BobKarlssonManthasplit

Tout au long de la saison, les experts du LNH.com participeront à des tables rondes pour répondre à diverses questions. En interagissant entre eux, nos experts donnent leur opinion sur plusieurs sujets chauds à travers la LNH. Aujourd'hui, on leur a posé la question suivante : Le premier mois de la saison est maintenant terminé, et si plusieurs jeunes joueurs épatent, certaines vedettes établies déçoivent. Qui est selon vous le joueur vedette qui va rebondir de la plus belle façon d'ici la fin de la saison? Voici les réponses :

Sébastien Deschambault, directeur de la rédaction LNH.com

Les succès des Blue Jackets de Columbus reposent en grande partie sur les épaules de leur gardien Sergei Bobrovsky, et c'est pourquoi il n'est pas rassurant de voir que le double gagnant du trophée Vézina a maintenu des statistiques médiocres au cours du mois d'octobre.
Avec une fiche de 2-5-0, une moyenne de buts alloués de 3,58 et un pourcentage d'arrêts de ,882, Bobrovsky ne ressemble en rien au gardien dominant qui a mené les Blue Jackets en séries éliminatoires au cours des deux dernières saisons.
À LIRE AUSSI : Table ronde : Quelle équipe se maintiendra en tête de sa section? | Quelle séquence individuelle est la plus impressionnante? | Matthews et Tavares, le meilleur duo de la LNH?
Il faut cependant savoir que Bobrovsky est un brin allergique au mois d'octobre depuis le début de sa carrière. Il est un habitué des départs difficiles, mais tout se replace habituellement après l'Halloween.
Bobrovsky a déjà montré que la grisaille d'octobre ne l'affectait plus avec une performance de 44 arrêts à son premier départ en novembre contre les Sharks jeudi. Il aura aussi comme motivation supplémentaire le fait qu'il devra parapher un nouveau contrat au terme de la saison.

Hugues Marcil, pupitreur LNH.com

Quand les Sharks de San Jose ont mis la main sur le défenseur Erik Karlsson dans une transaction avec les Sénateurs d'Ottawa le 13 septembre, plusieurs observateurs, dont moi, les voyaient s'élever au rang de puissance dans la LNH. Or, à l'image des Sharks (6-4-3, 15 points), Karlsson connaît un début de saison correct, mais loin des attentes élevées placées en lui.
Jusqu'ici, l'arrière suédois de 28 ans cumule sept mentions d'aide en 13 matchs, une récolte intéressante pour n'importe quel défenseur de la LNH, mais on parle ici d'un double gagnant du trophée Norris, qui a amassé au moins 62 points dans six de ses sept plus récentes saisons.
Sébastien, tu indiquais avec justesse que Bobrovsky semble allergique au mois d'octobre. Et bien, c'est tout le contraire pour Karlsson, qui a amassé au moins un point par match lors du premier mois d'activités de chacune des trois dernières campagnes.
Je pense donc que la logique finira par être respectée et que Karlsson parviendra à rebondir. Les Sharks ont beaucoup trop de talent en attaque et en défensive pour être une équipe correcte, sans plus, et Karlsson en profitera. D'ailleurs, l'avantage numérique de San Jose n'est que le 16e meilleur de la LNH (20,4 pour cent). Quatre des sept points de Karlsson ont été amassés avec l'avantage d'un homme, donc imaginez si les Sharks se mettent en marche dans cet aspect du jeu. En plus, avec 38 tirs au but, Karlsson est troisième à ce chapitre à San Jose. Ce n'est donc pas faute d'essayer.

Une dernière chose : si quelqu'un est capable d'aligner les soirées de plus d'un point, c'est bien Karlsson. Le cas échéant, il pourrait rapidement revenir à une production semblable à ses dernières saisons. N'oubliez pas qu'il doit encore s'habituer à une nouvelle ville, une nouvelle équipe, de nouveaux coéquipiers et un nouvel environnement.

