NASHVILLE – L’occasion était là, sur la lame de son bâton, dans les derniers instants. Avec 15 secondes à jouer, les Predators de Nashville tirant de l’arrière par un but, Steven Stamkos a reçu la rondelle au cercle gauche en ayant la chance d’être le nouveau héros devant une salle comble au Bridgestone Arena, comme il l’espérait. Le héros qu’il a été tellement de fois auparavant – simplement dans un chandail différent.
La rondelle a frappé le poteau de plein fouet. Les Predators ont perdu 4-3 aux mains des Stars de Dallas.
Ce n’est pas la fin qu’aurait écrite Stamkos, ce n’était pas le début parfait qu’il souhaitait connaître. Malgré tout, ce fut une soirée mémorable pour Stamkos, qui a amené ses trois enfants sur le tapis doré avant le match pour les initier à leur nouvelle vie.
Puis, il est sauté sur la glace. C’était le 1083e match de Stamkos, mais son premier sans un uniforme du Lightning de Tampa Bay.
« Tu espères gagner dans ces situations, mais tu n’as droit qu’à un premier match avec une nouvelle équipe, a commenté Stamkos. J’aurais préféré une victoire, mais il y avait une ambiance incroyable et ç’a été une belle expérience pour ma famille et moi.
« J'attends avec impatience de meilleurs résultats à l'avenir. Ça devrait être une bonne année. »
Avant jeudi soir, Stamkos avait passé l’entièreté de sa carrière avec le Lightning, depuis sa sélection au tout premier rang du repêchage de 2008. Il a enregistré 1137 points (555 buts, 582 passes) et a remporté la Coupe Stanley à deux reprises.
Aujourd’hui, à 34 ans, il recommençait à zéro. Pour la première fois depuis son année recrue.
Une fois que Scott Wedgewood, le gardien partant, a sauté sur la patinoire pour la séance d’échauffement, Stamkos a surgi, sans casque. Il a fait un tour de la glace et s’est arrêté pour s’étirer près du cercle droit. Le reste de l’équipe l’a ensuite rejoint.
Il a lancé des rondelles à des enfants et parlé aux siens, alors que dans la foule, de nombreux chandails numéro 91 étaient visibles. Un partisan avait même apporté une pancarte sur laquelle on pouvait lire : It’s Stammer Time in Smashville.
Ils étaient prêts. Il était prêt.
« C’était vraiment plaisant, a dit Stamkos. Tu essaies simplement de profiter du moment. Toute ma famille était ici ce soir et j’ai vu mes enfants pendant la période d’échauffement, donc c’était cool. L’atmosphère était géniale.
« Évidemment, nous aurions souhaité un meilleur résultat pour les partisans, mais nous avons travaillé. Ce sera l’identité de cette équipe. Nous aurons plus de bonds chanceux si nous continuons de cette façon. »
Pendant tellement longtemps à Tampa, Stamkos savait à quoi s’attendre, sur la glace et à l’extérieur. Il savait où aller dans l’aréna, où trouver ses coéquipiers en zone offensive. Jeudi, il a réussi à ne pas se perdre en se rendant au vestiaire pour l’entraînement matinal, mais il s’est assuré d’arriver très tôt, au cas où.
Ce sera un processus. Il y a tellement de nouveautés pour lui, alors qu’il était habitué à tout savoir.
« C’est encore tôt, a mentionné Stamkos. Je prends encore mes aises. Je vois ce qui fonctionne, ce qui ne fonctionne pas. Je vis différentes situations de jeu – des mises en jeu en zone offensive et en zone défensive, des choses comme ça. Pendant la majeure partie du match, j’étais très à l’aise, plus que dans les quelques rencontres préparatoires que j’ai jouées. Ç’a bien été ce soir. Nous pouvons bâtir là-dessus. »
Stamkos a été l’attaquant le plus utilisé par les Predators jeudi, jouant 23:01, incluant 7:36 en avantage numérique. Il a décoché trois tirs, raté trois lancers et gagné quatre de ses neuf mises en jeu.
Même si le jeu de puissance a marqué seulement une fois en six occasions, on pouvait voir tout le potentiel avec les deux nouveaux venus sur la première unité, Stamkos et Jonathan Marchessault, qui a également signé un contrat avec Nashville comme joueur autonome durant l’été.
Les deux sont des joueurs dynamiques. Ils ont chacun remporté la Coupe Stanley – Stamkos avec le Lightning en 2020 et 2021, et Marchessault avec les Golden Knights de Vegas en 2023.
« Il a eu de très bonnes occasions », a noté l’entraîneur Andrew Brunette au sujet de Stamkos. « Il a fait les choses qui font de lui un joueur spécial, mais il n’a pas été récompensé. Ce sera un processus. […] Mais j’ai trouvé que lui et Marchy ont été très bons dans la dernière portion du match. Vous pouvez voir à quel point ils sont compétitifs. Ils étaient hargneux sur la rondelle et ils ont créé des jeux. »
Des jeux, ils en feront beaucoup.
Parce qu’avec l’ajout de Stamkos et Marchessault à une première unité d’avantage numérique qui inclut déjà Filip Forsberg, Ryan O’Reilly et Roman Josi, le potentiel est illimité.
Tout comme le potentiel de Stamkos dans l’uniforme des Predators.
« Nous sommes chanceux de ne plus avoir à l’affronter maintenant qu’il est dans notre camp, a souri Forsberg. Je l’ai trouvé très bon. Il a décoché beaucoup de tirs. Ce tir qui a frappé le poteau aurait pu être un but typique de Stamkos pour créer l’égalité.
« Il sera important pour nous. »
