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GÖTEBORG, Suède – Owen Allard ne devait pas être ici, en Suède, à faire la pluie et le beau temps dans l’uniforme du Canada au Championnat mondial junior. 

Il n’y a pas si longtemps, l’imposant attaquant était en train de faire des plans pour ses festivités de fin d’année en famille, à la maison, à Ottawa. Il avait même confié, au camp de sélection, avoir appris qu’il était sur le radar de Hockey Canada seulement au moment où il avait reçu son invitation.

Quelques semaines plus tard, il a fait son entrée sur la scène internationale avec fracas en marquant un but à son premier match dans l’uniforme unifolié, un gain de 5-2 face à la Finlande.

« C’était irréel comme expérience, a dit celui qui a été ignoré deux fois au repêchage de la LNH. De sauter sur la glace et de voir tous ces partisans, c’est quelque chose de très spécial que je n’ai jamais vécu auparavant. Mon niveau d’excitation battait des records. »

C’est peut-être la raison pour laquelle ses coéquipiers ont cru qu’il allait détruire la baie vitrée quand il s’est projeté contre elle pour célébrer son but. 

« Je crois que c’est tout un soulagement pour lui, a observé l’entraîneur-chef Alan Letang. Il a mérité l’occasion de jouer ici à ce tournoi et je suis certain qu’il va profiter de chaque moment. »

On n’en doute plus. Allard et ses compagnons de trio, Owen Beck et Nate Danielson, ont été les grands artisans offensifs de cette première victoire du tournoi. Ils ont été les plus menaçants et se sont installés en territoire offensif à plusieurs reprises.

Un peu comme l’aurait fait un premier trio. Mais sur la feuille de match, ils sont identifiés comme la quatrième unité, celle qui est censée jouer avec énergie, sans nécessairement devoir répondre à de grandes attentes en termes de production.

« Ils sont sur la quatre, mais on s’entend que ce ne sont pas des gars de quatre, a tempéré le défenseur Maveric Lamoureux. Ils sont tellement bons et ils bourdonnent tellement. Ils ne lâchent jamais. C’est fatigant de jouer contre un trio comme ça. C’est vraiment un plus pour nous de compter sur eux. »

« Ils ont fait exactement ce pour quoi on a décidé de les jumeler, a souligné Letang. Ils sont très difficiles à contenir dans la zone offensive, et les trois peuvent aussi écouler des pénalités. »

Dans les faits, celui que l’on surnomme « O-Dog » accepterait probablement n’importe quel mandat dans cette équipe et le remplirait avec la fougue et le dynamisme qui le caractérisent. Il a d’ailleurs été affublé de ce surnom par un entraîneur de hockey mineur qui trouvait qu’il jouait « avec du chien ».

Sur la plus grande scène junior au monde, l’Ottavien de 19 ans peut montrer qu’il ne lâche jamais le morceau, et c’est exactement ce qu’il fait à ce jour.

« J’ai la chance de montrer aux recruteurs ce que je peux offrir, alors c’est bien, a-t-il dit sobrement. Mais je me concentre simplement sur l’objectif collectif qui est de gagner une médaille d’or. »

Rassembleur

Selon ce qu’on entend entre les branches, Allard est tout un numéro. Avec sa bouille sympathique, ses cheveux frisés et son large sourire, on n’a pas de misère à le croire.

« Les gars l’adorent, a confirmé Letang. Il joue de la même façon dont il se comporte dans le vestiaire. Il est partout en même temps et il est excité. Quand le match commence, il est concentré et il remplit toutes les missions qu’on lui confie. Lui, Ty (Nelson) et Conor (Geekie) sont les gars qui gardent l’ambiance légère. »

« Je suis simplement un gars très extraverti, j’apporte beaucoup d’énergie, a-t-il concédé. C’est comme ça que j’ai grandi et je pense que c’est une bonne chose pour l’équipe. »

Dans un contexte comme celui du Mondial junior, où les choses peuvent rapidement devenir tendues, il est certain que le Canada pourra bénéficier de sa présence. À l’extérieur, mais aussi sur la glace.

« C’est tellement une bonne personne, a conclu Lamoureux. Il arrive toujours à l’aréna avec le gros sourire. Il fait des blagues et il est toujours content. Le simple fait qu’il ait fait l’équipe a été un boost pour nous. Il travaille tellement fort. Il accepte son rôle et on sait qu’il va tout donner pour l’équipe. »