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Tony Esposito avait de grands plans dimanche pour célébrer le 50e anniversaire de son record de 15 blanchissages.

« Je vais m'asseoir devant la télévision, m'étendre les jambes, et regarder des rediffusions », a dit Esposito en riant, bien installé chez lui en Floride. « Peu importe ce qui jouera. »
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Le 29 mars 1970, Esposito a établi un record de la LNH pour un gardien recrue en signant un 15e blanchissage en une saison lorsqu'il a réalisé 23 arrêts dans une victoire de 4-0 contre les Maple Leafs de Toronto au Chicago Stadium. Il a ainsi battu la marque précédemment inscrite par George Hainsworth des Canadiens de Montréal en 1926-27.
Esposito, aujourd'hui âgé de 76 ans, détient toujours le record dans l'ère du hockey moderne pour les 15 jeux blancs qu'il a obtenus cette saison-là. Hainsworth en a signé 22 avec Montréal en 1928-29, puis Alec Connell (1925-26, 1927-28) avec Ottawa et Hal Winkler (1927-28) avec Boston ont également été crédités de 15 blanchissages, mais ceux-ci sont survenus à une époque où les règles donnaient un gros avantage au gardien.
Ce 50e anniversaire soulignait un deuxième plateau d'Esposito à quelques jours d'intervalle; il y a 40 ans, le 26 mars, il est devenu le premier gardien de la LNH à remporter au moins 30 matchs à huit reprises.
Embauché par les Canadiens en tant que joueur autonome en septembre 1967, le natif de Sault Ste. Marie en Ontario a fait ses débuts avec Montréal en 1968-69, affichant un dossier de 5-4-4 avec une moyenne de buts alloués de 2,73 et deux blanchissages en 13 parties.
Mais avec Gump Worsley, Rogatien Vachon et Ernie Wakely déjà avec l'équipe, et un certain Ken Dryden qui se pointait à l'horizon, le directeur général des Canadiens Sam Pollock a décidé de ne pas protéger Esposito en vue du repêchage intraligue. Ce dernier a été choisi par les Blackhawks, qui venaient de rater les séries éliminatoires de la Coupe Stanley avec un trio de gardiens formé de Denis DeJordy, Dave Dryden et Jack Norris.

Tony 1st split

« Les Canadiens devaient prendre une décision entre moi ou Gump, a relaté Esposito. Gump avait fait ses preuves et était un bon gars. Je l'appréciais. Et il était sous-estimé, vous savez? Il était bien meilleur que ce que beaucoup de gens pensaient. »
À la fin de la saison, Esposito se souvient s'être assis dans le bureau de Pollock au Forum pour y avoir une discussion.
« Je ne voulais pas faire (d'histoire) et vous savez comment était Sam, a-t-il raconté en riant à nouveau. J'étais plutôt franc et direct à l'époque. Sam m'a demandé de m'asseoir et m'a dit ce que je devais faire, ce à quoi j'ai répondu "Qu'est-ce que tu en sais? " Disons simplement que Sam et moi ne nous entendions pas tellement bien.
« Je savais que le repêchage s'en venait. Je ne sais pas pourquoi Chicago m'a choisi, mais ils l'ont fait. Quand je me suis rendu au camp d'entraînement, les autres gardiens étaient Dryden et DeJordy. J'étais très compétitif. C'est peut-être terrible de dire ça, mais je savais que je pouvais les battre pour le poste de no 1. »
Et c'est ce qu'il a fait. Esposito a disputé 63 des 76 matchs de Chicago en 1969-70, maintenant une fiche de 38-17-8 avec une moyenne de buts alloués de 2,17 et surtout, ses 15 jeux blancs. Il a remporté le trophée Calder, remis à la recrue de l'année, et le trophée Vézina, remis au meilleur gardien dans la LNH.
Au cours des 12 saisons suivantes, le guerrier a défendu le filet jusqu'à 71 fois en une saison (1974-75), et jamais moins de 48 fois (1971-72). Esposito gagnera le Vézina à nouveau en 1972 et en 1974, et jouera 886 rencontres avec Montréal et Chicago avant de prendre sa retraite en 1984. En carrière, il aura maintenu une moyenne de 2,93 et signé 76 blanchissages.
Esposito, qui a également défendu les honneurs d'Équipe Canada lors de l'historique Série du siècle contre l'Union soviétique en 1972, a été introduit au Temple de la renommée en 1988.
Esposito dit que sa saison recrue historique a vraiment pris son envol lorsqu'il a fait 30 arrêts pour obtenir son premier jeu blanc dans une victoire de 5-0 face aux Canadiens au Forum le 25 octobre. Il portait encore le masque brun en fibre de verre de glace qu'il utilisait avec Montréal. Son nouveau modèle blanc avait été commandé, mais la livraison n'arriverait que quelques semaines plus tard.

Tony 2nd Split

« C'était plus serré que c'en avait l'air », a relaté Esposito à propos du pointage. « C'était difficile d'affronter les Canadiens dans leur amphithéâtre. Vous saviez que vous deviez être au sommet de votre forme. »
Son deuxième jeu blanc est survenu à domicile face aux Maple Leafs de Toronto le 9 novembre, un gain fracassant de 9-0. Le troisième était à nouveau face aux Canadiens, mais à Chicago cette fois, le 16 novembre dans une victoire de 1-0. C'est à la suite de celui-ci que la compagnie de gomme à mâcher Topps a produit sa carte (de hockey) de recrue en déclarant que deux blanchissages contre les Canadiens avant même que la saison ne soit vieille de deux mois le mettaient « au seuil d'une brillante carrière dans la L.N.H. ».

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Quatre des 15 jeux blancs d'Esposito ont été réalisés lors de victoires de 1-0. Son 12e, le 11 mars à la maison face à Boston, était dans un duel de 0-0 alors qu'il se mesurait à Eddie Johnston des Bruins. Trois ont été des parties de plaisir : 9-0, 7-0 et 6-0.
« Je ne crois pas que c'est plus facile d'obtenir un blanchissage quand vous avez une large avance, a soutenu Esposito. Quand vous avez les devants par six ou sept buts, vous avez tendance à relâcher. Vous pouvez prendre des risques aussi. Dans un match de 1-0, vous allez resserrer le jeu, particulièrement en troisième période. »
Au total parmi ces 15 blanchissages, Esposito a réalisé 375 arrêts - une moyenne de 25 par rencontre. Le plus de lancers bloqués a été de 36, le moins de 21. Il a blanchi Montréal, Toronto, Boston, les Red Wings de Detroit, les Penguins de Pittsburgh et les Blues de St. Louis deux fois chacun, et les trois autres ont muselé les Kings de Los Angeles, les Seals d'Oakland et les Flyers de Philadelphie. Esposito a signé deux blanchissages consécutifs à trois reprises durant la saison.
Un jeu blanc en octobre, trois en novembre et en décembre, quatre en janvier et en mars.
« Ne me demandez pas ce qui s'est passé en février, a rigolé Esposito. Comment ferais-je pour le savoir? »
Dans des circonstances normales, Esposito et sa femme Marilyn seraient à Chicago aujourd'hui, puisque l'ambassadeur des Blackhawks avait été convié à faire des visites dans les loges du United Center pendant les quatre derniers matchs à domicile de la saison régulière.
« Il fait chaud ici en Floride, alors les gens sont à l'extérieur pour marcher ou faire de la bicyclette », a-t-il raconté, lui aussi en attente pendant cette pause de la saison dans la LNH. « Mais je m'ennuie du hockey. Ce soir, ce sera des rediffusions. Tout sauf les nouvelles. »