OTTAWA – Eriks Mateiko vit pour ces moments.
C’est quand la pression est à son paroxysme et que tous les yeux sont rivés sur lui que l’attaquant letton réussit à livrer la marchandise. Il l’a prouvé à maintes reprises dans ce Championnat mondial junior.
Comme dans ce match contre le Canada, au cours duquel il a inscrit le premier but de la Lettonie avant de mettre le point final à la plus grande surprise du tournoi au huitième tour des tirs de barrage. Il l’a fait de nouveau en procurant la victoire aux siens en prolongation contre l’Allemagne.
« On dirait que je ne me sens pas vraiment nerveux quand ça se produit, a lancé l’espoir des Capitals de Washington. J’aime ces moments. J’aime quand l’issue d’un match repose sur mes épaules. Je me sens presque plus détendu quand je sais que je peux prendre le contrôle de la situation. »
Avec ses trois buts en quatre matchs en ronde préliminaire, le capitaine des Sea Dogs de Saint-Jean, dans la LHJMQ, mène son équipe à ce chapitre. S’il veut que l’aventure se poursuive, il devra de nouveau faire opérer sa magie en quarts de finale, quand les siens se mesureront à la puissante Suède.
Après les victoires émotives contre le Canada et l’Allemagne, leur permettant de se qualifier pour la ronde éliminatoire, les Lettons ont manqué de jus à leur dernier match contre la Finlande – un revers de 3-0.
« C’est toujours bon d’être les négligés, a plaidé le patineur de 19 ans. Personne ne croit en nos chances, mais on a prouvé ce qu’on était capables de faire. Il faudra le refaire en quarts de finale. »
C’est à ce moment qu’on verra si Mateiko a encore un ou deux miracles en banque.
« Je pense qu’il ne ressent pas la pression, a rigolé le capitaine letton, Peteris Bulans. Même quand la pression est forte, il y est habitué. Il peut bien la gérer dans les gros moments. […] Si on a besoin d’un but, c’est lui qui va le marquer. J’aimerais voir d’autres gars marquer aussi, mais Eriks fait le travail. »
Au sein de l’équipe la plus jeune de la compétition – elle aligne quatre joueurs de 16 ans – la tâche de produire lui revient effectivement. Il est le seul attaquant repêché et l’un des deux seuls Lettons appartenant à des équipes de la LNH – le défenseur Darels Uljanskis étant l’autre, avec Anaheim.
« Tout le monde est important, a souligné l’entraîneur Artis Abols. Mais Eriks est notre leader. »
Parce que Mateiko ne fait pas que marquer. À 6 pieds 6 pouces et 209 livres, il malmène ses adversaires en utilisant son physique à son avantage. Il a du chien et n’abandonne jamais dans une bataille pour la rondelle. Quand le reste de l’équipe suit son exemple, ça donne les résultats qu’on a vus.
« Je ne suis pas celui qui prend le plus de place dans le vestiaire, mais je tente toujours de mener par l’exemple, a dit celui qui est adjoint au capitaine Bulans. Je veux être un bon coéquipier, encourager tout le monde et réussir de gros jeux, comme bloquer des tirs et tout le reste. »
Un échange en vue
Mateiko est exactement le genre de joueur sur lequel une équipe qui aspire à de grandes choses aimerait pouvoir compter. Le grand Letton a encore des choses à accomplir au Mondial junior avant de penser à la suite de sa saison dans la LHJMQ, mais il semble qu’un changement d’adresse l’attend à son retour.
De fortes rumeurs l’envoient avec l’Océanic de Rimouski. La formation du Bas-du-Fleuve accueillera le tournoi de la Coupe Memorial, en juin, et l’acquisition d’un joueur capable de faire la différence dans les grands moments sera indispensable à ses succès.
Surtout avec la confiance que Mateiko a acquise dans les derniers mois avec son repêchage, la signature de son contrat de recrue avec les Capitals et ses récentes prestations sur cette grande scène internationale.
« Tout ça m’a donné confiance, c’est certain, a-t-il conclu. Mais la confiance a toujours été là. Je sais ce dont je suis capable. J’essaie seulement de le démontrer chaque fois que je saute sur la glace. »