Il y a eu des moments, dans les derniers mois, où Samuel Savoie croyait bien devoir faire une croix sur la possibilité de jouer au hockey cette saison.
Victime d’une fracture du fémur lors d’un match préparatoire, qui a ensuite nécessité une opération, l’espoir des Blackhawks de Chicago savait dès le premier jour qu’il aurait beaucoup de chemin à faire pour espérer renouer avec l’action avant la fin de la campagne.
« Au début, je pensais ne pas pouvoir jouer de l’année, explique l’attaquant néo-brunswickois au bout du fil. Mais plus ça avançait, plus les tests et les signaux étaient positifs. La réadaptation est différente dans la LNH. Je suis suivi de très près et on m’aide avec tous les détails. »
Ainsi, après trois mois passés dans l’entourage des Blackhawks à travailler avec le personnel médical de l’équipe, Savoie a pu amorcer la nouvelle année du bon pied. On lui a annoncé le 1er janvier, deux jours après qu’il eut été échangé aux Huskies de Rouyn-Noranda, qu’il pouvait enfin sauter sur la glace.
Pas pour un entraînement ou pour un match. Pas encore. Simplement pour passer à la prochaine étape de sa réadaptation. À ce stade-ci, il est habitué à faire preuve de patience, de toute façon.
« Ç’a été vraiment long, admet celui qui a disputé trois saisons avec les Olympiques de Gatineau. Ç’a été dur de voir tout le monde jouer et s’entraîner pendant que moi je regardais. Même si je ne joue pas de matchs encore, juste de patiner, c’est vraiment bon mentalement. »
Parce que sa résilience a été testée amplement depuis qu’il a quitté la patinoire du Xcel Energy Center du Minnesota en douleur sur une civière. Les grands plans qu’il avait en vue de sa dernière saison dans la LHJMQ ont pris le bord en un instant quand il est tombé maladroitement contre la rampe, le 30 septembre.
Si l’espoir d’un retour est présent plus que jamais, il y a eu des périodes plus sombres où le jeune homme de 19 ans avait de la difficulté à voir la lumière au bout du tunnel. Il parle ouvertement du fait qu’il a travaillé avec le psychologue sportif des Blackhawks pour gérer tout ça.
« Il a fallu que j’accepte le fait que je ne pouvais rien changer, a-t-il confié. C’est cliché, mais je devais contrôler ce que je pouvais contrôler. […] Au début, ça ne me tentait pas vraiment de parler avec le psychologue, je me disais toujours que j’étais correct. Mais j’ai décidé de faire quelques sessions.
« Ç’a été bon de laisser sortir ce que j’avais en tête avec lui. Il est super bon et il m’a beaucoup aidé avec ma patience, avoir la bonne mentalité et tout le reste. Il a joué un grand rôle dans ma réadaptation. »
Savoie parle au passé parce qu’il considère que cette épreuve est derrière lui, désormais. On parle encore probablement de semaines avant qu’il ne dispute un match, mais son retour sur patins lui a permis de tourner la page. La question n’est plus de savoir s’il jouera cette saison, mais à quel moment il reviendra.
« Quand j’ai eu le feu vert pour la glace, j’étais vraiment fier, a-t-il dit. Pour moi, ça voulait dire que ma blessure était finie et que c’était tranquillement un retour à la normale. »
La tête déjà à Rouyn
Le natif de Dieppe continuera à toucher à la glace tous les jours à Chicago, à regagner peu à peu la forme et à travailler sur ses habiletés en compagnie des autres blessés des Blackhawks, comme Connor Bedard. Il le fera jusqu’à ce qu’on juge qu’il est prêt à rejoindre les Huskies pour terminer la saison.
La formation abitibienne attend d’ailleurs une mise à jour de l’échéancier cette semaine. Une chose est sûre, quand il enfilera l’uniforme, c’est qu’il sera pleinement rétabli et qu’il pourra jouer avec la pédale au plancher.
« Je n’ai pas de craintes quant à mon retour, a-t-il assuré. J’ai vraiment hâte de jouer et d’embarquer pour mon premier match. Je connais ma personnalité, l’émotion va revenir et je vais continuer de me donner à 110 pour cent en finissant mes mises en échec. »
Les Huskies occupent présentement le troisième rang du classement général, et l’acquisition de Savoie fait partie du plan visant à aller jusqu’au bout en séries éliminatoires. Il aurait donc une deuxième chance de décrocher les grands honneurs après un parcours qui s’est terminé en demi-finale, l’an dernier à Gatineau.
« Je sais que c’est vraiment une bonne place pour moi, c’est un bon ‘fit’ avec l’entraîneur et avec l’équipe, a-t-il conclu. Le but ultime, c’est de gagner les séries et la Coupe Memorial. Je vais me servir de l’expérience de l’an dernier pour faire mieux à Rouyn, en espérant atteindre l’objectif. »