MONTRÉAL - Les noms d'Alexis Lafrenière et de Quinton Byfield ont été prononcés dans la même phrase très souvent au cours des derniers mois. Bien plus souvent que le nombre de fois où les deux jeunes joueurs se sont trouvés dans la même pièce au cours de toute leur vie.
ÉCJ: Lafrenière, un mentor pour Byfield?
L'attaquant québécois pourra aiguiller son homologue sur ce qui l'attend au Championnat mondial à 17 ans
C'est sur le point de changer, au grand plaisir des dirigeants d'Équipe Canada junior.
Les deux potentiels premiers choix du prochain repêchage de la LNH enfileront le même uniforme pour la première fois de leur jeune carrière au Championnat mondial junior. Ils savent toutefois, dans leur for intérieur, qu'il y a beaucoup plus que la médaille d'or à l'enjeu.
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« Nous n'avons pas vraiment parlé du repêchage, a déclaré Byfield au camp de sélection de la formation canadienne, il y a quelques jours. Nous nous sommes salués quelques fois, sans plus. Vous savez, il est très occupé et c'est difficile de lui parler, mais il semble très gentil. »
Les deux attaquants ont probablement eu le temps de faire plus ample connaissance depuis qu'ils ont traversé l'Atlantique pour poursuivre leur préparation à Vienne, en Autriche. On leur souhaite à tout le moins.
Le prodige québécois n'a peut-être que quelques mois de plus que Byfield, mais il pourrait être un allié de taille à l'aube du Championnat mondial junior (CMJ). Il ne lui montrera pas comment jouer au hockey - Byfield se débrouille plutôt bien - mais il pourra l'aiguiller sur ce qui l'attend.
« Je sais que la marche sera assez haute, a indiqué le représentant des Wolves de Sudbury (OHL). On ne jouera pas seulement contre les meilleurs en Ontario ni les meilleurs au Canada, ce seront les meilleurs au monde. Ce sera un assurément un apprentissage pour moi. »
Disputer le CMJ à l'âge de 17 ans peut sembler plutôt banal, mais c'est une tout autre paire de manches.
Pour l'avoir vécu en décembre dernier, Lafrenière en sait quelque chose. Il est vrai qu'il n'a pas été utilisé à outrance par l'entraîneur Tim Hunter, l'an dernier, mais il a quand même été limité à un seul but en cinq rencontres.
Signe que le calibre est plus relevé, on parle ici d'un joueur qui a amassé 105 points, dont 37 buts, en 61 matchs avec l'Océanic à sa deuxième saison dans la LHJMQ.
« Alexis sait ce qui l'attend, a déclaré l'entraîneur-chef de la formation, Dale Hunter. C'est très profitable de pouvoir compter sur des gars qui y ont participé l'an dernier. Ça signifie beaucoup pour nous. Ils peuvent parler aux plus jeunes et les guider sur ce qui s'en vient. Ça n'a pas de prix. »
L'entraîneur adjoint des Canadiens, Dominique Ducharme, avait d'ailleurs comparé le niveau de jeu à un match éliminatoire de la Ligue américaine, à l'époque où il dirigeait la formation. Pour un jeune de 17 ans, peu importe la position, ça requiert une certaine adaptation.
« C'est sûr que c'est un gros step, a affirmé le Québécois, qui a soufflé ses 18 bougies en octobre. C'est vraiment différent. C'est du bon hockey dans la Ligue canadienne, mais ici c'est un autre niveau. Il faut être prêt à tous les matchs parce que les équipes sont toutes très bonnes.
« Que ce soit n'importe quel pays, les joueurs jouent très bien ensemble et en tant qu'équipe. Il faut toujours jouer le meilleur hockey possible. »
Pas le même joueur
Mis à part le fait qu'ils sont deux surdoués et qu'ils amassent les points à vitesse grand V depuis le début de la campagne dans leur ligue respective - Lafrenière en totalise 70 en 32 matchs, Byfield en a 57 en 30 rencontres - les comparaisons entre les deux joueurs s'arrêtent là.
À 6 pieds 4 pouces et 215 livres, on peut facilement deviner que l'Ontarien a un style de jeu un peu différent de celui de Lafrenière (6-1, 191).
« C'est un attaquant de puissance qui termine ses mises en échec et qui est difficile à affronter, a fait valoir le directeur général Mark Hunter. Il a d'excellentes habiletés en possession de rondelle et il a un gros gabarit qui lui permet de foncer au filet. »
Il sera intéressant de voir si tout cela lui permettra de tirer son épingle du jeu plus rapidement que l'avait fait Lafrenière à sa première participation.
« Il est imposant, a rigolé Lafrenière. Il est très bon, il patine bien et il est excitant à voir jouer. […] Nous n'avons pas beaucoup parlé du repêchage, mais c'est plaisant de l'avoir dans l'équipe et de pouvoir sauter sur la patinoire avec lui. Je suis certain que ce sera amusant. »
Ç'a effectivement le potentiel de l'être. Et les amateurs feraient mieux d'en profiter parce qu'il y a fort à parier que ce sera la première et la dernière fois qu'ils participeront au CMJ, ensemble, tous les deux.