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SUNRISE, Fl. - À une seule victoire de mettre la main sur la Coupe Stanley pour la première fois, Jack Eichel vit un rêve.

« C'est certain. Ce ne serait pas humain si c'était le contraire », a souligné le joueur de centre des Golden Knights de Vegas.

Ce qui occupe l'esprit d'Eichel, c'est ce qu'il fera de sa journée avec la Coupe Stanley. Est-ce qu'il l'amènera dans sa ville natale de North Chelmsford, au Massachusetts? Ce n'est pas une question qu'on peut poser à un joueur au beau milieu des séries éliminatoires. Ils sont beaucoup trop superstitieux.

Mais Eichel réfléchit à cette question très souvent depuis que Vegas a atteint la finale de la Coupe Stanley à l'aide d'une victoire de 6-0 contre les Stars de Dallas en finale de l'Association de l'Ouest, le 29 mai.

Et maintenant que les Golden Knights mènent la finale 3-1 contre les Panthers de la Floride, c'est impossible de ne pas y penser encore plus. Après tout, parmi les 37 équipes qui ont mené la finale 3-1 dans l'histoire de la LNH, une seule n'a pas mis la main sur le précieux trophée.

« Ce serait mentir que de se retrouver dans une telle situation et dire que tu n'y penses pas, a dit Eichel. C'est difficile sortir cette idée de notre tête. »

Il y a quatre ans, Eichel, qui évoluait pour les Sabres de Buffalo, était dans les estrades du TD Garden avec son père, Bob, pour assister au septième match de la finale entre les Bruins de Boston et les Blues de St. Louis.

Alex Pietrangelo et Ivan Barbashev évoluaient alors pour les Blues. Bruce Cassidy dirigeait les Bruins. Les trois et Eichel sont maintenant réunis avec les Golden Knights.

À l'époque, Eichel se demandait comment les joueurs des Blues se sentaient lorsqu'ils ont remporté le match ultime par la marque de 4-1. Il le vit en ce moment.

« Quand tu es un joueur et que tu es témoin de cette scène, tu veux un jour te retrouver dans cette situation, a-t-il expliqué. Plusieurs questions te passent dans l'esprit quand tu regardes ça. Je me demandais comment je me sentirais de me retrouver dans une telle situation. »

Jusqu'à présent, il est tout sauf déçu.

Eichel joue bien. Il a amassé 23 points en 21 matchs éliminatoires, dont cinq passes en quatre parties contre les Panthers.

Et ce qui est encore mieux, c'est qu'il partage l'expérience avec ses parents, Bob et Anne. Les deux ont assisté aux matchs à Las Vegas, et Bob est parvenu à se rendre en Floride à temps pour le troisième duel, avant d'être rejoint par Anne pour celui de samedi.

« C'est génial, a affirmé Eichel. Leur permettre de vivre cette expérience, c'est un des éléments que j'aime le plus. Ils en ont tellement fait pour moi. Ils veulent voir leur fils être heureux et s'accomplir. Ils connaissent les épreuves qui viennent avec le fait d'être un joueur de hockey, et il n'y a personne de plus près de moi que mes parents. Ils sont là depuis que j'ai commencé à jouer au hockey. Le but ultime est de participer aux séries et à la finale de la Coupe Stanley. Ils sont tout simplement heureux pour moi. »

VGK@FLA, #3: Marchessault complète Eichel en A.N.

Eichel a indiqué qu'il avait côtoyé très peu de gens à l'extérieur de l'équipe, mis à part ses parents, sa copine, sa famille et certains de ses amis les plus proches.

« Honnêtement, les gens ont été très respectueux, a-t-il affirmé. Je reçois plusieurs messages texte après les matchs et entre les rondes, et la plupart des gens ont été très gentils. Je tente de garder mon entourage au minimum. »

À l'âge de 26 ans, Eichel vit ses premières séries éliminatoires.

Il a passé six saisons avec les Sabres, qui l'avaient repêché au deuxième rang en 2015, après que les Oilers d'Edmonton aient jeté leur dévolu sur Connor McDavid.

Les Sabres n'ont toutefois jamais atteint les séries avant de finalement échanger Eichel aux Golden Knights, le 4 novembre 2021.

À Buffalo, il était le capitaine des Sabres, ce qui en faisait le visage des insuccès de l'équipe, et ce même s'il a été le meilleur marqueur de l'équipe avec 355 points en 375 parties entre 2015 et 2021.

« Quand j'étais à Buffalo, je vivais encore mon rêve, celui de jouer dans la LNH. Je ne vais pas m'en plaindre. Mais nous ne connaissions pas de succès, et ce que je voulais réussir à accomplir, c'est ce que je vis en ce moment. »

Eichel n'effacerait pas ces années à Buffalo, puisque sans elles, il n'aurait pas la perspective qu'il possède maintenant. Et peut-être qu'il apprécierait moins ce qu'il vit cette année.

« Ta manière de penser change un peu quand tu vieillis, et tu en viens à apprécier certaines choses différemment. Ta vision des choses change, et ça s'explique par l'expérience, l'œuvre du temps et l'adversité. C'est probablement pourquoi je pense que mon état d'esprit est différent qu'il y a quelques années.

« Je ne pourrais être plus heureux et chanceux d'avoir atterri ici. »

Il le sera probablement davantage si les Golden Knights remportent une victoire de plus.