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Brad Marchand, Quinn Hughes, Adam Lowry et Brayden Schenn ont rejoint une confrérie bien spéciale ce mois-ci : celle des capitaines de la LNH.

Marchand, qui est âgé de 35 ans, a été nommé capitaine des Bruins de Boston mercredi. Hughes, 23 ans, est devenu le leader des Canucks de Vancouver le 11 septembre, Lowry, 30 ans, a hérité du rôle chez les Jets de Winnipeg le lendemain, tandis que Schenn, 32 ans, a reçu le même honneur chez les Blues de St. Louis mardi dernier.

« C’est une journée vraiment spéciale, a dit Schenn après l’annonce. Devenir capitaine des Blues de St. Louis, c’est quelque chose dont je vais me souvenir pour toujours. »

D’un point de vue technique, tout ce qui différencie un capitaine d’un autre joueur est simplement la lettre « C » qui se retrouve maintenant sur son chandail. Mais il n’y a rien de simple dans les responsabilités qui accompagnent le rôle.

Plusieurs capitaines de la LNH ont accepté de parler de ces responsabilités avec le LNH.com lors de la Tournée nord-américaine des joueurs de la LNH plus tôt ce mois-ci, en plus de donner quelques conseils pour les nouveaux membres de la confrérie.

Jacob Trouba, qui amorce sa deuxième saison comme capitaine des Rangers de New York, a rappelé que même si le rôle d’un joueur changeait au sein d’une équipe lorsqu’il obtient le « C », la personne ne peut pas changer.

« Ce qui est le plus important, c’est que tu ne dois pas tenter de te réinventer ou essayer d’être quelqu’un que tu n’es pas, parce que tout le monde va voir que tu n’es pas honnête, a souligné Trouba. Si tu agis faussement, que tu n’es pas toi-même, ce n’est pas la meilleure façon de donner l’exemple, et les gars vont tout de suite le voir. »

Anders Lee, qui est capitaine des Islanders de New York depuis le 4 octobre 2018, est du même avis, puisqu’un joueur doit garder le même comportement que celui qui lui a permis d’obtenir cet honneur.

« Tu dois être toi-même. Ces gars ont tous obtenu ce poste en raison de leurs qualités avant de l’être. Tu dois en profiter, être honnête, et tout va bien se passer. »

Schenn semble déjà avoir compris le message.

« Devenir capitaine, ça ne veut pas dire que tu dois beaucoup changer, tu dois être qui tu es », a dit Schenn au site web des Blues. « Ce n’est pas parce que je porte un ‘C’ que je dois devenir quelqu’un que je ne suis pas. »

John Tavares, qui a précédé Lee comme capitaine des Islanders de 2013 à 2018, a hérité du rôle chez les Maple Leafs de Toronto avant la saison 2019-20. Il a indiqué qu’il s’agit d’un travail demandant, et qu’il faut accepter l’aide des autres, en particulier de ses adjoints – Auston Matthews, Mitchell Marner et Morgan Rielly dans son cas.

« Il y a plusieurs excellents leaders, de très bonnes personnes, dans ton vestiaire, au sein de ton équipe, et tu dois être en mesure de compter sur eux afin d’avoir des opinions différentes, a expliqué Tavares. Vous savez, il y a plusieurs gars dans notre vestiaire qui, je n’en doute absolument pas, pourraient être le capitaine. Ce serait donc stupide de ma part de ne pas compter sur eux et de leur demander de l’aide, parce que je n’ai pas toutes les réponses et que parfois, j’ai besoin d’aide. »

Mais quel est le rôle d’un capitaine, mis à part d’être un meneur sur la glace et le porte-parole de l’équipe après les matchs? Que se passe-t-il en coulisses, quand il n’y a pas de match, de partisans ou de médias?

« Une des choses que les gens ne savent pas à propos de ce rôle, c’est qu’il y a beaucoup de logistique, beaucoup de planification et de choses comme ça, et je ne m’y attendais absolument pas », a expliqué Connor McDavid, qui a été nommé capitaine des Oilers d’Edmonton à l’âge de 19 ans, en octobre 2016. « Au jour le jour, je dirais que ton travail est de jauger l’humeur du vestiaire. Tu arrives à l’aréna et tu évalues comment se passent les choses et si tu peux être utile, ou encore modifier quelque chose. »

Tavares a ajouté qu’un des aspects importants du rôle de capitaine, à son avis, est de s’assurer que tous les joueurs, peu importe leur niveau, sentent qu’ils sont des éléments importants de l’organisation des Maple Leafs.

