Josh Anderson a eu de la difficulté à retenir ses larmes

MONTRÉAL – Josh Anderson n’avait visiblement aucune idée de ce qui l’attendait en sautant sur la glace du Centre Bell pour cueillir sa première étoile après sa soirée de deux buts, samedi. Il pensait ne faire qu’un petit tour d’honneur, lancer une rondelle souvenir dans les gradins et rentrer au vestiaire.

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C’est exactement ce qu’il était en train de faire quand on lui a rappelé qu’il devait répondre aux questions du collègue Renaud Lavoie pour une entrevue retransmise sur l’écran géant. Il avait perdu l’habitude.

Au terme de sa première réponse, au cours de laquelle il vantait le soutien des partisans montréalais, la foule lui a envoyé une énorme dose d’amour en l’ovationnant pendant 35 secondes. Anderson a pris le temps de savourer chaque seconde et a failli se laisser gagner par l’émotion.

« C’est incroyable, a-t-il lancé après avoir repris ses esprits. Je vais me souvenir de cette soirée pour toujours. Je ne vais pas vous mentir, j’ai eu la gorge nouée sur la patinoire. C’était un moment vraiment spécial. »

Un moment spécial et très bruyant. Dans les coulisses de l’amphithéâtre, au niveau de la patinoire, on entendait le rugissement de la foule qui ne faisait que s’amplifier de seconde en seconde.

« J’étais à l’entrée du vestiaire pour accueillir les joueurs et j’attendais Josh, a raconté l’entraîneur Martin St-Louis. J’ai entendu les cris de la foule même si la musique jouait dans le vestiaire. Je pense que nos fans apprécient les joueurs qui travaillent fort.

« Ils aiment voir les gars se battre pour surmonter les obstacles et passer à travers (de mauvaises séquences). Josh a été récompensé ce soir, et on est contents pour lui. »

Avant cette victoire de 5-3 face aux Islanders de New York, Anderson était toujours en quête d’un premier but contre un gardien, cette saison – une disette de 29 matchs. Il avait brisé la glace en enfilant l’aiguille dans un filet désert, le 4 décembre, mais ne s’était pas mis en marche davantage par la suite.

Le soutien des partisans n’avait quand même pas diminué. Encore mercredi, ils lui avaient réservé une belle ovation quand il a été le 12^e tireur du club à s’élancer en tirs de barrage face aux Penguins de Pittsburgh – sans succès.

« Quand tu connais des difficultés, tu ne t’attends pas nécessairement à ça, a-t-il fait valoir. Je le dis depuis le premier jour : il n’y a aucun doute sur la passion de nos partisans. Malgré nos difficultés des dernières années, ils ont toujours été là derrière nous. »

Deux buts rapides

Le déblocage tant attendu est enfin survenu quand il a déjoué Semyon Varlamov d’un tir de l’enclave en milieu de deuxième. Il a refait le coup moins de neuf minutes plus tard grâce à un deuxième et un troisième effort à l’embouchure du filet. Deux réussites sans réplique qui ont fait le bonheur de l’équipe en entier.

« C’était encore mieux que de marquer moi-même, a souligné Cole Caufield, qui a touché la cible pour la première fois en huit matchs. Josh accomplit beaucoup plus de choses que de simplement marquer, il est très important pour notre équipe. Ces deux buts vont le lancer, et j’en suis très emballé. »

La patience et le travail auront donc été la clé. Encore cette semaine, l’attaquant avait investi plus de minutes à l’entraînement pour travailler sur la précision de ses tirs. Il n’a pas lâché le morceau.

« Je suis fier de lui, parce que ça n’a pas été facile, a conclu St-Louis. Il mérite tout ce qui lui arrive. Il s’est battu. C’est comme n’importe quoi : si tu abandonnes, tu as la garantie que tu n’auras pas ce que tu veux. Si tu continues de travailler, tu te donnes une chance de l’avoir. »