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SALT LAKE CITY, UTAH – Mikael Backlund glisse des mots assez simples en français à son voisin de casier dans le vestiaire de l’équipe adverse au Delta Center. « Oui, oui, Hubby ».

Hubby, c’est le surnom de Jonathan Huberdeau. En ce mercredi matin à quelques heures d’un duel entre les Flames et le Club de hockey de l’Utah, Backlund est celui qui se retrouve sous les réflecteurs tout juste avant son 1000e match dans la LNH, un 1000e match avec la même équipe.

Huberdeau passe plus incognito, mais il n’évite pas les moqueries de Backlund. Le numéro 10 des Flames porte comme tous ses coéquipiers un chandail avec le nom de « Backs » pour Backlund. Au-dessus de son casier, la plaque qui porterait en temps normal son nom de famille est transformée le temps d’un jour en celle du nom de Backlund avec la mention du 1000e match.

Pour la période d’échauffement, tous les joueurs des Flames ont enfilé un chandail avec le numéro 11 et le « C » de capitaine de Backlund. Avant ce passage en Utah, Jarome Iginla pouvait se targuer d’être l’unique joueur de la franchise à avoir joué ses 1000 premiers matchs (1219) dans la LNH à Calgary. On comprend donc mieux la symbolique de cette rencontre.

À l’image des Flames, Huberdeau a ouvert cette saison 2024-25 sur les chapeaux de roues. Après deux rencontres, l’ailier avait cinq points (3 buts, 2 passes). Les Flames, quant à eux, avaient un dossier pratiquement parfait après six matchs (5-0-1).

Mais depuis ce temps, les Flames ont ralenti avec quatre revers d’affilée. Ils ont encaissé une défaite de 5-1 contre la bande à André Tourigny. Avant l’Halloween, l’histoire Cendrillon à Calgary s’envole tranquillement en fumée.

« J’ai aimé notre départ autant collectivement que personnellement, avait dit Huberdeau après l’entraînement matinal des Flames à Salt Lake City. Nous comptons sur une équipe qui doit toujours travailler. Il faut regagner notre confiance. »

« J’ai connu de bons matchs en début de saison, a-t-il poursuivi. J’avais des points et j’aidais l’équipe à gagner. Dernièrement, je dirais que ça va moins bien. Mais je travaille fort. J’ai encore un bon temps de jeu avec des responsabilités un peu partout. J’ai aussi des présences en infériorité numérique. J’aime mon rôle. »

Blanchi de la feuille de pointage en Utah, Huberdeau totalise sept points (4 buts, 3 passes) après 10 rencontres.

Huberdeau en a déjà souvent parlé. Mais il recyclera un discours semblable en entrevue à LNH.com. Depuis son départ des Panthers de la Floride dans l’échange pour Matthew Tkachuk, il a dégringolé sur le plan de la production offensive.

Auteur d’une saison de 115 points en 2021-22 en Floride, l’ailier originaire de Saint-Jérôme n’a récolté que 55 et 52 points à ses deux premières campagnes en Alberta, la première sous les ordres de Darryl Sutter et la seconde en compagnie de Ryan Huska.

CAR@CGY: Huberdeau touche la cible en 3e période

Il se dit maintenant plus en paix avec cette réalité.

« Je ne voulais pas avoir des saisons de 50 points, a-t-il répliqué. J’ai appris de mes deux dernières années. Je ne peux pas les effacer. Je me retrouve maintenant avec une équipe différente avec les Flames. Nous ne marquons pas six buts par rencontre et nous n’avons pas des tonnes de chances. Je dois m’attendre à produire un peu moins qu’à mes années en Floride. L’an dernier, notre meilleur pointeur était Naz (Nazem Kadri). Il avait mené l’équipe avec environ 70 points (75). Il n’y a pas un gars de 100 points ici avec les Flames. Nous préconisons un style de jeu défensif et nous gagnerons nos matchs avec un bas pointage.

« J’ai compris que c’était ma réalité. Je trouve ça un peu plate, mais je n’ai pas le choix d’être en paix avec ça. Je contrôle ce que je peux contrôler. »

À son arrivée à Calgary, Brad Treliving, le DG à cette époque, lui avait consenti un pacte de huit ans et 84 millions. À un salaire annuel moyen de 10,5 millions jusqu’en 2030-31, Huberdeau recevra toujours la pression des partisans à Calgary pour redevenir l’attaquant qu’il était en Floride.

« Je sais qu’on me jugera selon mon salaire, mais je veux surtout gagner et aider mon équipe, a souligné l’ailier de 31 ans. C’est ça le plus important. »

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Mantha, un autre qui veut rebondir

À 30 ans, Anthony Mantha a aussi comme objectif de replacer sa carrière sur les rails. Il a paraphé un contrat d’un an et 3,5 millions avec les Flames cet été après une dernière saison où il avait divisé son temps entre les Capitals de Washington et les Golden Knights de Vegas.

« J’ai fait un bon boulot l’an dernier, a expliqué l’ancien choix de premier tour des Red Wings de Detroit. Pour moi, c’est un plan de deux ans. J’ai réalisé des pas dans la bonne direction la saison dernière après une saison pénible en 2022-23. Je désire connaître du succès offensivement, mais aussi agir comme un solide ailier défensivement. Il y a des changements dernièrement. J’ai un petit creux, mais il n’y a rien qui ne se répare pas. »

À l’image de son équipe, Mantha était en feu pour les premiers matchs de l’année. Après trois matchs, le grand ailier de 6 pi 5 po avait quatre points (2 buts, 2 passes) à son compteur.

Avant mercredi, il n’avait pas écrit son nom sur la feuille de pointage à ses six dernières sorties, mais Mantha a freiné sa léthargie en deuxième période contre le Club de hockey de l’Utah en battant Connor Ingram d’un puissant tir des poignets dans le haut du filet.

Pour la visite en Utah, le numéro 39 a patiné à l’aile droite du quatrième trio avec Justin Kirkland au centre et Ryan Lomberg sur le flanc gauche.

« Je n’ai pas besoin de changer mon rôle, a dit Mantha qui n’avait pas la baboune lors de son entretien avec LNH.com malgré cette modification à la formation. Je dois jouer avec rapidité et intensité. Je n’irai pas pogner sept minutes de punition ou tenter d’envoyer un rival dans la quatrième rangée avec une grosse mise en échec. Ce n’est pas mon identité. J’aurai besoin de travailler plus fort pour regrimper dans la formation. »

Huberdeau et Mantha ont obtenu la majorité de leurs présences à cinq contre cinq pour les neuf premiers matchs au sein d’un même trio.

« Nous pouvons nous aider et nous motiver, a affirmé Mantha. Nous nous parlions beaucoup quand nous jouions ensemble. Nous tentions de repérer nos erreurs et nos lacunes. Nous arrivions avec des réponses. Mais depuis quelque temps, ça ne roulait pas pour notre trio. C’est le hockey. Il y a des hauts et des bas. »