Claude Julien Blues badge Landry

MONTRÉAL – Claude Julien s’est accordé une petite pause à la suite de son deuxième passage derrière le banc des Canadiens de Montréal. Mais l’appel du hockey était trop fort pour qu’il considère la retraite.

De retour au Centre Bell pour la première fois depuis qu’il a été congédié par le CH en février 2021, l’homme de 64 ans qui a accepté un poste d’entraîneur adjoint chez les Blues de St. Louis au cours de l’été a rencontré les médias montréalais, l’air décontracté, samedi après-midi.

« J’ai apprécié mes années de congé, j’en ai profité et ç’a fait du bien, même si je suis resté impliqué dans le hockey indirectement, a lancé d’emblée Julien. Mais de retourner dans l’aspect où tu es le plus confortable, ça fait aussi du bien. Souvent, tu ne réalises pas que quelque chose te manque jusqu’à ce que tu renoues avec. »

La définition de « congé » n’est vraisemblablement pas la même pour tout le monde. Car entre son congédiement à Montréal et la présente saison, Julien a dirigé l’équipe canadienne aux Jeux olympiques de Pékin en 2022 et lors du Championnat du monde quelques mois plus tard, en plus d’occuper un rôle de conseiller auprès de la formation suisse d’Ambri-Piotta pendant la saison 2022-23 et de dépisteur pour les Blues au cours des deux dernières campagnes.

Cet été, Drew Bannister lui a téléphoné pour lui offrir de devenir l’un de ses adjoints à St. Louis. Pour la première fois de sa carrière de plus de 20 ans dans le coaching, Julien n’a pas l’étiquette d’entraîneur-chef.

« Quand tu es entraîneur-chef, tu as des décisions difficiles à prendre, a relaté Julien. Moi, je suis là pour aider Drew à prendre ces décisions avec mon expérience. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle on m’a approché cet été. C’est un jeune groupe d’entraîneurs ici, mais ils sont vraiment allumés, ce sont des travaillants. Alors c’est vraiment plaisant pour moi de travailler avec ce groupe-là et de pouvoir apporter mon expérience.

« Dès le départ, Drew m’a dit qu’il voulait que je touche un peu à tout avec l’équipe, que je n’aie pas une tâche ou un département à m’occuper spécifiquement. Je touche à tout et ça me donne vraiment le sentiment d’être un entraîneur qui est reconnu et apprécié pour son expérience. »

Avec 1274 matchs derrière la cravate comme entraîneur dans la Ligue nationale, Julien a évidemment tous les droits d’insister sur le mot « expérience ». En plus de sa conquête de la Coupe Stanley avec les Bruins de Boston en 2011, le Franco-Ontarien est le 16e entraîneur le plus victorieux (667) de l’histoire de la LNH.

« Je suis vraiment chanceux de l’avoir au sein de mon personnel. J’ai passé beaucoup de temps avec Claude cet été pour tenter de l’amener ici en lui faisant part de la plus-value que je voyais en lui, a révélé Bannister. Notre personnel d’entraîneurs est plutôt jeune, alors son expérience nous est très bénéfique.

« Mais il est également tout un gentleman. Vous savez, nous avons beaucoup d’énergie au sein de notre personnel, et parfois, il y a ce besoin d’avoir une présence plus calme, et c’est ce que Claude apporte. »

Une ligue en évolution

Même s’il n’a pas été loin de l’action pendant des lunes, Julien a vite réalisé que les temps ont changé, que la réalité du hockey n’est plus la même qu’à ses premiers pas derrière un banc, au début des années 2000.

C’est vrai au niveau interrelationnel avec les joueurs, mais également dans une perspective plus globale. À ses yeux, la pression est plus forte que jamais dans la LNH.

« Avec 32 équipes et seulement 16 qui participent aux séries, ça met beaucoup de pression sur les entraîneurs et sur les directeurs généraux, a mentionné Julien. À l’époque, les chances de faire les séries étaient meilleures.

« Ça change donc la façon dont on gère nos formations. Je me souviens de l’époque où j’étais ici avec les Canadiens, on avait un troisième trio qui affrontait les premiers trios des autres équipes. Sur le quatrième trio, on avait toujours un gars qui pouvait défendre ses coéquipiers ou apporter de l’énergie. Aujourd’hui, on essaie d’avoir minimalement trois – et parfois même quatre – lignes qui peuvent marquer des buts. Cet aspect-là a beaucoup changé. »

Julien remarque également que les joueurs ne sont plus traités de la même façon aujourd’hui. Même avec autant d’années d’expérience, un entraîneur doit pouvoir modifier son approche, savoir discuter avec les joueurs, être plus à l’écoute.

« Les relations avec les joueurs ont également changé. Ils demandent parfois plus d’explications qu’auparavant, a-t-il noté. Mais ça fait partie de l’évolution, c’est normal. Et un entraîneur doit être capable de s’adapter à tout ça s’il veut continuer à diriger dans le circuit. »

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