Alexandre Blais commence à être habitué à passer un peu sous le radar malgré son rendement fort intéressant sur la patinoire. Ç’a été le cas toute sa carrière, et ce n’est pas différent à son année d’admissibilité au repêchage de la LNH. Il s’y est fait, tellement que ça ne le dérange plus.
L’attaquant de l’Océanic de Rimouski veut simplement mettre toutes les chances de son côté et s’assurer de n’avoir aucun regret au terme de la saison.
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« J’ai toujours été sous-estimé à cause de ma grandeur et de ma grosseur », a expliqué le patineur de 5 pieds 10 pouces et 154 livres en entrevue avec LNH.com. « Ça n’a pas changé cette année, et je m’attendais à ça. Même si je suis classé moins haut, je sais que j’aurai fait tout ce que je pouvais. »
Et peut-être même plus. Avec deux matchs à disputer à sa deuxième saison dans la Ligue de hockey junior Maritimes Québec (LHJMQ), Blais est le septième joueur le plus productif du circuit grâce à sa récolte de 22 buts et 78 points en 66 matchs.
Le Longueillois est d’ailleurs l’espoir admissible au prochain repêchage le plus productif de sa cuvée, à égalité avec Justin Poirier du Drakkar de Baie-Comeau – ironiquement un autre joueur qui ne suscite pas un intérêt à la hauteur de sa production.
Blais figure au 71e rang sur la liste de mi-saison des espoirs nord-américains du Bureau central de dépistage de la LNH, tandis que Poirier arrive au 73e échelon.
« On ne se contera pas de menteries, c’est relié à son gabarit, a observé son entraîneur Joël Perrault. Toute sa vie, jusqu’à ce qu’il s’établisse comme un joueur de la LNH – s’il le devient – Alex devra prouver qu’il est capable de jouer contre des gars plus grands et plus gros que lui.
« Moi je trouve qu’il a la combativité pour le faire. Contre des joueurs de son groupe d’âge, il n’a aucune difficulté à le faire. C’est grâce à son intelligence et à son acharnement. »
La production ne dit pas tout sur un joueur, mais dans le cas de Blais, elle en révèle beaucoup. Surtout lorsqu’on constate qu’il a 20 points de plus au compteur que son plus proche poursuivant chez l’Océanic. Il a véritablement été en mesure de prendre les choses en main offensivement pour sa troupe.
« Avant le début de la saison, j’avais confiance de pouvoir avoir un bon impact au sein de l’équipe », a dit celui qui a été repêché au deuxième tour dans la LHJMQ. « Je me suis montré à moi-même que j’étais capable d’être encore meilleur que je pensais, d’être parmi les meilleurs de la Ligue.
« Je sais que je suis plus petit et moins lourd que la moyenne, et que ça peut faire peur aux équipes. Elles font une projection et elles se demandent comment je pourrais avoir un impact contre des gars de 220 livres. Moi, ça ne me fait pas peur. Je sais que je n’aurai pas toujours ce petit gabarit. »
Ça ne lui fait pas peur, probablement parce qu’il a entendu ce refrain à tous les niveaux.
« Alex a toujours dominé, a fait remarquer Perrault. Je suis convaincu qu’il y a des gens qui lui ont dit que ce serait plus difficile de le faire au niveau M18 AAA, puis une fois rendu dans le junior majeur. Physiquement, il va continuer à prendre de la force, et ça va l’aider. »
Déjà un vétéran
Si l’impact offensif de Blais se compare à celui d’un vétéran, ce n’est assurément pas étranger au fait que le jeune homme avait déjà gagné en expérience avec l’Océanic avant même de disputer sa vraie première saison, l’an dernier.
Lorsque ses Riverains du Collège Charles-Lemoyne ont été éliminés des séries 2022 par les Vikings de Saint-Eustache – alors dirigés par Perrault – Blais a eu la chance de jouer ses 21 premiers matchs à Rimouski, en plus de disputer sept rencontres éliminatoires.
« Au début, c’était plus pour participer aux entraînements, mais il y a eu des blessés et j’ai saisi ma chance, s’est-il souvenu. J’ai pu prendre de l’expérience assez jeune. Quand je suis arrivé à 17 ans, je savais à quoi m’attendre et je savais que j’étais capable de jouer à ce niveau. Ç’a eu un effet positif. »
Un effet qui se ressent encore aujourd’hui, alors que le jeune homme est sur le point d’entamer son troisième parcours éliminatoire dans le circuit junior québécois.
« C’est sûr que ce premier séjour à Rimouski a été positif pour son développement, a conclu Perrault. Il est arrivé l’an dernier et il connaissait la manière de fonctionner. Il devait se sentir comme un vétéran de trois saisons quand il est débarqué cette année. Ç’a paru et ça continue de paraître. »