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MONTRÉAL – Plusieurs minutes après la fin de cette spectaculaire victoire arrachée aux Canadiens de Montréal, mardi, le silence était assourdissant dans le vestiaire des Red Wings de Detroit.

On n’entendait que le son du ruban à jambières et le bruit des sacs qui se fermaient et qui étaient placés dans le camion de transport. Dans un coin, Lucas Raymond se tenait la tête dans les mains malgré le fait qu’il venait de recevoir le casque de football remis au joueur du match.

Le défenseur Moritz Seider faisait le tour de ses coéquipiers pour les enlacer et leur remonter le moral après cette victoire qui ne servait techniquement à rien : les espoirs des Wings de prendre part aux séries éliminatoires venaient de s’envoler en fumée.

« C’est difficile à accepter, a confié le capitaine Dylan Larkin. C’est triste de voir cette poussée prendre fin. On a un bon groupe de gars. Ç’a été une belle année. De la voir se terminer ainsi, c’est très difficile. »

Ce qui rend la pilule d’autant plus dure à avaler, c’est que les Capitals de Washington ont accédé aux séries avec le même nombre de points (91). Ils ont simplement signé plus de victoires en temps réglementaire, la dernière acquise en même temps, sur un but gagnant dans un filet désert face aux Flyers de Philadelphie.

Les Flyers devaient l’emporter en temps réglementaire pour éviter l’élimination. Ils ont donc retiré leur gardien, alors que la marque était 1-1 en fin de match, en ne sachant pas que les Wings venaient de les éliminer en récoltant un point contre le CH – un intervalle d’à peine deux minutes en temps réel.

La victoire a donc, d’une certaine façon, été servie aux Capitals sur un plateau d’argent.

« On n’a pas pu regarder en temps réel, évidemment, mais d’entendre la façon dont ça s’est passé, ça craint encore plus, a souligné Larkin. Notre groupe a montré beaucoup de résilience. C’est vraiment malheureux. »

Moins de 24 heures après avoir comblé un retard de trois buts face aux Canadiens pour l’emporter en prolongation, les Wings ont effacé trois retards dans ce match pour rester en vie jusqu’à la toute fin. On ne pourra pas leur reprocher de ne pas s’être démenés comme un diable dans l’eau bénite.

DET@MTL: Perron marque avec 3,3 secondes à faire

D’un autre côté, la troupe de Derek Lalonde a eu plusieurs occasions d’éviter de se retrouver dans cette difficile posture au match no 82. Les exemples qui venaient à l’esprit de David Perron étaient nombreux.

« Ça fait longtemps que je pense (aux points échappés dans la saison), a-t-il amorcé. C’est difficile quand tu as une jeune équipe en reconstruction depuis longtemps de comprendre à quel point les détails de la ‘game’ sont importants, comme ne pas faire d’erreurs dans les mauvais moments.

« Si tu veux prendre des pas vers l’avant, il faut que tu sois capable de jouer de façon plus solide toute l’année. Tu ne peux pas toujours avoir A+, mais il ne faut pas que tu sois à B-. Il faut être capable d’amasser des points seulement en raison de la solidité de notre structure. »

Du positif

Même si la déception se lisait dans le visage de l’attaquant québécois, il était déjà en mesure de voir les choses d’un œil positif. Le jeune noyau des Red Wings vient de vivre une intense course aux séries au terme d’une saison tout de même remplie de succès.

Il vient de maintenir le cinquième meilleur dossier (5-2-1) de la Ligue dans les deux dernières semaines, alors que la pression de gagner était à son comble. Mais surtout, il vient de goûter à l’échec alors qu’il était tout près du but. C’est le bon vieux principe d’apprendre à perdre pour éventuellement gagner.

« C’est difficile de voir ces gars-là ressentir de la tristesse et encaisser le coup plus durement, a ajouté Perron. D’un autre côté, ce sont des moments importants qu’ils doivent vivre pour passer à l’étape suivante. »

Parce que la fameuse fenêtre ne fait que s’ouvrir à Detroit. La progression est constante depuis le début de la reconstruction, et l’émergence des jeunes vedettes de l’équipe, comme Raymond et Seider, donne espoir à des vétérans comme Perron.

« C’est pour cette raison que je préfère voir les choses de façon positive, a-t-il conclu. Maintenant qu’on a vécu ça, les gars vont comprendre un peu plus ce que ça prend pour participer aux séries. Ce n’est pas une ligne droite et la tâche ne sera pas plus facile l’an prochain. »