MONTRÉAL – Shane Wright est de retour dans un lieu qu’il connaît bien malgré tout. Il n’a encore jamais disputé de match au Centre Bell, mais c’est dans cet amphithéâtre qu’il a été repêché en 2022.
C’est ici qu’il devait être couronné roi de la cuvée et devenir le choix des Canadiens de Montréal, le premier au total. Au lieu de ça, il avait vu Juraj Slafkovsky lui ravir le trône et avait dû patienter dans les gradins jusqu’au quatrième échelon, celui du Kraken de Seattle, avant d’enfin entendre son nom.
Deux ans et des poussières plus tard, Wright amorce ce qui devrait être sa première saison complète dans la grande ligue, et il en sera à son 26e match en carrière, mardi, face au Tricolore.
« C’est un processus », a-t-il rappelé après l’entraînement du Kraken, lundi. « Ça n’arrive pas du jour au lendemain. Tout le monde évolue à son rythme. J’essaie d’apprendre et de m’améliorer tous les jours tout en profitant de tout ce qui m’est offert. »
À ses neuf premiers matchs de la campagne, Wright a été limité à un but et une aide. Il affirme lui-même connaître un départ « correct », sans plus.
Utilisé au centre du troisième trio du Kraken, il semble avoir de la difficulté à transposer les éléments offensifs de son jeu dans la cour des grands. L’Ontarien avait pourtant démontré de belles choses à ce chapitre en inscrivant 22 buts et 47 points en 59 rencontres dans la Ligue américaine, l’an dernier.
Il a aussi pris part aux deux derniers longs parcours éliminatoires des Firebirds de Coachella Valley, si bien qu’il a déjà 36 matchs de séries derrière la cravate. Il avait d’ailleurs raté un mois d’activités lors du dernier tournoi printanier, ce qui ne l’avait pas empêché de récolter 13 points en 12 sorties.
« Ç’a été bien pour moi de vivre ça, a-t-il commenté. J’ai beaucoup grandi et j’ai fait de grands pas dans mon développement. Chacun se développe à son rythme. J’ai pu jouer beaucoup de minutes importantes et acquérir de l’expérience en séries qui me serviront éventuellement. »
Tout indique que ça lui prendra encore du temps avant d’avoir le même genre d’impact dans la LNH. Après tout, Wright n’est pas le premier ni le dernier espoir de premier plan à connaître un lent départ après avoir dominé dans les rangs inférieurs. Et puis, il n’a seulement que 20 ans.
Son entraîneur Dan Bylsma, qui l’a dirigé à Coachella Valley avant d’être nommé à la barre du Kraken, tente encore de trouver l’équilibre sur ses trios. Face au CH, il enverra le vétéran Jaden Schwartz aux côtés de la recrue pour l’aider à se mettre en marche.
« Le succès de notre équipe repose sur la force de nos quatre trios, a expliqué Bylsma. Shane et Jaden ont eu de bons moments ensemble à la fin de la saison dernière. On veut voir si ça peut aider Shane à jouer un rôle important au sein de notre groupe de 12 attaquants. »
Une question de rôle
Peut-être que Wright aurait noirci la feuille de match davantage s’il avait été placé sur un trio offensif. Peut-être pas, aussi. Ça ne semble pas lui importer plus qu’il ne le faut pour le moment. Il veut simplement faire sa place chez le Kraken et devenir un joueur sur lequel Bylsma peut compter.
« Je veux être le gars qui peut être envoyé sur la glace dans plusieurs situations, a-t-il répondu quand on lui a demandé comment il voyait son rôle. Je veux générer de l’attaque et créer des chances de marquer, mais aussi être celui à qui l’on peut faire confiance dans son territoire. »
La relation qu’il a établie avec Bylsma et son adjointe Jessica Campbell, l’an dernier, à Coachella Valley, l’aide au moins à évoluer selon des balises claires. On verra à partir de quel moment ça commencer à porter ses fruits.
« J’ai une bonne relation avec Dan, a-t-il conclu. C’est bien d’avoir ce niveau d’aisance avec un entraîneur. Je sais à quoi il s’attend et ce qu’il veut tous les jours, chaque fois que je saute sur la glace. C’est bien d’avoir cette connexion et j’aime beaucoup jouer sous ses ordres. »