Guillaume Lepage, journaliste LNH.com

Tout comme vous, messieurs, je n'ai aucune inquiétude sur la capacité de Bobrovsky et de Karlsson à rebondir. Ils ont simplement trop de talent pour ne pas le faire.
J'attire cependant votre attention sur le début de saison de Nikolaj Ehlers des Jets. Il n'est peut-être pas un joueur vedette de la trempe des Karlsson et Bobrovsky, mais on parle tout de même d'un attaquant qui a récolté au moins 60 points au cours des deux dernières saisons.
Jusqu'à maintenant, il n'a amassé que deux buts et trois aides en 14 matchs. C'est clairement insuffisant pour un attaquant de pointe comme lui. Je m'explique mal ce mauvais début de saison, d'autant plus qu'il évolue en compagnie de Mark Scheifele et de Blake Wheeler - deux patineurs qui produisent à un rythme d'un point par match.

FLA@WPG: Ehlers s'échappe et marque sur son retour

Ehlers en est à sa quatrième saison dans la Ligue et a prouvé qu'il était en mesure d'être un joueur d'impact pour les Jets. Il a inscrit son deuxième but en cinq matchs vendredi face aux Panthers. Espérons pour lui que ce soit le signe d'un déblocage à venir!

Robert Laflamme, journaliste principal LNH.com

J'abonde dans le même sens que Hugues et Guillaume : ce n'est qu'une question de temps avant qu'Erik Karlsson se mette en marche à San Jose. Comme ce n'est qu'une question de temps avant que les Sharks se mettent en marche. Le lent début des Sharks était prévisible à la suite de l'onde de choc que l'arrivée de Karlsson a provoquée. Plusieurs joueurs doivent s'habituer à occuper une nouvelle chaise.
Je suis moins optimiste pour Anze Kopitar et les Kings de Los Angeles. Kopitar a connu la saison de sa carrière en 2017-18 et je ne le vois pas répéter. Je trouve que les Kings vieillissent mal, l'engagement d'Ilya Kovalchuk l'été dernier m'a laissé perplexe, mais ça, c'est une autre histoire.
Revenons à nos moutons. Je vais imiter Guillaume et identifier un jeune joueur « à la Nikolas Ehlers des Jets » qui ne possède pas le statut de vedette dans la LNH, mais qui connaît un début de saison ordinaire au moment où on s'attend à ce que ce soit la saison de la grande éclosion pour lui.
Je parle ici d'Anthony Mantha des Red Wings de Detroit. Une récolte de cinq points (3-2) en 12 matchs, c'est insuffisant pour un attaquant qui a amassé 48 points (24-24) la saison dernière et qui entre dans la fleur de l'âge à 24 ans, à sa troisième saison dans la LNH.
Si j'étais un dirigeant dans la LNH, je regarderais de près ce qui se passe avec le grand Québécois à Detroit.

L'entraîneur Jeff Blashill a la mèche courte avec lui, c'est connu. Mantha a vu son temps de jeu être amputé d'environ une minute et demie en moyenne par match cette saison. Son rendement en défense de moins-12 ne plaide évidemment pas en faveur. Un changement d'air lui serait peut-être bénéfique, je dis ça de même.
Il faudrait voir si le gaillard a de la difficulté à suivre le rythme effréné de la LNH. Personne ne doute de ses aptitudes de marqueur, mais la vitesse n'a jamais été un atout dans son jeu.
Bien entouré et avec de la confiance, il pourrait retrouver son rythme de croisière, voire l'augmenter. Il en a le potentiel.

