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TAMPA - Anthony Richard aurait préféré poursuivre son parcours en séries éliminatoires dans la Ligue américaine avec l'équipe-école du Lightning de Tampa Bay. L'attaquant trifluvien âgé de 25 ans admet toutefois que de pouvoir côtoyer au quotidien les doubles champions en titre de la Coupe Stanley n'est pas un vilain prix de consolation.

Richard a la chance de faire partie du groupe restreint des réservistes du Lightning. Il n'y a que deux autres attaquants et deux défenseurs, en plus des gardiens Maxime Lagacé et Hugo Alnefelt, à faire partie de l'escouade de réserve. L'organisation a décidé de garder dans l'entourage de l'équipe que les plus méritants à la suite de l'élimination du Crunch de Syracuse face au Rocket de Montréal, au premier tour.
Les espoirs québécois à l'attaque Alex Barré-Boulet et Gabriel Fortier ne font pas partie du groupe. Barré-Boulet, 25 ans, et Fortier, 22 ans, ont disputé une dizaine de matchs chacun avec le Lightning en saison régulière.
« Je m'attendais à rester avec la bonne fin de saison que j'ai connue », lance Richard en entrevue à LNH.com. « C'est un honneur d'être dans l'entourage d'une équipe qui vient de gagner la Coupe Stanley deux années de suite.
« Nous étions plus nombreux au début, mais on a retranché des gars, explique-t-il. C'était comme dans un camp d'entraînement. Les dirigeants ont rencontré chacun des gars pour leur expliquer leurs choix. »
Changement d'air bénéfique
Le Lightning paraît bien content d'avoir fait l'acquisition de Richard des Predators de Nashville, le 1er février. Les Predators ont obtenu en retour l'attaquant québécois Jimmy Huntington.
Richard est en tout cas très heureux du changement d'air. Il ne voyait plus de débouché au sein de l'organisation qui l'avait réclamé au quatrième tour (100e au total) en 2015.
« C'est juste du positif depuis mon arrivée dans l'organisation, affirme l'articulé jeune homme. Dans la rencontre que j'ai récemment eue avec les dirigeants, on m'a dit qu'on aimait beaucoup ma rapidité et ma façon de jouer. J'amène beaucoup d'offensive, mais j'ai réussi à me démarquer avec mon jeu en désavantage numérique. L'entraîneur du Crunch, Benoit Groulx, me connaît depuis longtemps. Il m'a fait beaucoup confiance. Ç'a surpris les dirigeants du Lightning et leur a fait réaliser que je pouvais éventuellement venir les aider dans cet aspect du jeu. »
En 40 matchs avec le Crunch cette saison, il a totalisé 26 points, soit plus que le double de points (12) qu'il en a récolté en 31 matchs avec l'équipe-école des Predators. Il a connu une série du tonnerre face au Rocket, avec quatre buts et deux aides en cinq rencontres.
Gourde, l'inspiration
Le joueur de centre de petite taille, qui mesure 5 pieds 10 pouces et qui pèse 186 livres, mentionne qu'il préconise de plus un style fougueux à l'image d'un ancien joueur du Lightning fort apprécié, Yanni Gourde.
« C'est un type de joueur qui leur manque un peu. C'est la raison pour laquelle ils sont allés chercher Brandon Hagel chez les Blackhawks de Chicago en fin de saison. J'essaie d'apporter cette identité. »
Même si le contrat à deux paliers de salaire qu'il avait paraphé à Nashville arrive bientôt à échéance, Richard se montre très optimiste de continuer l'aventure au sein du Lightning.
« Ça augure bien parce que l'intérêt est mutuel, avance-t-il. L'organisation croit en moi. C'est vraiment encourageant. Ça me donne un "boost" de confiance. Ce sera à moi de prouver au prochain camp d'entraînement que je peux jouer un rôle bien précis. »
Il dit s'accrocher plus que jamais à ses aspirations en s'inspirant justement du parcours de Gourde.
« Je suis rendu à l'âge qu'il avait quand il a percé dans la Ligue nationale », note Richard, qui a disputé deux matchs dans la LNH avec les Predators. « J'ai connu de bonnes saisons dans l'organisation des Predators, mon style cadrait bien avec celui de l'entraîneur des Predators Peter Laviolette dans le temps, mais moins bien à la suite de la venue de John Hynes. Il préfère de plus gros joueurs de soutien. »
Tenter de faire sa place dans une équipe championne n'est pas une mince affaire, mais Richard voit les choses différemment.
« Ces équipes ont toujours besoin de joueurs de soutien peu coûteux. Elles ne veulent pas dépenser 2 ou 3 millions $ en salaire pour des joueurs de troisième ou de quatrième trio.
« Un joueur comme Ross Colton a saisi sa chance la saison dernière et c'est maintenant un atout important. »
Une expérience enrichissante
En attendant, Richard dit profiter à fond de la première occasion qui s'offre à lui de vivre de l'intérieur les séries éliminatoires de la LNH.
« Nous nous entraînons quotidiennement, parfois avec le grand club. Le reste du temps, nous le passons avec le préparateur physique Mark Lambert », raconte-t-il.
« Je fais le plein d'informations, je regarde comment les gars se préparent et je savoure pleinement l'expérience. »
Richard, qui prédit incidemment une victoire du Rocket face aux Thunderbirds de Springfield en demi-finale dans la LAH, dit être renversé de voir l'attitude décontractée des joueurs, peu importe la situation.
« Tu vois que les gars sont posés, il n'y a jamais de panique. Après le deuxième match à New York, sur le vol de retour, ils jouaient aux cartes et ils avaient du plaisir, confie-t-il. Ils ont vraiment le don de vite faire une croix sur les matchs, victoire ou défaite. C'est ce je retiens et que je tenterai d'appliquer à l'avenir, en saison régulière et en séries. »
Sur le plan personnel, Richard dit avoir été marqué par sa première visite au Madison Square Garden, la semaine dernière.
« L'atmosphère qui règne dans l'amphithéâtre m'a vraiment impressionné. Je ne l'oublierai pas de sitôt, même si je ne devais jamais jouer de match là-bas. »
Il faudrait que le Lightning voie plusieurs éléments tomber au combat pour qu'il puisse faire ses débuts en séries, mais on ne peut pas l'empêcher de rêver en étant éveillé.
« On ne sait jamais, avec les blessures et la maladie, fait-il remarquer. Un de mes meilleurs amis, Frédérick Gaudreau (du Wild du Minnesota, anciennement des Predators), c'est comme ça qu'il a eu la chance de faire ses preuves. Quand tu es sur place, on ne sait jamais. »