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FORT LAUDERDALE – Avec le poids des attentes et la pression d’une ville en entier sur les épaules, Stuart Skinner aurait facilement pu se laisser abattre par ce qu’il a vécu cette saison.

À seulement 25 ans, et à sa deuxième campagne complète dans la grande ligue, le gardien des Oilers d’Edmonton aurait pu ne pas être suffisamment outillé pour gérer les hauts – et surtout les bas – qu’il a connus. Mais ce serait mal le connaître de penser ça.

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« J’ai traversé tellement d’adversité au cours de ma carrière professionnelle… Même dans le junior, s’est-il souvenu. On vit beaucoup de choses pendant une saison, pendant une année. Ça ne va pas toujours comme on le souhaite. Parfois, c’est difficile. J’ai vécu de pires scénarios que ce que j’ai vécu cette saison.

« Ce n’était pas mon premier rodéo. J’ai eu beaucoup de pratique dans le passé. »

On parle quand même d’un jeune homme qui a fait son chemin de la ECHL à la finale de la Coupe Stanley en seulement cinq ans. On peut imaginer qu’il n’a pas toujours vécu le rêve, surtout quand il enfilait l’uniforme du Thunder de Wichita, une petite ville au cœur du Kansas.

Il a forgé, au fil des années, le caractère qui lui a permis de remonter la pente après un atroce début de saison. Un départ au cours duquel il a affiché une moyenne de buts alloués de 3,53 et un taux d’efficacité de ,861 à ses huit premiers départs. Une bonne part du mérite lui revient, sans aucun doute.

Mais il y avait aussi une arme secrète dans les rangs albertains : le préparateur mental George Mumford, celui-là même qui a fait sa renommée dans le domaine en travaillant avec des légendes du basketball comme Michael Jordan et Kobe Bryant. Il a amorcé son association avec les Oilers, cette saison.

« C’est un gars extraordinaire, a commenté Skinner. Si vous avez la chance d’avoir une conversation avec lui, vous verrez qu’il est incroyablement intelligent. Il est capable de garder l’ambiance légère et agréable. Il nous aide beaucoup à rester dans le moment et à nous concentrer simplement sur notre travail. »

C’est ce que le spécialiste a dû faire au deuxième tour quand le gardien a connu des difficultés face aux Canucks de Vancouver. Skinner a perdu son filet après les trois premiers matchs de la série et a été en mesure de revenir en force au sixième duel alors que son équipe faisait face à l’élimination.

Le portier n’a plus quitté son filet depuis, et se montre plus solide qu’il ne l’était avant. L’accolade que lui a donnée Mumford après la victoire des Oilers en finale de l’Ouest voulait tout dire sur leur relation. « My man! (Mon homme!) », s’est exclamé Mumford avant de l’enlacer.

« Il y a tellement quelque chose de spécial avec ce monsieur, a fait valoir le défenseur Vincent Desharnais, qui a lui aussi fait appel à ses services. Il dégage quelque chose. Il ne dit rien de compliqué. C’est toujours simple et ça a du sens. Il est là pour te rappeler des choses.

« Je sais que Stuart et lui ont eu quelques conversations durant la série contre les Canucks. C’était pour le ramener à l’essentiel. Il a tellement d’expérience avec des athlètes de haut niveau qui doivent livrer la marchandise sous la pression. »

Bon complément

En ce sens, Mumford agit comme une sorte de complément à l’entraîneur-chef Kris Knoblauch. Ce dernier s’occupe de la stratégie tandis que le préparateur s’assure que chacun puisse être à la hauteur.

« De nos jours, l’accent est tellement mis sur les entraînements, les habiletés et les systèmes, a reconnu le pilote. Je crois qu’on néglige parfois l’aspect mental du sport. George a rempli ce vide. Il parle à chaque joueur pour faire en sorte qu’ils soient dans un bon état d’esprit pour accomplir ce qu’on leur demande. »

Le mélange entre l’expérience acquise par Skinner dans des moments d’adversité et la méthode Mumford a évidemment donné de bons résultats. Après son dur début de saison, Skinner s’est ressaisi pour afficher une moyenne de 2,46 et une efficacité de ,912 à ses 50 matchs subséquents.

« Je suis très fier de la façon dont j’ai été capable de rebondir, de retrouver mes repères et ma résilience, a affirmé le natif d’Edmonton. Ça m’a démontré que j’étais plus fort mentalement que je le pensais. C’est bien de l’avoir réalisé, surtout alors que nous nous retrouvons dans cette position désormais. »

Les Oilers sont toujours à quatre victoires de l’objectif ultime, après la défaite de 3-0 encaissée au premier match de la finale contre les Panthers. Mais maintenant qu’ils ont levé le voile sur une de leurs armes secrètes, on peut être sûrs que Skinner et ses coéquipiers ne se laisseront pas abattre aussi facilement.

« Je sais que les gens disent beaucoup de choses sur lui, mais c’est un grand gardien, a conclu Desharnais, son ami de longue date. Ils peuvent dire ce qu’ils veulent : il a aidé notre équipe à atteindre la finale et je ne serais pas surpris qu’il nous mène jusqu’au bout. Je suis vraiment fier de lui. »

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