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MONTRÉAL - « Quand tu joues au hockey en juin, tu sais que ça va bien. Je veux saisir cette autre occasion. »

Pour Hendrix Lapierre, cette autre occasion se définit par une deuxième conquête de suite de la Coupe Calder. Les Bears de Hershey pourraient devenir la première équipe de la Ligue américaine de hockey (LAH) à gagner ce titre deux ans de suite pour une première fois depuis… les Bears de Hershey en 2009 et 2010.

Il n’y a pas juste les Panthers de la Floride et les Oilers d’Edmonton qui poursuivront leur route au mois de juin. Dans la Ligue américaine, on se retrouve en plein cœur des finales de l’Association de l’Est et de l’Association de l’Ouest.

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Les Bears ont signé deux victoires à la maison contre les Monsters de Cleveland et ils mènent leur série 3-0. Dans l’Ouest, les Firebirds de Coachella Valley ont aussi le contrôle 3-0 contre les Admirals de Milwaukee. Les équipes-écoles des Capitals de Washington, des Blue Jackets de Columbus, du Kraken de Seattle et des Predators de Nashville se battent donc pour la suprématie dans la LAH.

Lapierre a subi l’élimination en quatre matchs au premier tour des séries avec les Capitals de Washington contre les Rangers de New York, mais il a reçu un autre mandat assez rapidement : celui de faire ses valises et de partir pour Hershey afin de prolonger sa saison.

De sa chambre d’hôtel à Cleveland à la veille du troisième match contre les Monsters, Lapierre a décrit ce mandat.

« C’est super important pour plusieurs raisons », a-t-il dit en entrevue téléphonique à LNH.com. « Mon rôle est différent cette année. J’ai vécu un rôle plus dans l’ombre l’an dernier au sein d’un trio plus défensif. Maintenant, je dois être un des moteurs offensifs de l’équipe ».

« Quand je me suis fait descendre pour jouer les séries à Hershey, je ne voulais pas venir ici pour jouer juste un tour ou deux. Je voulais y aller jusqu’au bout. Nous sommes maintenant en finale d’association. Je sais que ce ne sera pas facile, mais nous y croyons. »

Lapierre, un choix de premier tour (22e) des Capitals en 2020, transporte l’attaque des Bears en bonne partie sur ses épaules. Il est au sommet des pointeurs de son équipe avec 11 points (quatre buts, sept passes) en neuf matchs.

« Honnêtement, je pense que je peux offrir un niveau encore plus élevé, a-t-il répliqué. Je me place toujours une pression et je reste sévère de mes propres performances. Mes standards ont changé pour ce que je souhaite accomplir dans la Ligue américaine. Mais oui, je joue bien et je suis heureux. Nous faisons de beaux jeux et nous aidons l’équipe à gagner au sein de notre trio. J’ai aussi un très bon temps de jeu. Je crois toutefois que je peux atteindre une autre vitesse. Je dois avoir un impact pour pratiquement chacune de mes présences. Ce n’est pas juste d’obtenir des points ou de marquer, mais d’avoir un impact.

« Ça va bien pour moi, ça va même super bien. Mais j’en veux plus. Je sais ce que je peux offrir. Je suis heureux de me retrouver ici. Mon état d’esprit n’a pas changé. Je suis investi complètement avec les Bears afin de gagner une autre Coupe. J’ai du plaisir. Je joue de grosses minutes et je me retrouve souvent contre le meilleur trio de l’autre équipe. »

Une seule défaite en séries

Les Bears ont un dossier pratiquement parfait depuis le début des séries. Détenteurs d’un laissez-passer au premier tour puisqu’ils ont terminé au sommet de la division Atlantique avec 111 points en 72 matchs, les Bears ont éliminé les Phantoms de Lehigh Valley en quatre maths (trois de cinq) en demi-finale de la division Atlantique et ils ont balayé en trois matchs le Wolf Pack de Hartford en finale de division (trois de cinq).

En comptant les trois victoires contre les Monsters, ils ont donc signé neuf gains en 10 rencontres. Mais à l’image de son propre jeu, Lapierre croit que son équipe n’a pas encore atteint sa vitesse de croisière.

« Oui, il y a une bonne ambiance. Nous avons de bons résultats, mais nous serions capables d’être encore meilleurs, a-t-il souligné. Nous avons vraiment une bonne formation. Nous trouvons des façons de gagner, mais nous pourrions atteindre un autre niveau. Quand nous jouons 60 minutes, nous avons une équipe spéciale, mais il y a des moments où nous pouvons mieux jouer. Nous gagnons les matchs serrés, nous avons obtenu des victoires en prolongation, mais nous ne jouons pas du hockey impeccable. »

Todd Nelson, l’entraîneur-chef des Bears, utilise Lapierre au centre d’Ethen Frank et de Joe Snively. Si Lapierre mène les siens avec 13 points, Frank domine dans la colonne des buts avec huit.

Aux dires du Québécois de 22 ans, Frank pourrait faire le saut dans la LNH la saison prochaine, même s’il a déjà 26 ans.

« Frank est un marqueur incroyable, a affirmé Lapierre. Il a marqué à ses cinq derniers matchs. Il est très rapide. Honnêtement, il est probablement le joueur le plus rapide et avec le meilleur tir que j’ai vu de toute ma vie. Je ne dis pas ça juste parce qu’il est mon coéquipier. Il est impressionnant. Je peux lui donner la rondelle et je sais qu’il se passera quelque chose sur la glace. Il a une grande intelligence aussi. Nous nous entendons très bien et nous pouvons nous dire la vérité.

« Je ne serais pas surpris de le voir cogner à la porte pour une place avec les Caps. Il mérite sa chance. Quand les Capitals avaient plusieurs blessés cette saison, Frank était lui aussi blessé. Il a marqué deux ans d’affilée près de 30 buts ou plus. Il a un impact au niveau de la Ligue américaine. Je ne suis pas le DG des Caps, mais je serais curieux de le voir en haut. »

Parmi les coéquipiers de Lapierre, il y a aussi Pierrick Dubé. L’ailier né en France, mais qui a grandi au Québec, a marqué le but gagnant en prolongation lors du deuxième match de la finale de l’Est contre Cleveland.

Dubé, qui a joué ses trois premiers matchs dans la LNH cette saison avec les Capitals, a trois points (deux buts, une passe) en 10 rencontres depuis le début des séries.