MONTRÉAL – Martin St-Louis a trouvé les mots justes pour décrire ce deuxième match préparatoire de son équipe : « ce n’était pas un match excitant. »
On ne contestera pas cette affirmation de l’entraîneur-chef. Les Devils du New Jersey avaient donné un premier indice pour le type de soirée à venir en reposant la grande majorité de leurs gros noms. Les Jack Hughes, Nico Hischier, Timo Meier, Dawson Mercer et Dougie Hamilton n’avaient pas fait le voyage éclair en direction de Montréal. Blessé à une épaule, le jeune Luke Hughes était aussi absent.
Sheldon Keefe, le nouveau maître à bord chez les Devils, avait concocté un premier trio qui n’avait rien pour soulever les passions avec Curtis Lazar au centre de Paul Cotter et de Nathan Bastian. Les trois attaquants ont marqué un total de 19 buts l’an dernier.
Dans un duel contre l’équipe C des Devils, le CH a remporté un deuxième match d’affilée à ce calendrier préparatoire avec une victoire de 3-0.
« Quand je consulte nos statistiques avancées, nous avons donné seulement quatre chances de marquer à cinq contre cinq, a noté St-Louis. Nous avons travaillé sur cet aspect cette semaine. Je suis content de cela. Mais surtout, ce n’était pas facile pour nos joueurs puisque nous jouions deux matchs en deux soirs. »
À la conclusion de son explication, St-Louis n’a pu s’empêcher de sourire. Il savait très bien que l’explication de la fatigue ne tenait pas la route. Des 20 joueurs sur la glace, seul Logan Mailloux a participé aux deux matchs contre les Flyers et les Devils.
Michael Pezzetta a mené l’attaque des siens avec deux buts. Il a ouvert le pointage en deuxième période en dégainant rapidement après une passe de Xavier Simoneau. Il a déjoué son ancien coéquipier à Montréal en Jake Allen.
Pezzetta a marqué son deuxième but dans un filet désert alors qu’il ne restait que 23 secondes au match. Le numéro 55 ne gardera pas sa place avec l’équipe grâce à ses talents de marqueur, mais plus grâce à son intensité et sa fougue à l’aile d’un quatrième trio.
Même s’il a porté l’uniforme du CH pour 63 matchs en 2022-2023 et 61 matchs en 2023-2024, l’Ontarien a toujours le sentiment qu’il doit se battre pour son poste.
« Oui, j’ai un poste à défendre, a dit Pezzetta. Il y a de bons jeunes joueurs au sein de cette équipe. Je joue toutefois un style différent comparativement à plusieurs jeunes qui cognent à la porte. J’ai regardé le dernier match et je sais qu’ils sont bons. J’avais hâte de jouer un premier match. J’ai encore à me prouver. Je l’ai fait toute ma vie, ça ne change rien. »
Au-delà des deux buts, Pezzetta a également offert un bon rendement en infériorité numérique avec un temps de jeu de 4:12.
« Je n’ai pas joué souvent en désavantage numérique dans le passé, mais j’aimerais ajouter cette corde à mon arc, a-t-il mentionné. Je n’ai pas peur de bloquer des tirs et de me sacrifier. »
Pezzetta, qui écoulera la dernière année d’un pacte de deux ans à un salaire moyen de 812 500 $, n’a pas l’intention de sombrer dans l’oubli à ce camp.
« Je pense que Pez vient à l’aréna tous les jours pour défendre son poste, a noté St-Louis. C’est sa mentalité. Tu sais ce que tu vas avoir, il se présente toujours. Ce n’est pas un environnement qu’il ne connaît pas. Il y a toujours de la compétition. Pez ressent qu’il doit se battre tous les jours pour rester dans la LNH. J’étais content pour lui, il a donné un bel effort avec deux buts. C’est bon pour lui. »
Un autre jeu blanc
On ne partira pas en peur. Mais le CH n’a toujours pas donné de but après deux rencontres préparatoires. Après Cayden Primeau et Jakub Dobes face aux Flyers, Samuel Montembeault et Connor Hughes ont partagé le blanchissage.
Montembeault a bloqué 11 tirs, comparativement à 13 pour Hughes.
Le CH a également connu une soirée parfaite en infériorité numérique en tuant six punitions.
Si les Devils n’avaient pas de gros canons offensifs, les Canadiens comptaient sur la présence de leur premier trio avec Nick Suzuki au centre de Cole Caufield et de Juraj Slafkovsky. Suzuki a déjoué Nico Daws en troisième période en redirigeant une passe de William Trudeau.
En supériorité numérique, Suzuki, Caufield et Slafkovsky n’ont pas encore regagné leurs repères. Idem pour Mike Matheson qui se retrouvait à la pointe de la première vague et pour Joel Armia qui complétait cette unité de cinq. Le CH a terminé avec un zéro en huit en avantage numérique.