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Pascal Dupuis a disputé 15 saisons dans la LNH, au cours desquelles il a pris part à 871 matchs, récoltant au passage 190 buts et 409 points. L'attaquant natif de Laval a notamment connu trois saisons de 20 buts et plus, et il a mis la main sur la Coupe Stanley avec les Penguins de Pittsburgh en 2009 et 2016. Jamais repêché dans la LNH, il est embauché par le Wild du Minnesota à titre de joueur autonome après avoir évolué avec les Huskies de Rouyn-Noranda et les Cataractes de Shawinigan dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ). En plus du Wild, Pascal a porté les couleurs des Rangers de New York, des Thrashers d'Atlanta et des Penguins. Pascal a accepté de collaborer avec l'équipe de LNH.com afin de traiter de divers sujets de l'actualité du hockey.
La saison 2021-22 n'est vieille que d'une dizaine de jours, et déjà on voit des partisans qui s'enflamment - en bien ou en mal - en raison des succès ou des insuccès de leurs favoris.

On comprend mal pourquoi des équipes comme les Sabres de Buffalo et les Sharks de San Jose trônent au sommet du classement alors que des puissances comme l'Avalanche du Colorado ou les derniers finalistes de la Coupe Stanley, les Canadiens de Montréal, croupissent dans les bas-fonds.
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Chaque équipe doit trouver son étincelle, une chose à laquelle les joueurs peuvent se raccrocher, et qui va les rassembler. Quelque chose en quoi croire, un élément déclencheur qui fait en sorte que les choses débloquent.
Pour des équipes que tout le monde place au dernier dans leurs prédictions de début de saison, cette étincelle peut se produire dès le camp d'entraînement. Des histoires de négligés qui veulent prouver au reste du monde ce dont ils sont capables, on en entend chaque année. C'est une source de motivation évidente, et certains la canalisent mieux que d'autres.
Il faut aussi souligner que ces perceptions profitent parfois aux équipes négligées, surtout au début du calendrier, parce que les équipes qui les affrontent ne se présentent pas toujours dans le meilleur état d'esprit. On les prend à la légère. On n'a pas la même volonté de les battre, parce qu'ils ne représentent pas un véritable « measuring stick » pour évaluer où on en est. On leur oppose souvent le gardien numéro deux.
Il arrive que cette étincelle provienne d'une situation particulière avec laquelle une équipe doit composer. Prenons les Sharks et le dossier Evander Kane. Kane est tout un joueur de hockey, mais s'il représentait une trop grosse distraction dans le vestiaire, et que ça prenait trop de place, il n'est pas impossible que les joueurs de San Jose trouvent une sorte de motivation à bien faire en son absence.

SJS@MTL: Meier ajoute à l'avance en A.N.

Il y a certains joueurs qui sont capables de créer cette étincelle à eux seuls, et ce de match en match. Un gars comme Brady Tkachuk, qui a disputé son premier match de la saison avec les Sénateurs d'Ottawa hier, est l'un de ceux qui peuvent provoquer ces étincelles à tout moment, et de bien des manières. Ils sont rares dans la LNH, ces joueurs qui peuvent changer le cours d'un match avec leur talent, mais aussi en provoquant une onde de choc dans son équipe quand ça ne fonctionne pas à leur goût offensivement.
Tkachuk, c'est un leader par sa capacité à créer ces étincelles. Il carbure aux défis, et je ne serais pas du tout surpris qu'il devienne le capitaine des Sénateurs sous peu. J'ai eu la chance de jouer avec son père, Keith, avec les Thrashers d'Atlanta, et je l'ai adoré. C'était un joueur extrêmement physique qui pouvait dominer offensivement, et ses deux fils sont sortis du même moule.
En ce qui concerne les Canadiens, il faut prendre un peu de recul. Je n'ai pas fait de recherches très poussées, mais je ne pense pas qu'une équipe a déjà perdu 82 matchs dans une saison. L'équipe va retrouver le chemin de la victoire un jour, mais c'est certain qu'il faut que ça se fasse rapidement.
On parle souvent de ce mal incurable qu'est le « Stanley Cup hangover », qui fait en sorte que l'équipe qui a perdu en finale de la Coupe Stanley a souvent de la difficulté à connaître du succès au début de la saison qui suit. Ça s'explique très bien, parce qu'il est difficile de retrouver en saison régulière le highqui est vécu quand on se rend aussi loin en séries, qu'on touche à notre rêve, mais qu'il nous échappe.
En séries, chaque geste posé, chaque élément de préparation, chaque petit détail peut faire la différence entre une victoire ou une défaite. On se dit qu'il faut bloquer le prochain tir, accepter la prochaine mise en échec, foncer en fou en repli défensif, parce que si on ne le fait pas, ça peut changer l'issue du match, ou même de notre saison.
C'est difficile de reproduire cette même intensité quand on sait qu'on se trouve à plus de 80 matchs des prochaines séries.
Il faudra toutefois que l'étincelle surgisse sous peu pour le Tricolore.
Accueil attendu pour Kotkaniemi
Comme le veut la tradition, Jesperi Kotkaniemi a été copieusement hué à son retour à Montréal jeudi. Ça fait partie du folklore.
J'avoue toutefois ne pas comprendre. Qu'est-ce que Kotkaniemi a fait de mal? Il a simplement accepté une somme d'argent qui lui a été proposée. Kotkaniemi a beau dire qu'il ne s'en faisait pas avec l'accueil qu'il a reçu, il demeure un être humain, et non un bloc de glace. Les joueurs de hockey sont des passionnés, des gars d'émotion. C'est certain qu'un accueil comme celui qu'il a reçu, ce n'est pas agréable.
On va toutefois souhaiter à KK qu'il livre la marchandise, parce qu'un tel contrat est évidemment accompagné d'une certaine pression. Drew Doughty a déjà dit que les attentes envers lui et la perception de la qualité de son jeu avaient changé lorsqu'il avait accepté son important contrat de huit ans qui lui rapporte 11 millions $ par saison. Il n'était pourtant pas un moins bon joueur de hockey qu'avant qu'il paraphe sa nouvelle entente.
Un joueur ne veut jamais entendre qu'il est sous-payé, que son contrat représente une aubaine pour l'équipe. Mais est-ce que c'est mieux d'entendre tous les jours qu'il est surévalué et surpayé? Je n'ai honnêtement pas la réponse à cette question.
\Propos recueillis par Sébastien Deschambault, directeur de la rédaction LNH.com*