BobrovskyChaumontLNH060924

SUNRISE, Floride – « Les arrêts… Je suis ici pour la renommée de Dieu, pas pour moi. Je ne suis rien sans lui. Je vis pour une telle opportunité et je désire en profiter chaque seconde. »

Sergei Bobrovsky n’était pas le seul devant le filet des Panthers de la Floride pour ce premier match de la finale contre les Oilers d’Edmonton. Quand on interprète ses paroles, on finit par croire qu’il partageait son espace avec une force de l’au-delà. Et les Oilers n’ont pas trouvé la solution pour les déjouer.

Connor McDavid a aussi analysé ce match en disant que les dieux du hockey ne se retrouvaient pas dans le camp des Oilers, contrairement au sixième et dernier match de la finale de l’Ouest face aux Stars de Dallas. 

Menés par un Bobrovsky au sommet de son art, les Panthers ont signé un gain de 3-0 dans cette première manche contre les Oilers en grande finale. Le numéro 72 des Panthers a bloqué 32 tirs pour obtenir son deuxième jeu blanc depuis le début des séries. 

Bobrovsky avait également réalisé un blanchissage lors du premier match de la finale de l’Est contre les Rangers de New York. C’était aussi une victoire de 3-0 avec le troisième but dans un filet désert. 

Les Oilers ont attaqué dès les premières secondes de ce match. Ils ont dicté le jeu pour la majorité de la soirée. Mais ils n’ont pas réussi la principale mission, celle d’obtenir la victoire. 

En première période seulement, celui qu’on surnomme « Bob » a multiplié les arrêts clés, bloquant notamment Adam Henrique et Ryan Nugent-Hopkins sur des échappées. Les deux fois, il a misé sur des déplacements rapides en étirant la jambière gauche pour sauver des buts.

EDM@FLA: Bobrovsky blanchit les Oilers lors du match no 1

« J’ai simplement joué mon style et je voulais fermer les trous », a mentionné Bobrovsky au sujet des arrêts contre Henrique et Nugent-Hopkins. « Les Oilers ont une bonne équipe. Ils ont une bonne équipe offensivement, mais je trouve que nous avons bien fermé le milieu de la glace. C’était un bon défi et c’était un bon match. »

Matthew Tkachuk, qui partageait le podium avec Carter Verhaeghe en conférence de presse, avait le grand sourire dans le visage en parlant des prouesses de son gardien. 

« Il est irréel, a affirmé Tkachuk. Il se prépare bien, il travaille fort et il a du caractère. Il a tout ce que tu recherches d’un coéquipier. Il a été très bon, surtout dès le départ. Mais quand j’y repense, je dirais qu’il était bon pendant tout le match. Il était là pour nous. »

Encore Verhaeghe

Les Panthers n’ont décoché que quatre tirs lors des 20 premières minutes, mais ils ont trouvé une façon de déjouer Stuart Skinner. Sur ce jeu, le gardien des Oilers n’était absolument pas le fautif. Il n’y pouvait rien devant la rapidité et l’exécution parfaite entre Aleksander Barkov, Sam Reinhart et Carter Verhaeghe. 

Verhaeghe, encore lui, a marqué son 10e but des séries en complétant deux relais rapides de Reinhart et Barkov. 

« J’ai foncé au filet et la rondelle est arrivée sur mon bâton, a simplement décrit Verhaeghe. J’aime ça jouer avec Barkov, c’est toujours facile avec lui. »

Evan Rodrigues a inscrit l’autre but contre Skinner. En deuxième période, l’ailier des Panthers a décoché un tir précis dans le haut du filet pour toucher la cible. Mais sur ce jeu, Sam Bennett a gagné sa bataille contre le défenseur Cody Ceci et il a montré qu’il avait trois yeux en repérant Rodrigues, qui avait échappé à la couverte de Darnell Nurse, même s’il avait le visage contre la bande. 

