CHICOUTIMI – Maintenant qu’il a pris un peu de recul sur son année d’admissibilité au repêchage, Maxim Massé l’admet sans détour: la pression qu’il s’est mise sur les épaules l’a empêché de se montrer sous son vrai jour pendant la majeure partie de la dernière saison.
En entrevue avec LNH.com dans les gradins du Centre Georges-Vézina de Chicoutimi, l’attaquant des Saguenéens a jeté un regard lucide et honnête sur les derniers mois de sa jeune carrière.
« J’avais beau dire que je ne faisais que jouer au hockey, c’était impossible de ne pas penser à ça, a lancé celui qui a été réclamé par les Ducks d’Anaheim au troisième tour. Tu arrives chez toi le soir, tu as des entrevues, trois ou quatre questionnaires de cent questions à remettre par semaine. C’est du stock à gérer. »
C’est sans compter l’aspect hockey. Chaque fois qu’il posait les pieds sur la patinoire, Massé savait que chacun de ses gestes était épié par les recruteurs, que ce soit à Chicoutimi ou ailleurs. La résonance de chaque mauvaise présence, chaque mauvais match ou chaque mauvaise séquence était amplifiée.
« Tu sais que les recruteurs sont là et qu’ils te regardent jouer, a-t-il ajouté. Ils analysent tout ce que tu fais sur la glace, quand tu arrives au banc, en dehors de la glace. Ils parlent à des gens autour de toi. Tu dois toujours être sur la coche. Je suis conscient que ç’a été une année plus tough pour moi qu’à 16 ans. »
Après un départ plus lent, Massé a pris son envol en deuxième moitié de saison pour conclure avec une récolte plutôt respectable de 36 buts et 75 points en 67 matchs. Son entourage a bien tenté de l’aider à rester dans le bon état d’esprit, le déclic ne s’est pas fait avant le retour des Fêtes.
Pas avant une longue discussion téléphonique avec son compatriote du Bas-du-Fleuve, Pierre-Luc Dubois, le troisième choix au total du repêchage de 2016.
« Les entraîneurs sont là pour t’aider et ils le faisaient, a amorcé le natif de Rimouski. Mais ce n’est pas comme parler à quelqu’un qui l’a personnellement vécu. Pierre-Luc m’a appelé autour du temps des Fêtes, et on a jasé pendant plus d’une heure. Il m’a raconté comment lui avait vécu cette année-là.
« C’est un exemple de réussite, il avait inscrit 99 points à son année de repêchage. Il m’a dit qu’il avait aussi eu des matchs difficiles, et que c’était juste du hockey. C’est là que c’est devenu réel dans ma tête. »
L’ayant vécu lui-même, Massé connaît donc l’impact que peut avoir une simple discussion. Il compte bien être là pour ses coéquipiers Émile Guité et Alex Huang, qui passeront par-là, cette saison.
« Chaque soir, les gars qui en sont à leur année de repêchage pensent qu’ils jouent pour leur survie, a appuyé son entraîneur Yanick Jean. Au lieu de penser à jouer, à bâtir sur ce qu’ils ont bien fait, ils pensent au repêchage. Quand ils reviennent l’année suivante, ils jouent parce qu’ils aiment jouer au hockey.
« Le jeu des comparaisons est terminé. Ils savent qu’ils sont bons, ils veulent jouer, et ils prennent confiance parce qu’ils ne sont pas dérangés par les éléments extérieurs. »