« C’est vraiment important de tout faire pour accueillir les nouveaux gars, a-t-il dit. Même à ce moment-ci de l’année, alors que les camps d’entraînement sont en cours avec les espoirs et les joueurs de notre club-école, tu dois vraiment t’assurer de dire bonjour et essayer de les connaître le mieux possible, ce qui va leur faire sentir qu’ils font vraiment partie de l’équipe au même titre que moi et les autres gars dans la chambre qui ont un rôle important. »

À la suite des nominations de Marchand, Hughes, Lowry et Schenn, il reste six équipes dans la LNH qui n’ont pas de capitaine. Comme quoi les clubs ne prennent pas la question à la légère. Les Blackhawks de Chicago ont indiqué, le 19 septembre, qu’ils n’auront pas de capitaine cette année afin de remplacer Jonathan Toews. Les Ducks d’Anaheim, les Coyotes de l’Arizona, les Flames de Calgary, les Flyers de Philadelphie et le Kraken de Seattle sont les cinq autres équipes.

Bien évidemment, on s’attend d’un capitaine qu’il livre la marchandise avec son jeu sur la glace. Bergeron est considéré comme l’un des meilleurs joueurs de centre défensif de l’histoire de la LNH, tandis que McDavid, Tavares et Lee sont parmi les meilleurs marqueurs de leur équipe. C’est aussi vrai pour les Alex Ovechkin, Sidney Crosby et Anze Kopitar, qui occupent ce rôle depuis longtemps avec leur équipe respective.

Toutefois, Trouba n’est pas une machine à récolter les points. Il trouve le moyen de donner l’exemple grâce à son jeu physique. L’an dernier, alors que les Rangers étaient au cœur d’une séquence de 1-3-1 lors de leurs cinq matchs précédents et qu’ils tiraient de l’arrière 3-0 en fin de deuxième période dans un match contre les Blackhawks à domicile, Trouba a assomé Andreas Athanasiou d’une percutante, mais légale, mise en échec. Les Rangers ont perdu la rencontre 5-2, mais le message venait de leur être lancé.

Ils ont gagné huit de leurs neuf matchs suivants.

« À ce moment de la saison, je pense que nous avions besoin d’une étincelle, a expliqué Trouba. Je ne suis pas le gars qui va marquer les buts, mais je tente d’avoir un impact, d’apporter de l’énergie et de la passion. C’est ce dont nous avions besoin à ce moment, et c’est ce qui s’est produit.

« Je n’avais rien prévu, mais ç’a aidé notre équipe. On pourrait dire que ça nous a permis de tourner la page. Parfois, tu as besoin que quelque chose de majeur se produise pour passer à autre chose, que ça aide ton équipe et lui permette de mieux jouer par la suite. »

Cette mise en échec de Trouba et la réaction de ses coéquipiers sont l’exemple parfait de ce que Tavares qualifie de « toujours tenter de sentir le pouls de l’équipe. »

« Ça peut être un joueur individuellement, le groupe, l’ambiance dans le vestiaire, ce qui se passe au quotidien, les gros dossiers, la communication avec la direction, les activités que nous comptons faire en équipe, la chimie du club, socialiser ensemble, l’horaire, la charge de travail, et tout le reste, a décrit Tavares. Tu es un peu le porte-parole du groupe, donc tu dois être la courroie de transmission pour les messages et tu dois sentir le pouls de l’équipe à propos de tous les éléments qui peuvent avoir un effet sur et hors de la glace. »

Ça peut sembler simple, mais c’est une immense responsabilité. Et les joueurs qui décident de relever ce défi ne voudraient pas que ce soit autrement.

« Tu as droit à un rappel chaque fois que tu enfiles le chandail », a souligné le capitaine des Red Wings de Detroit depuis janvier 2021, Dylan Larkin. « Tu le ressens. Ça change ta perspective de l’équipe et de tout ce qui tourne autour du fait d’être à la patinoire. »

Avec la collaboration des journalistes de LNH.com Nicholas J. Cotsonika et Amalie Benjamin

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