Les dirigeants des Predators de Nashville ont livré un message bien clair à leurs espoirs en début de saison, et Zachary L’Heureux l’a manifestement bien saisi.
« Ils nous ont dit que si on méritait notre chance, on allait l’avoir, s’est souvenu l’attaquant de 20 ans en entrevue avec LNH.com. Il n’y a pas eu beaucoup de blessés et l’équipe a encore une chance de participer aux séries. Je dois attendre mon tour. J’espère que je fais assez bien ça pour qu’ils le remarquent. »
Le rendement du choix de premier tour de l’équipe en 2021 ne passe assurément pas inaperçu.
À sa première saison dans la Ligue américaine avec les Admirals de Milwaukee, l’ancien des Mooseheads d’Halifax totalise 15 buts et 37 points en 45 matchs. Fidèle à sa réputation de petite peste, il a saupoudré le tout de 121 minutes de pénalité – un autre signe que la transition s’est bien opérée.
Et son nom revient dans les discussions au sein de la haute direction. Quelques heures avant de prendre notre appel, l’entraîneur au développement Sébastien Bordeleau parlait du jeune homme avec l’ancien directeur général David Poile, désormais conseiller pour les Preds.
« Je trouve qu’il a gagné en maturité et qu’il a progressé plus rapidement que prévu, a expliqué Bordeleau. Il a commencé la saison de manière un peu timide, mais tout le monde est heureux de sa progression. Il écoule les punitions, il est sur la deuxième vague du jeu de puissance et il a un impact à forces égales.
« Il jouait de la même façon que dans le junior, mais il est moins pénalisé parce que c’est plus robuste. C’est une game d’hommes et il a été capable de bien faire la transition. On ne sait jamais ce que l’avenir nous réserve, mais s’il continue de même, il a des chances d’être parmi les prochains rappelés. »
Le passage chez les pros a donc bien servi celui qui a été étiqueté comme le mauvais garçon du circuit junior québécois au cours des quatre dernières saisons. Suspendu plus souvent qu’à son tour – et pour de longues périodes – L’Heureux est davantage en mesure de s’assumer dans son style de jeu.
Il le fait aussi, de son propre aveu, avec plus de maturité. Il choisit mieux ses moments.
« L’idée, c’est de ne pas affecter négativement mon équipe, a-t-il commenté. Je ne veux pas changer ma façon de jouer, et les entraîneurs non plus. Ils veulent que je sois physique, que je sois dans la face de l’adversaire, et ils vont vivre avec les punitions si je marche sur la ligne.
« Je suis capable de mieux contrôler mes émotions qu’il y a trois ans. Ça aide aussi de jouer dans une ligue différente. Dans la 'Q', j’avais une grosse cible sur le dos. J’étais content de passer à autre chose. »