Nicolas Ducharme, journaliste LNH.com

Alors que vous êtes optimistes messieurs, j'ai une légère inquiétude à propos de Karlsson. Ce qui devait être un monstre à trois têtes à la ligne bleue, le « Big 3 » de San Jose avec Brent Burns et Marc-Édouard Vlasic, ne semble pas vouloir se mettre en marche. Comme Hugues disait, l'avantage numérique des Sharks est le 16e dans la LNH, et il l'était aussi l'an dernier. Je ne suis pas certain que la formule à deux défenseurs sur le jeu de puissance fonctionne en 2018. Si Karlsson venait qu'à se retrouver sur la deuxième vague en avantage numérique, ça n'aiderait certainement pas ses statistiques.
Avec un différentiel de moins-10, Karlsson ne fait pas le travail à forces égales. Pourtant, il est le défenseur le plus employé à San Jose. C'est décevant, surtout que Brent Burns fonctionne à plein régime et que six de ses 15 points ont été amassés sur l'avantage numérique. Il devra ajuster son jeu. Celui qui en paye le prix, c'est Vlasic, qui se retrouve maintenant sur la troisième paire de défenseurs, puisque le duo avec Karlsson ne fonctionne pas. Ses statistiques s'en font ressentir, et il vient tout juste de se sortir d'une mauvaise séquence de huit matchs consécutifs sans point.
Maintenant, passons d'une côte ouest à l'autre, celle de la Floride. Le début de saison de l'attaquant Steven Stamkos avec le Lightning de Tampa Bay est quelque peu en deçà des attentes. Après 12 matchs, il est le sixième meilleur marqueur de son équipe avec huit points, dont trois ont été inscrits face aux Devils du New Jersey mardi dernier. Il est le troisième attaquant le plus utilisé de son équipe, mais n'a pas su transformer ce temps de jeu sur le premier trio de l'équipe en succès offensif répété.

DET@TBL: Stamkos marque son premier de la saison

L'entraîneur-chef Jon Cooper a même séparé le duo qu'il formait avec Nikita Kucherov pendant quelques matchs. Les deux sont de retour ensemble et je crois qu'il s'agit d'une bonne décision. La stabilité est fort possiblement la meilleure des armes afin que Stamkos retrouve son rythme d'un point par match, surtout que depuis le début de la campagne, quatre joueurs ont évolué plus de 40 minutes avec lui.
De toute façon, avec le début de saison de l'équipe, et sa profondeur, le Lightning peut se permettre de l'attendre.

John Ciolfi, Producteur senior LNH.com

Si vous me permettez de me glisser dans cette conversation, messieurs, je voudrais offrir quelques pensées sur Max Pacioretty.
Dans l'ensemble, les Golden Knights de Vegas n'ont pas encore trouvé le moyen de répondre aux attentes plus élevées en début de saison, eux qui présentent une fiche de 5-7-1 à l'heure actuelle. Le manque de production de l'ancien capitaine des Canadiens devrait être une préoccupation à Vegas, surtout que l'équipe s'attendait à ce que l'ajout de Pacioretty et du joueur de centre Paul Stastny comble le vide laissé par le départ des ailiers du deuxième trio David Perron et James Neal à la fin de la saison dernière.
Certes, la blessure subie par Stastny en début de saison a surtout fait capoter les plans offensifs des Golden Knights, mais Pacioretty a eu du mal à établir une chimie avec Alex Tuch et Erik Haula avant de subir sa propre blessure au bas du corps la semaine dernière. En 10 matchs cette saison, il n'a obtenu que deux buts sur 26 tirs. À ce rythme, il risque de répéter ses statistiques décevantes de la saison 2017-18 avec Montréal plutôt que de redevenir l'attaquant d'il y a deux ou trois saisons qui s'approchait constamment du plateau des 40 buts.

VAN@VGK: Vegas profite d'un revirement

Tout va dépendre du retour de Stastny en décembre. Si les deux amis américains peuvent rapidement établir une chimie, ça pourrait permettre à Pacioretty de retrouver sa touche de marqueur et de peut-être s'approcher de la barre des 30 buts. Mais ça soulève une plus grande question : où se retrouveront les Golden Knights dans un mois? Sauront-ils redresser le navire et rejoindre la course au sommet de la section Pacifique, ou vont-ils continuer de tremper dans la médiocrité? Aucun joueur au-delà du premier trio (Jonathan Marchessault, Reilly Smith et William Karlsson) n'a récolté plus de cinq points jusqu'ici, alors la tâche de relancer l'attaque de Vegas ne tombera pas uniquement sur les épaules de Pacioretty.