DETROIT – Qui devrait garder le filet du Canada à la Confrontation des 4 nations?
« Pourquoi pas Talbs? Je ne sais pas pourquoi il ne serait pas dans la discussion », nous répond l’entraîneur-chef des Red Wings de Detroit, Derek Lalonde.
Talbs est Cam Talbot, le gardien de confiance des Red Wings depuis le début de la saison. Il en est à sa huitième équipe en 12 campagnes dans la LNH. Il n’a représenté le Canada qu’une fois sur la scène internationale, en 2016.
Lorsqu’on s’attarde aux circonstances et à la tenue de Talbot cet automne, le natif de Caledonia, en Ontario, se présente comme un choix logique pour la formation de l’unifolié.
« Je ne sais pas si je fais présentement partie de la conversation, a confié Talbot. Ce serait néanmoins un honneur de porter le chandail du Canada pour ce tournoi – que ce soit comme gardien no 1, comme auxiliaire ou strictement à l’entraînement. »
Les meilleurs joueurs de la LNH du Canada, des États-Unis, de la Finlande et de la Suède croiseront le fer du 12 au 20 février à Montréal et Boston, dans la première compétition depuis 2016 où les meilleurs hockeyeurs au monde représenteront leur pays.
Les Canadiens font figure de favoris. Ils ont remporté quatre des cinq dernières compétitions internationales du genre et ils auront de nouveau de grandes vedettes au sein de leur formation. Mais devant le filet, ils n’auront ni Martin Brodeur, ni Roberto Luongo et ni Carey Price, comme à l’époque. Les options se font plus minces.
Les formations complètes seront dévoilées le 4 décembre.
« Le Canada n’a pas eu à se casser la tête à cet égard pendant des années. La situation est différente aujourd’hui », a avoué le directeur général Doug Armstrong, qui ajoute qu’un « département différent » est chargé du dépistage des gardiens de but.
« Ils comprennent mieux les gardiens que moi. Tant que la rondelle reste du bon côté du filet, je serai heureux. »
Quelle place prendra l’expérience par rapport aux prestations récentes dans la décision finale?
Marc-André Fleury, du Wild du Minnesota, a remporté la Coupe Stanley trois fois et le Vézina, remis annuellement au meilleur gardien de la LNH, une fois. Jordan Binnington et Adin Hill ont chacun remporté la Coupe Stanley alors qu’ils étaient gardien no 1 de leur équipe respective. Stuart Skinner s’est approché à un match d’un triomphe l’an dernier, avec les Oilers d’Edmonton.
Mais cette saison, Fleury est l’auxiliaire de Filip Gustavsson et devrait en être à ses derniers milles dans la LNH. Binnington et Hill présentent chacun un taux d’efficacité de ,888 et Skinner, de ,876.
Talbot affiche quant à lui une efficacité de ,920, un sommet chez les gardiens canadiens qui ont disputé au moins un match lors de la présente campagne. Jake Allen (,916) et Logan Thompson (,914) le suivent dans l’ordre.
À forces égales, c’est également Talbot (,944) qui domine. Thompson (,927) et Calvin Pickard (,925) complètent le top-3.
Les Red Wings concèdent en moyenne 32 tirs par match, le cinquième plus haut total de la LNH, mais ces tirs proviennent majoritairement de la périphérie et non de l’enclave. Talbot en profite peut-être pour améliorer sa fiche statistique. Le Canada a toutefois besoin d’un gardien qui peut effectuer avec efficacité les arrêts de routine, et non d’un sauveur.
« Lorsqu’il est affairé, tu sais ce que tu vas obtenir de lui. Si tu joues de la bonne manière devant lui, il sera constant », a indiqué Lalonde.
Mais si, lors d’une soirée donnée, il a besoin d’être le héros?
Talbot affiche un taux d’efficacité de ,870 contre les tirs de qualité, selon NHL Edge. C’est également le meilleur rendement chez les gardiens canadiens cette saison. Darcy Kuemper (,857) et Mackenzie Blackwood (,850) suivent.
« À tous les matchs, il est incroyable », a opiné l’attaquant Patrick Kane, coéquipier de Talbot à Detroit. « Il travaille fort à l’entraînement, il veut arrêter la rondelle et il prend plaisir à jouer. »
Au Championnat mondial de 2016, son seul tournoi disputé sous les couleurs du Canada, Talbot avait brillé avec une fiche de 7-1-0, une moyenne de 1,25 but alloué par match, une efficacité de ,940 et quatre jeux blancs. En finale, il a été parfait dans une victoire de 2-0 contre la Finlande.
« Ce fut une expérience surréelle, a-t-il affirmé. Je n’y crois pas encore que j’aie reçu l’appel. C’est un grand honneur de pouvoir représenter son pays. Je m’attendais à ce qu’un autre gardien vienne prendre le poste de no 1 en cours de tournoi, mais ce n’est pas arrivé. Ce tournoi est l’un de mes plus beaux souvenirs liés au hockey. »
Neuf ans plus tard, pourquoi ne pas répéter l’expérience Talbot à nouveau?
« Il y a plusieurs gardiens plus jeunes, qu’ils ont probablement dans leur mire… Ou des gardiens avec une meilleure feuille de route que moi, a-t-il évoqué. L’expérience joue probablement pour quelque chose, mais c’est probablement ma seule plus-value sur les autres candidats. »
« Mais je demeure compétitif. Lorsque je ne le serai plus, je mettrai fin à ma carrière. J’ai encore la flamme. Je veux continuer de briller sur les plus grandes scènes. »
Avec la collaboration d’Adam Kimelman, directeur adjoint de la rédaction NHL.com