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Ils n'auront eu besoin que de quelques mois pour valider leurs observations. Le défenseur des Olympiques de Gatineau s'est établi comme un véritable quart-arrière, cette saison, et il domine tous ses homologues avec sa récolte de 79 points, dont 19 buts, en 62 matchs.
« En première moitié, l'an dernier, il était très hésitant, a reconnu le dépisteur des Ducks Stéphane Pilotte, en entrevue avec LNH.com. Avec l'opération qu'il avait subie et l'été d'entraînement qu'il avait raté, il était à la recherche de ses sensations du passé, et c'était tout à fait normal.
« S'il avait joué comme ça toute l'année, on aurait hésité à le repêcher, mais il nous a rassurés vers la fin de la saison. Tristan jouait dans le midget AAA à 14 ans et il a été sélectionné au premier rang dans la LHJMQ à 15 ans. C'est rare que ces gars-là deviennent des pieds de céleri ensuite! »
Luneau lui a rapidement donné raison. En bâtissant sur sa deuxième moitié de saison et sur un gros été d'entraînement, il a connu un premier camp d'entraînement « hors de l'ordinaire » avec les Ducks - le signe d'une éclosion à venir.
La suite des choses n'a été qu'une histoire de progression. À sa troisième campagne dans le circuit junior québécois, le 53e choix au total du dernier encan de la LNH est devenu le défenseur fiable capable de générer de l'attaque à profusion que l'on attendait dès son arrivée au niveau junior.
Le fait que les Olympiques arrivent à maturité et qu'ils ont greffé plusieurs éléments offensifs à leur noyau pour faire un long bout de chemin en séries n'a pas nui à Luneau. Il est le premier à l'avouer.
« Ce n'est pas seulement moi, mais l'équipe en général, a-t-il fait valoir. On est allé chercher des marqueurs. Ça rend mon travail plus facile. La relance est une de mes forces, c'est sûr que ça aide d'avoir des attaquants talentueux pour finir les jeux et profiter de ma première passe.
« Je me concentre à jouer de la bonne façon, à bien défendre et à relancer l'attaque rapidement. C'est là que les points viennent. Je passe moins de temps dans ma zone et plus de temps dans l'autre. J'essaie seulement d'être créatif, de garder ma gamedans mes standards et les points viennent. »
Plus d'atouts
Vous aurez compris que le jeune homme de 19 ans n'aime pas trop s'approprier tout le crédit pour ses succès. Reste qu'il a aussi ajouté des cordes à son arc pour parvenir à atteindre ce niveau de jeu et offrir un aperçu du type de défenseur qu'il pourrait être au prochain niveau.
« Il est plus physique et plus nasty, dans les coins de patinoire et devant le filet, a observé Pilotte. Ce n'est pas donné à tout le monde d'avoir un petit côté méchant. Ce n'est peut-être pas naturel pour lui, mais il est tellement compétitif que ça n'a pas été difficile pour lui de comprendre qu'il devait ajouter ça à son jeu.
« Il a aussi amélioré son accélération et son agilité. L'an dernier, il passait la rondelle plus rapidement en relance parce qu'il n'avait pas les capacités de se détacher de son poursuivant pour continuer à transporter la rondelle. Il hésitait, et ce n'est pas lui. Il est meilleur quand il fait progresser le jeu de façon intelligente. »
Meilleur quand il reste fidèle à son identité, donc. Avec la maturité acquise à ses deux premières saisons et la confiance d'avoir désormais tous les outils pour dominer au niveau junior, Luneau a trouvé sa place.
« Je suis retourné à mes forces, cette année, a-t-il conclu. J'ai trouvé l'équilibre entre ce que les entraîneurs veulent et qui je suis comme joueur. On a une identité d'équipe, et j'en ai une comme joueur. J'apporte plus à l'équipe en jouant de façon efficace et quand j'exploite le plus possible mon style de jeu. »
Crédit photo :Dominic Charrette/Olympiques de Gatineau
