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Juraj Slafkovsky, qui a été le premier choix au total du Repêchage de la LNH 2022 par les Canadiens de Montréal, a accepté de partager avec LNH.com les dessous de sa nouvelle vie de hockeyeur professionnel. Il discute de sa saison sur la glace, mais aussi de ses expériences à l'extérieur de la patinoire.
J'attendais ce moment avec beaucoup d'impatience. Pour la première fois depuis mon dernier match le 15 janvier, j'ai rechaussé les patins, lundi. C'est une étape importante de mon rétablissement. J'avais tellement hâte. Je tenais difficilement en place.

Tout juste avant de sauter sur la glace, je n'ai pas pu m'empêcher de vendre la mèche aux journalistes avec lesquels j'ai dressé le bilan de ma première saison dans la LNH.
Je leur ai dit que j'aurais souhaité accomplir davantage de choses parce que j'ai des standards d'excellence élevés.
C'est vrai que pour ma progression, ç'aurait été souhaitable que je dispute 80 matchs au lieu de 39. Les dirigeants des Canadiens avaient un plan pour moi, mais on a dû l'interrompre. Ces 39 matchs ne seront tout de même pas perdus. J'ai appris plein de choses et je continue d'apprendre en regardant les matchs à la télé ou de la tribune de presse. Je ne repartirai pas de zéro.
D'ici là, il n'y a rien d'autre que je puisse faire que de tout mettre en œuvre afin d'être prêt à rejouer pour le début de la saison prochaine. Je serai rétabli à 100 pour cent, 110 pour cent même.
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Je n'avais jamais été blessé auparavant. Cette blessure au bas du corps qui a mis fin à ma saison s'est produite en deux temps.
La fin de semaine des 14 et 15 janvier, nous avons joué deux matchs à New York : le premier contre les Islanders et le second face aux Rangers. Je me suis blessé légèrement contre les Islanders et ç'a empiré lors de la rencontre le lendemain. À la fin du match face aux Rangers, on a jugé que c'était assez sérieux pour que j'arrête. J'ai tout de suite su toutefois qu'une opération ne serait pas nécessaire.
Le temps est long quand vous ne pouvez rien faire. J'ai profité de la situation pour retourner faire mes études en Slovaquie. C'est une exigence du gouvernement slovaque. Vous devez rendre vos parents fiers de vous, j'imagine (rires). Je suis allé passer deux examens. Je dois y retourner en passer deux autres en mai. Les gens qui ont vu une photo de moi en classe sur les réseaux sociaux ont dû trouver que je n'avais pas l'air très motivé (rires). Bien sûr que oui. Quel joueur de la LNH souhaite se retrouver sur les bancs d'école? Disons que j'étais fatigué par le long voyage. Mettons ça sur le compte du décalage horaire… (rires)

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Pour revenir au hockey, vous aurez compris que je ne porterai pas les couleurs de la Slovaquie au prochain Championnat du monde, le mois prochain. Je suis inactif depuis janvier. Je me verrais mal arriver comme un cheveu sur la soupe et prendre la place d'un compatriote en santé.
Ce serait différent si j'avais pu revenir au jeu avant la fin de la saison. Mais là, je n'ai pas assez de temps afin de redevenir la meilleure version de moi-même. Notre pays a tellement de bons joueurs. Je serais moins utile qu'un d'entre eux qui a joué pendant toute la saison.
Au cours des trois derniers mois, j'ai essayé de continuer mon apprentissage en stockant le plus d'informations possible. Notre entraîneur des habiletés, Adam Nicholas, m'a fait visionner plusieurs vidéos de joueurs dont le style s'apparente au mien.
Un de ces joueurs est Matthew Tkachuk des Panthers de la Floride. Adam m'envoie beaucoup de séquences de lui. C'est un très bon modèle. Il y a beaucoup de choses dont je peux m'inspirer de lui.
J'ai une idée du type de joueur que je peux devenir dans la LNH. Je suis un gros bonhomme qui peut utiliser sa taille et je possède aussi de bonnes aptitudes. J'essaie de trouver l'équilibre entre toutes mes qualités, avec l'aide des entraîneurs. Je pense que je peux marquer des buts. Je veux être un joueur d'équipe qui contribue aux succès collectifs.
Je ne sais pas trop ce que les prochains mois me réservent, mais j'aimerais retourner en Slovaquie plus tôt que tard et revenir au Québec en été. Je n'ai pas discuté avec personne de l'organisation encore. Moi, je souhaite revenir amorcer ma préparation ici au début de la saison estivale.
Je ne prévois pas de retourner en famille d'accueil pour ma deuxième saison. Je vais possiblement vivre en appartement. J'ai vécu seul en appart pendant quelques années avant d'arriver en Amérique du Nord. Je suis capable de me débrouiller et de cuisiner un peu (rires).
Là-dessus, je vous souhaite de passer un beau printemps et un bel été !
Propos recueillis par Robert Laflamme, journaliste principal LNH.com