Ce fut ce genre de soirée pour Matthews et sa bande. Une soirée où leur manque d’opportunisme et leur indiscipline leur ont coûté le premier duel de la série par la marque de 5-1, samedi, dans un TD Garden explosif qui s’est même permis de célébrer avec un « Olé! Olé! Olé! ». Allez savoir pourquoi.
Il est vrai qu’il y avait des choses à célébrer, cependant.
Les Bruins ont joué avec émotion et robustesse, et ils ont été en mesure de générer plusieurs bonnes chances de marquer en contre-attaque. Il y a aussi eu les deux buts de Jake DeBrusk sur le jeu de puissance, plutôt efficace en cinq déploiements, et le brio de Swayman, solide comme le roc devant 36 tirs.
À part sa petite mésaventure devant Matthews et le but accordé à David Kampf en début de troisième période, l’homme masqué a connu une excellente soirée au boulot.
« C’est un privilège de jouer dans cette ligue et pour cette ville, a lancé le portier. Le fait d’obtenir ce départ et d’entendre cette foule rugir m’a rendu émotif. Je sais à quel point c’est difficile de se rendre ici et je comprenais l’ampleur de l’opportunité. J’ai eu le sourire au visage tout au long de la soirée. »
Ce sourire devait être bien large après l’excellent début de match qu’il a connu.
Malgré l’absence de l’attaquant de pointe William Nylander, blessé, les Torontois sont sortis des blocs avec aplomb, dirigeant pas moins de quatre tirs vers son filet en 1 min 30 s. Sur la dernière de ces quatre offrandes, Swayman a étiré la jambière pour voler un but à Nicholas Robertson.
La bruyante foule aurait pu s’éteindre à ce moment et le dénouement de la rencontre aurait été bien différent. Au lieu de ça, John Beecher ouvrait la marque à l’autre bout, 56 secondes plus tard. La réplique a été immédiate et très opportuniste. Exactement comme sur le deuxième but.
« Ces arrêts à bout portant ont été importants, a analysé Montgomery. Après ça, on a trouvé notre rythme. »
Le pilote avait laissé planer le doute sur l’identité de son gardien partant au cours des derniers jours. Il a finalement décidé d’y aller avec Swayman, et le jeune homme de 25 ans l’a bien fait paraître. L’idée d’une rotation avec Linus Ullmark semble désormais moins probable, mais pas impossible.
« Ce sera difficile de ne pas y aller avec Swayman, a-t-il avoué. Il a joué un match incroyable. Cela dit, si nous décidons d’envoyer Ullmark dans la mêlée, je suis à l’aise avec la décision et l’équipe est à l’aise avec la décision. Le choix du gardien n’a aucun effet dans notre vestiaire. »
De l’énergie
Les Bruins ont aussi démontré l’importance de compter sur un quatrième trio doté d’une identité bien définie en séries. L’unité formée par Beecher, Jesper Boqvist et Pat Maroon a non seulement donné le ton avec le premier but, mais elle a soulevé la foule grâce à des présences endiablées – surtout en première.
« Dès le départ, ils nous ont procuré beaucoup d’énergie, a observé le défenseur Brandon Carlo, auteur d’un but. Ils fournissent l’effort tous les soirs et ils ont une attitude très positive. C’est bien de voir ces gars se lever comme ils l’ont fait. Je suis très fier d’eux. »
La présence la plus marquante s’est amorcée avec quelques revirements causés par l’échec avant sans relâche de Beecher en zone adverse et s’est conclue avec Maroon qui renverse le pauvre Timothy Liljegren sur le banc des Bruins – au grand plaisir de la foule bostonnaise, vous l’imaginez.
Blessé lors de son acquisition à la date limite des transactions, Maroon n’en était qu’à son troisième match avec les Bruins. Il est déjà un favori de la foule, et un favori dans le vestiaire.
« Il y a une raison pour laquelle ce gars a gagné trois fois la Coupe Stanley, a conclu Beecher. Il sait comment jouer de la bonne façon et comment gérer les émotions d’un match de séries. Son arrivée a été bénéfique pour moi et pour Boqvist. »