Il y a certains joueurs qui sont capables de créer cette étincelle à eux seuls, et ce de match en match. Un gars comme Brady Tkachuk, qui a disputé son premier match de la saison avec les Sénateurs d'Ottawa hier, est l'un de ceux qui peuvent provoquer ces étincelles à tout moment, et de bien des manières. Ils sont rares dans la LNH, ces joueurs qui peuvent changer le cours d'un match avec leur talent, mais aussi en provoquant une onde de choc dans son équipe quand ça ne fonctionne pas à leur goût offensivement.
Tkachuk, c'est un leader par sa capacité à créer ces étincelles. Il carbure aux défis, et je ne serais pas du tout surpris qu'il devienne le capitaine des Sénateurs sous peu. J'ai eu la chance de jouer avec son père, Keith, avec les Thrashers d'Atlanta, et je l'ai adoré. C'était un joueur extrêmement physique qui pouvait dominer offensivement, et ses deux fils sont sortis du même moule.
En ce qui concerne les Canadiens, il faut prendre un peu de recul. Je n'ai pas fait de recherches très poussées, mais je ne pense pas qu'une équipe a déjà perdu 82 matchs dans une saison. L'équipe va retrouver le chemin de la victoire un jour, mais c'est certain qu'il faut que ça se fasse rapidement.
On parle souvent de ce mal incurable qu'est le « Stanley Cup hangover », qui fait en sorte que l'équipe qui a perdu en finale de la Coupe Stanley a souvent de la difficulté à connaître du succès au début de la saison qui suit. Ça s'explique très bien, parce qu'il est difficile de retrouver en saison régulière le highqui est vécu quand on se rend aussi loin en séries, qu'on touche à notre rêve, mais qu'il nous échappe.
En séries, chaque geste posé, chaque élément de préparation, chaque petit détail peut faire la différence entre une victoire ou une défaite. On se dit qu'il faut bloquer le prochain tir, accepter la prochaine mise en échec, foncer en fou en repli défensif, parce que si on ne le fait pas, ça peut changer l'issue du match, ou même de notre saison.
C'est difficile de reproduire cette même intensité quand on sait qu'on se trouve à plus de 80 matchs des prochaines séries.
Il faudra toutefois que l'étincelle surgisse sous peu pour le Tricolore.
Accueil attendu pour Kotkaniemi
Comme le veut la tradition, Jesperi Kotkaniemi a été copieusement hué à son retour à Montréal jeudi. Ça fait partie du folklore.
J'avoue toutefois ne pas comprendre. Qu'est-ce que Kotkaniemi a fait de mal? Il a simplement accepté une somme d'argent qui lui a été proposée. Kotkaniemi a beau dire qu'il ne s'en faisait pas avec l'accueil qu'il a reçu, il demeure un être humain, et non un bloc de glace. Les joueurs de hockey sont des passionnés, des gars d'émotion. C'est certain qu'un accueil comme celui qu'il a reçu, ce n'est pas agréable.
On va toutefois souhaiter à KK qu'il livre la marchandise, parce qu'un tel contrat est évidemment accompagné d'une certaine pression. Drew Doughty a déjà dit que les attentes envers lui et la perception de la qualité de son jeu avaient changé lorsqu'il avait accepté son important contrat de huit ans qui lui rapporte 11 millions $ par saison. Il n'était pourtant pas un moins bon joueur de hockey qu'avant qu'il paraphe sa nouvelle entente.
Un joueur ne veut jamais entendre qu'il est sous-payé, que son contrat représente une aubaine pour l'équipe. Mais est-ce que c'est mieux d'entendre tous les jours qu'il est surévalué et surpayé? Je n'ai honnêtement pas la réponse à cette question.
\Propos recueillis par Sébastien Deschambault, directeur de la rédaction LNH.com*