Eetu Luostarinen a complété la marque dans un filet désert. Dans cette rencontre, Bobrovsky a opéré sa magie et les Panthers ont saisi leurs rares chances de marquer. 

Une victoire, mais plusieurs corrections à prévoir

Les Panthers ont mené dans la colonne de statistiques la plus importante, celle des buts. Au chapitre des tirs, les Oilers ont mené 32-18. Dans la catégorie des tirs tentés, les Oilers ont malmené leurs rivaux 70-42.

Avant ce premier match de la finale, les Panthers n’avaient été dominés qu’à deux reprises dans la colonne des tirs en 17 rencontres. Les deux fois, ils avaient perdu. C’était lors du quatrième match du premier tour contre le Lightning de Tampa Bay (6-3) et lors du deuxième match de la finale de l’Est contre les Rangers (2-1 en prolongation). 

Toujours fin communicateur, Paul Maurice a offert cette petite remarque après le match. 

« Nous avons plusieurs choses à améliorer, mais c’est probablement positif pour nous. »

C’est positif puisque les Panthers ont remporté un premier duel sans jouer un grand match. 

Dans les aspects où Maurice ne sortira pas le tableau, il y a le jeu en infériorité numérique. Les Oilers n’ont pas marqué malgré trois occasions.

EN PROLONGATION

Le chiffre du match : 11

C’est le nombre de mises en échec distribuées par Sam Bennett, avant révision officielle. Il s’agit de la seule catégorie dominée par les Panthers dans ce match : 63-35. On promettait aux Oilers leur plus grand défi physique, et tout indique qu’ils seront servis.

Dure soirée au boulot

Ceci et Nurse auront quelques trucs à réviser dans la salle vidéo après cette première rencontre. Le duo a connu une sortie très difficile, peinant à assurer une couverture défensive décente devant Skinner. Ils ont été pris en défaut sur les deux premiers buts des Panthers.

Ç’a été particulièrement évident sur celui de Rodrigues. Ceci a perdu sa bataille contre Bennett derrière le filet, et Nurse est tombé endormi au mauvais moment devant le but. Les choses allaient plutôt vite pour le jeune Philip Broberg, également. Bref, une prestation assez difficile en défensive.

EDM@FLA: Rodrigues trouve la lucarne et double l'avance

Des points (de suture) pour McDavid

Les Panthers n’ont pas manqué une seule occasion de frapper McDavid dans ce match. 

Le capitaine des Oilers est évidemment dur à freiner quand il atteint sa vitesse de croisière, mais les hommes de Maurice en ont profité quand le no 97 ne volait pas sur la glace. Ils l’ont notamment malmené en groupe après un arrêt de jeu, et Gustav Forsling l’a pincé le long de la rampe en première.

Bennett s’est lui aussi gâté quand il est « accidentellement » entré en collision avec la vedette des Oilers à la ligne bleue en deuxième. À défaut de mettre des points au tableau, ce dernier a dû recevoir quelques points de suture au menton. 

Un peu de patriotisme

Comme cette série oppose une équipe des États-Unis et une autre du Canada, les amateurs floridiens se sont laissé emporter par des élans de patriotisme. Ils ont crié « U-S-A! U-S-A! U-S-A! » à quelques reprises au cours de la rencontre.  On a même vu une pancarte sur laquelle il était écrit : « La poutine craint! »

Comme si la poutine avait été inventée en Alberta… Mais n’en demandons pas trop à nos voisins du sud pour des questions de géographie et de connaissances générales canadiennes. 

Le point étant que dans cette équipe des Panthers, il n’y a que trois Américains : les attaquants Matthew Tkachuk et Kyle Okposo ainsi que le gardien substitut Anthony Stolarz. La formation floridienne compte sur plus de Canadiens et de Finlandais, ainsi que sur autant de Russes et de Suédois que d’Américains.

Avec la collaboration de Guillaume Lepage, journaliste LNH.com