L’idée d’un parcours américain avait déjà commencé à germer dans l’esprit de Xavier Veilleux quand un élément assez imposant est venu se déposer dans la balance.
Le défenseur québécois avait déjà pris part au camp de développement des Saguenéens de Chicoutimi – l’équipe qui l’avait repêché au premier tour dans la Ligue de hockey junior Maritimes Québec – lorsqu’il a eu vent de l’intérêt de la réputée Université Harvard pour ses éventuels services. C’est là que sa trajectoire a dévié.
« Ils m’ont approché en disant qu’ils aimaient ma façon de jouer et ils ont bien vendu leur programme, a-t-il expliqué en entrevue avec LNH.com. Quand ils ont cogné à la porte, c’est devenu plus clair. »
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Plutôt que d’entamer sa première saison dans le circuit junior québécois, le natif de L’Ancienne-Lorette a disputé une saison de plus au niveau M18AAA avant de faire le saut avec les Lumberjacks de Muskegon, qui détenaient ses droits dans la USHL.
C’est là, dans le Michigan, qu’il dispute son année d’admissibilité au repêchage de la LNH en préparation pour son passage à la prestigieuse université bostonnaise, où il mettra l’accent sur le hockey, bien sûr, mais aussi sur son éducation dans un programme qui reste encore à déterminer.
Ça pourrait changer, mais l’arrière de 17 ans a des idées de grandeur.
« Je prends mes études au sérieux, a-t-il souligné. Je risque de toucher un peu à tout à ma première année et de prendre une décision par la suite. Le programme d’ingénierie m’intéresse, mais je ne sais pas si ça va bien se coordonner avec le hockey. Sinon, tout le côté affaires me parle aussi. »
Ils sont bien peu dans la grande ligue à pouvoir se vanter d’avoir une bague d’ingénieur. Johnathan Kovacevic, le défenseur des Canadiens de Montréal, a réussi l’exploit en un peu moins de cinq ans en saupoudrant son parcours à Merrimack College de cours d’été et de cours à distance.
« C’était éprouvant, mais j’aime les défis, a dit Kovacevic. C’est bien parce que ça mettait ma tête au défi. Tu vas étudier pendant quatre ans, alors aussi bien le faire dans quelque chose qui te passionne. Moi j’aimais les mathématiques et la résolution de problèmes, alors l’ingénierie était le choix parfait.
« C’est un sacrifice de plus. Mes amis avaient probablement une meilleure vie sociale. Je passais beaucoup de temps à la bibliothèque, mais j’ai toujours eu du temps pour le hockey qui restait ma priorité. »
Ça sonne comme un défi que pourrait relever Veilleux. Lorsqu’on parle à ceux qui le côtoient, on vante son intelligence et son organisation : « Ce n’est pas pour rien qu’il s’en va à Harvard », a fait remarquer son coéquipier québécois Sacha Boisvert.