COUPE STANLEY EDMONTON BADGE CHAUMONT

EDMONTON – La ville d’Edmonton n’a pas le charme d’une grande capitale sur le plan de l’urbanisme et de l’architecture. Mais il y a un truc qu’on ne retrouve pas à Washington, Prague, Londres ou Rome. Il y a les Oilers.

Le logo des Oilers est omniprésent dans les rues de la capitale albertaine. On le voit comme petit drapeau sur les voitures, dans les restaurants, les hôtels, les bars et un peu partout dans les environs du Rogers Arena.

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À la veille du sixième match de cette finale de la Coupe Stanley, où les Oilers ont survécu deux fois à l’élimination grâce à la magie de Connor McDavid, le rythme de la ville est dicté par l’équipe en orange et en bleue.

« On vous souhaite la bienvenue dans le Oil Country. ». Dimitry, le sympathique agent de bord pour Air Canada, a fait cette annonce quand l’avion a touché le sol à l’aéroport d’Edmonton tout juste après 23 h mercredi soir.

Cette annonce donnait le ton. À l’intérieur de l’avion, plusieurs partisans des Oilers ont répliqué avec un classique « Let’s go Oilers. » Mon collègue Guillaume Lepage, qui étirait ses longues jambes, n’a pas osé hurler. Il se gardait un droit de réserve, comme tout bon journaliste. L’auteur de ces lignes a aussi opté pour le silence, mais il avait un sourire en coin.

À l’intérieur du vestiaire des Oilers, il y a deux slogans : cinq autres jours et traîner les Panthers pour un retour en Floride.

Les cinq autres jours découlent d’un savant calcul mathématique où Kris Knoblauch demande à ses joueurs de poursuivre l’aventure jusqu’à la fin de cette finale. Et celui qui consiste à traîner les Panthers pour un retour en Floride est une modification de la citation initiale de Connor McDavid avant le cinquième match : traîner les Panthers pour un retour en Alberta.

Pour les joueurs des Oilers, c’était un retour à la réalité en ce jeudi matin lors des 30 minutes passées sur la glace de leur centre d’entraînement puisque la patinoire principale avait déjà subi une métamorphose à quelques heures du spectacle de Snoop Dogg.

Invité au podium en compagnie de Connor McDavid, Stuart Skinner a décrit la frénésie dans sa ville natale.

« C’est vraiment plaisant, a dit le gardien des Oilers. Juste de se retrouver dans une telle position, c’est formidable pour la ville. Je crois que plusieurs habitants d’Edmonton ont bien du plaisir à nous suivre. Mais je ne sors pas trop souvent. Je laisse les commissions à ma femme en ce moment. Elle est géniale. Quand je conduis à Edmonton, je vois des fanions sur les voitures. Un jour de match, tu entends des klaxons un peu partout et les gens hurlent Go Oilers. C’est un beau moment pour notre ville. Je souhaite simplement en profiter le plus possible. »

Corey Perry avait déjà une bonne idée de l’ambiance des séries à Edmonton. L’ailier de 39 ans avait participé à deux confrontations contre les Oilers à ses jours avec les Ducks d’Anaheim. C’était en 2006 et en 2017. Il découvre maintenant l’envers du décor.

« C’était incroyable d’être témoin de ce parcours, a affirmé Perry alors que son jeune garçon Griffin se tenait à quelques mètres de lui. Quand je vivais les séries contre les Oilers, je ne réalisais pas tout ce qui se passait dans la ville puisque je venais comme visiteur. Je n’avais pas la même attention. Je remarque maintenant tout ce qui se passe à Edmonton. Les gens se rassemblent pour regarder les matchs, il y a des milliers de partisans aussi à l’extérieur de l’aréna et nous pouvons les entendre crier de notre vestiaire. C’est vraiment spécial. »

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Au soccer avec fiston

Le temps d’un soir, Mattias Ekholm a reporté son chapeau de simple père de famille. Peu de temps après le long vol entre Fort Lauderdale et Edmonton, le défenseur a regardé son garçon disputer un match de soccer.

« C’est différent de ma première finale (Nashville en 2017), a affirmé Ekholm. Les gens sont tellement emballés et heureux à Edmonton. J’ai des enfants. J’ai eu la chance de voir mon fils à son match de soccer mercredi soir. Il est venu me voir en courant pour me dire que ses coéquipiers voulaient me rencontrer. C’est probablement étrange pour lui. Mais j’ai parlé aux gens avec grand plaisir. Tu ne peux pas tout raconter à des enfants de six ans, mais j’étais heureux de le faire. Les gens aiment tellement le hockey ici. J’aime mon temps à Edmonton. »

Les Oilers auront une mission bien simple pour ce sixième match. Ils voudront signer une troisième victoire d’affilée afin de prolonger cette finale à la limite des sept matchs. Si c’est le cas, « La Bamba » de Ritchie Valens résonnera encore plus fort à la conclusion du prochain match. Et c’est toute une ville qui dansera au son de ce classique.