Juraj_ReverseRetro

Juraj Slafkovsky, qui a été le premier choix au total du Repêchage de la LNH 2022 par les Canadiens de Montréal, a accepté de partager mensuellement avec LNH.com les dessous de sa nouvelle vie de hockeyeur professionnel. Il discute de sa saison sur la glace, mais aussi de ses expériences à l'extérieur de la patinoire.
Dans
mon tout premier blogue
, je terminais en vous parlant de la venue prochaine de ma mère à Montréal pour me voir jouer un premier match dans la LNH. Puis, j'ai été suspendu pour deux matchs tout juste avant son arrivée.

Elle était déçue de la tournure des événements, mais je n'ai pas eu droit à des réprimandes de sa part. Elle m'a simplement demandé : « Pourquoi as-tu fait ça? » Je lui ai répondu : « Oh, maman, tu crois vraiment que je voulais faire ça? »
Heureusement, elle a pu prolonger son séjour pour me voir jouer au moins un match à mon retour, celui contre les Devils du New Jersey.
J'aurais souhaité pouvoir jouer plus de matchs parce qu'il n'y avait pas que ma mère qui avait fait le voyage de la Slovaquie, mais sept autres personnes, dont mon agent et des amis.
Mon père, qui était déjà venu à Montréal, était resté à la maison avec ma sœur.
Ma mère a quand même pu faire connaissance avec les gens qui m'hébergent chez eux. Elle les a trouvés super. Ils se sont bien occupés d'elle, comme ils s'occupent de moi à merveille. Je n'ai absolument aucun souci. Je ne manque d'absolument rien.
Après les premiers mois de la saison, je peux dire que le repos devient mon plus grand allié. Si je vous mentionne que je suis passé de ne pas faire de sieste avant un match à dormir deux heures avant chacun des matchs, vous comprendrez ce que je veux dire. Le calendrier est de plus en plus costaud.
C'est vrai que l'excitation du début s'est estompée et qu'une certaine forme de normalité s'est installée. Vous voulez instaurer une routine le plus vite possible pour vous habituer au train-train quotidien de la vie d'un hockeyeur de la LNH. J'ai le sentiment de bien m'adapter à mon nouvel environnement, même si je dois encore combattre certains problèmes de sommeil. Je suis sûr que ça n'ira qu'en s'améliorant. Je peux vous dire que l'enthousiasme et la bonne humeur sont toujours au rendez-vous. Il y aura toujours de l'excitation, si vous jouez dans la LNH. Vous n'avez pas le choix d'être excité de jouer dans la meilleure Ligue au monde.
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En fin de semaine dernière, j'ai vécu un passage obligé pour tout joueur de première année dans la LNH, soit l'incontournable souper des recrues. Essentiellement, les vétérans se font payer une grosse bouffe par les joueurs recrues.
C'était délicieux et dispendieux. Il n'y a rien d'autre que je dirai sur le sujet (rires). Nous étions cinq recrues à partager la note, ce qui était une bonne chose. Ça n'a pas été un montant d'argent si élevé que ça, au bout du compte. Ç'a été le fun et j'ai aimé ça.
L'activité a confirmé mon entrée à part entière dans la LNH. C'était ma deuxième initiation en deux ans. J'espère ne plus être une recrue dans aucune autre ligue!
En Europe l'an dernier, ç'avait été quelque peu différent. Le concept est le même que dans la LNH. Les joueurs recrues doivent payer le coût d'un repas pour leurs coéquipiers, mais ils doivent faire en plus certaines choses qu'on leur demande de faire pendant la soirée... Je m'arrêterai ici (rires).
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Pour revenir au hockey, après le premier quart de la saison, j'évalue mon rendement comme correct. Ce n'est rien de spécial ni de mauvais. J'essaie d'apprendre tous les jours, au travers de hauts et de bas. Je n'ai que 17 matchs de joués dans la LNH et, l'an dernier, je jouais dans une ligue senior en Finlande. C'est un grand saut à faire, mais je suis heureux d'avoir l'occasion d'apprendre en jouant dans la LNH, sans avoir à passer dans les rangs mineurs. Je me sens très bien ici. J'essaie de faire de mon mieux pour m'améliorer tous les jours.
J'ai encore tout à apprendre dans tous les aspects. L'organisation sait comment s'y prendre avec moi et je sais ce que je dois faire pour m'améliorer. Je n'ai qu'à le faire, j'imagine.
Depuis le début de la saison, je constate que la petite communauté des joueurs slovaques dans la LNH se serre les coudes.
Je suis évidemment en contact plus étroit avec les plus jeunes, mon ami Filip Mesar des Canadiens, qui joue dans la Ligue junior de l'Ontario, Simon Nemec, qui joue dans le club-école des Devils du New Jersey et Pavol Regenda à Anaheim. J'ai parlé avec Martin Fehervary après notre match contre les Capitals de Washington. J'ai aussi parlé avec « Tuna » (le vétéran Tomas Tatar des Devils). Tuna n'hésite jamais à me donner des conseils quand on échange des messages textes. Il est super et un grand mentor pour moi.
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En vue du temps des Fêtes, je n'ai aucune idée des plans de la famille. C'est encore loin dans mon esprit. Mes parents aimeraient venir ici, mais c'est difficile. On verra bien, mais la pause de Noël est très courte. On parle de trois journées de repos et on recommence à jouer des matchs. J'essaierai simplement de ne rien faire le plus possible pendant ce temps-là.
En attendant, je profite de l'occasion pour vous souhaiter à tout le monde, à l'avance, Joyeux Noël et heureuse année!
Veselé Vianoce a šťastný nový rok!, comme on dit en Slovaquie.
\Propos recueillis par Robert Laflamme, journaliste principal LNH.com*