide d'Ivan Chekhovich, auteur de 105 points l'an dernier, qui a gradué dans le club-école des Sharks.
« On veut être des leaders au niveau offensif, c'est important pour nous à cause de notre grosse saison de l'année dernière, a-t-il expliqué. C'est sûr que c'est différent maintenant que Chekhovich n'est plus là. Il avait une vision de jeu de calibre LNH et son lancer était dévastateur.
« On a des choses à apprendre et je suis sûr qu'un jeune va prendre sa place au fur et à mesure que la saison va avancer. »
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Sans les passes de Chekhovich - il en a amassé 62 la saison dernière - et sa présence sur l'avantage numérique qui permettait à Légaré de recevoir un peu moins d'attention, la « game » vient de changer. Le robuste attaquant de 6 pieds et 206 livres devra davantage être à l'origine de ses propres chances.
C'est dans cette optique que l'objectif des 50 buts peut être un peu plus difficile à atteindre. Il faut aussi se rappeler qu'aucun joueur n'a réussi cet exploit depuis Alex Barré-Boulet en 2017-18.
Jusqu'ici, Légaré a touché la cible à quatre occasions et a récolté autant d'aides en huit matchs depuis son retour du camp d'entraînement des Penguins, avec lesquels il a déjà signé son contrat de recrue.
« Je ne serai jamais un gars qui va demander à un joueur de marquer 50 buts, a déclaré l'entraîneur Jon Goyens. Je sais qu'il veut probablement le faire, mais pour moi l'important c'est qu'il se développe de la bonne façon. On a déjà vu des gars qui ont marqué 40, 50 ou 60 buts et qui n'ont pas eu de carrière chez les professionnels.
« Je veux qu'il fasse des choses qu'il va être en mesure d'amener au prochain niveau. Ce n'est pas seulement de regarder sa page de statistiques, c'est de voir la manière dont il joue et dont il gère un match. »
Dans sa description de tâches, Légaré risque de voir apparaître des missions défensives, notamment en désavantage numérique, un aspect du jeu auquel il a peu participé l'an dernier.
« Je veux atteindre le prochain niveau le plus rapidement possible et ce n'est pas en sautant des étapes que je vais réussir à le faire, a-t-il commenté. C'est en travaillant sur mon jeu défensif. Même si j'ai un rôle plus offensif, je veux montrer aux jeunes que c'est important d'être fiable dans notre zone. »
Des devoirs
Quand il a quitté le camp d'entraînement des Penguins avec un contrat en poche et après avoir récolté deux buts et une aide en deux matchs préparatoires, Légaré est rentré à Baie-Comeau avec une petite liste de choses à améliorer.
Son jeu défensif y figurait, mais il y avait aussi son explosion sur patins. C'est probablement l'une des principales lacunes de son jeu qui l'ont fait glisser jusqu'en troisième ronde même s'il avait récolté 87 points en 68 matchs, la deuxième meilleure production chez les joueurs admissibles au repêchage dans la LHJMQ.
« Les trois premiers coups de patin, c'est une petite touche qui manque à mon jeu, a-t-il reconnu. Une autre saison dans le junior peut faire une différence. J'y pense chaque jour à l'entraînement et pendant les matchs. Je réussis à contourner les défenseurs, mais la LNH reste la meilleure ligue au monde. Il faut avoir un petit plus. »