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DRUMMONDVILLE – Ethan Gauthier a été frappé par la réalité quand il a remis les pieds au Centre Marcel-Dionne au premier jour du camp d’entraînement des Voltigeurs de Drummondville.

L’aréna où il avait festoyé avec le Trophée Gilles-Courteau au bout des bras devant une salle comble électrique, au mois de mai, était désormais vide. Le son assourdissant des klaxons et des trompettes avait été remplacé par le bruit des néons et celui du moteur de la zamboni.

Il n’y avait pas de signe plus évident qu’il était redescendu au pied de la montagne qu’il avait réussi à gravir jusqu’au sommet, l’an dernier.

« Je regardais la patinoire et je me souvenais de l’ambiance qu’il y avait ici, a lancé l’attaquant, dans les gradins de l’amphithéâtre. C’était complètement fou. C’est sûr que ç’a été un retour à la réalité. Tout recommence à zéro. Ce qu’on a fait l’an dernier ne compte plus.

« On a réussi à prouver certaines choses l’an dernier, et laisser notre marque dans l’histoire de l’équipe. On sait que tout est à refaire. Il y a beaucoup de chemin à faire, beaucoup d’étapes à franchir. »

Sans la majorité des piliers de cette équipe championne, partis vers les rangs professionnels, les Voltigeurs (11-3-1) montrent qu’ils font encore partie de l’élite du circuit avec le départ canon qu’ils connaissent. Ils semblent, pour le moment, être en mesure d’éviter le fameux cycle du hockey junior.

Il s’agit d’une bonne nouvelle pour Gauthier, dont le nom a déjà circulé dans certaines rumeurs de transactions. Plus les Voltigeurs sont compétitifs, plus les chances que le Drummondvillois termine sa carrière junior à la maison augmentent.

« Tout ce qui se passe au niveau de la direction, c’est hors de mon contrôle, a répondu l’espoir du Lightning de Tampa Bay. Notre job c’est de jouer au hockey et de gagner des matchs. Après, il arrivera ce qui arrivera. Est-ce qu’on va vendre ou tenter d’aller jusqu’au bout encore? Je n’ai aucune attente.

« Mon objectif est de continuer ma progression, de jouer de la bonne manière et de forcer la main de la direction pour avoir une autre occasion d’aller loin en séries. »

Gauthier sait désormais ce que ça prend. À ses trois premières saisons dans le circuit junior québécois, il a atteint la demi-finale deux fois avec le Phoenix de Sherbrooke avant de tout rafler avec les Voltigeurs, l’an dernier. Ce n’est donc pas l’expérience qui manque dans son cas.

Depuis son retour du camp du Lightning, il a récolté sept buts et autant d’aides en neuf rencontres.

« Je vois de lui une maturité incroyable, a encensé son entraîneur Sylvain Favreau. Si on regarde sa croissance du camp d’entraînement jusqu’au dernier match du tournoi de la Coupe Memorial, l’an dernier, c’est impressionnant. On a vu sa maturité dès son retour au camp, cette année.

« Quand on parle de jouer de la bonne façon, tu vois qu’il s’applique toujours sur les détails que ce soit dans les matchs ou dans les entraînements. Il est une bonne influence pour les jeunes qui arrivent avec nous. »

Polyvalence

C’est justement sur les détails de son jeu que Gauthier veut mettre l’accent, cette saison. Il a prouvé qu’il pouvait être un joueur d’impact offensif en marquant 36 buts et en récoltant 71 points, la saison dernière. Il a maintenant l’intention de devenir un joueur polyvalent.

« Je ne me projette pas comme un joueur vedette dans la LNH, donc c’est important pour moi de travailler sur l’aspect défensif de mon jeu, a expliqué le choix de deuxième tour en 2023. Je veux des minutes en désavantage numérique. Pas seulement jouer, mais apprendre à jouer en infériorité. »

Gauthier n’a pas de temps à perdre. Il sait bien sûr que les efforts qu’il investit paieront quand il cognera à la porte de la grande ligue, mais ils pourraient rapporter dès les prochains mois, alors qu’il tentera de gagner son poste avec la formation canadienne qui prendra part au Championnat mondial junior.

Il est bien conscient qu’il devra miser sur autre chose que son talent offensif pour tirer son épingle du jeu.

« Je peux me démarquer en offrant du jeu physique et en occupant différents postes dans la formation, a-t-il conclu. Considérant qu’on a une panoplie de joueurs de talent au Canada, je vais miser sur mon caractère, sur mon aspect papier sablé et sur mon niveau de compétition. »