Boisvert et Massé prennent leur mal en patience

LAS VEGAS – Mis à part le fait qu’il a passé les dernières heures à se promener sur la Strip sous une chaleur étouffante, à observer les fameux néons et à constater toute la démesure de Las Vegas, c’était une journée comme toutes les autres pour Sacha Boisvert.

« Je ne suis pas trop stressé, a lancé l’attaquant québécois. Je vais peut-être l’être plus quand je vais mettre mon complet (vendredi), mais en ce moment je me sens bien relax. »

Plus que quelques heures, et le jeune homme pourrait entendre son nom résonner dans l’immense Sphère de la ville du vice si l’une des 32 équipes de la LNH fait de lui son choix de premier tour. Le natif de Trois-Rivières apparaît au 16e rang des espoirs nord-américains sur la liste finale du Bureau central de dépistage.

Il devrait donc trouver preneur assez rapidement. Le mélange unique d’habiletés offensives et de papier sablé qu’il présente risque d’être assez convaincant. Boisvert a amassé 36 buts et 68 points en 61 matchs à sa deuxième saison avec les Lumberjacks de Muskegon, dans la USHL.

Maintenant qu’il a rencontré la grande majorité des équipes de la grande ligue, il n’a plus qu’à attendre de vivre ce moment en compagnie de la vingtaine de proches qui ont fait le voyage dans le désert du Nevada.

« C’est vraiment spécial, a ajouté le jeune homme de 18 ans. Ce sont tous des gens qui ont fait des sacrifices ou qui m’ont soutenu depuis le premier jour que je joue au hockey. Je suis reconnaissant pour tout ça. De les avoir ici avec moi, ça signifie beaucoup. »

Boisvert pourrait bien être le seul joueur québécois à être réclamé dès le premier tour. Depuis son retour dans la province au terme de sa saison, il a senti que l’intérêt à son endroit était grandissant. Il a dû répondre à plusieurs demandes d’entrevues à gauche et à droite.

« J’ai remarqué plus d’intérêt récemment, a-t-il souligné. C’est comme une reconnaissance pour les efforts. C’est le fun quand les gens viennent me saluer. »

Ce sont souvent des signes qui ne mentent pas. Reste à voir comment ça se traduira, vendredi.

Dans le doute

Rencontré dans un autre hôtel aux abords de la Strip, Maxim Massé avait un peu plus de mal à cacher son excitation que son compatriote. L’attaquant des Saguenéens de Chicoutimi peut, de son côté, espérer monter sur le podium vers la fin de la première ronde.

« Toute l’année, ma mentalité a été de ne pas trop y penser, mais avec l’atmosphère en ville et tout ce qui se passe ici, c’est dur à faire, a-t-il avoué. Je suis excité et un peu stressé présentement. »

Après une récolte de 75 points, dont 36 buts, en 67 matchs, son nom vient au 30e échelon sur la liste finale du Bureau. Il est donc possible qu’il doive patienter à samedi pour enfiler le chandail d’une équipe.

« Si j’avais à choisir, je prendrais une sélection au premier tour pour le prestige, parce que c’est le rêve de tous les joueurs, a-t-il expliqué. En même temps, ce n’est pas le rang de sélection qui va déterminer si j’atteins la LNH ou pas. Ce n’est pas la fin du monde si je glisse un peu plus loin. »

Ce ne sera pas la fin du monde parce que le moment sera tout aussi spécial. Son visage et ses faits saillants seront tout de même projetés sur les immenses écrans de la Sphère. Quand on parlait de démesure.

« Quelques gars m’ont dit que tu ne voyais rien pendant quelques secondes quand tu es repêché, a-t-il conclu. Je ne sais pas si je vais pouvoir voir les écrans, mais pour le monde autour, je suis sûr que ce sera quelque chose de spécial (rires). »