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Les Golden Knights de Vegas avaient eu la main chanceuse lorsqu'ils ont choisi Marc-André Fleury lors de leur repêchage d'expansion, puisque le gardien est rapidement devenu le visage de l'organisation. Le Kraken de Seattle sera-t-il en mesure de l'être tout autant?

C'est une question à laquelle l'équipe devra répondre mercredi (20 h HE; ESPN2, SN, SN NOW). Est-ce que le directeur général Ron Francis sera en mesure de trouver un joueur qui déclenchera les passions chez les partisans et qui sera un phare pour ses coéquipiers?
« Tout va dépendre de qui sera disponible et qu'on pourra sélectionner, mais on pense qu'il y aura de bons joueurs disponibles, a affirmé Francis, samedi. On espère que lorsqu'on les aura sélectionnés, on pourra les amener en ville, les présenter à tout le monde afin qu'ils deviennent les nouveaux visages de la formation du Kraken de Seattle. »
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Les options seront nombreuses pour le Kraken à la suite du dévoilement de la liste de protection des équipes, dimanche. Certains noms semblent être de bons candidats pour reprendre le rôle de Fleury.
Il y a tout d'abord Carey Price, le gardien qui vient de mener les Canadiens de Montréal à la Finale de la Coupe Stanley. Comme le Kraken, il est originaire de la grande région du Nord-Ouest Pacifique, plus précisément d'Anahim Lake en Colombie-Britannique, et il a joué son hockey junior avec les Americans de Tri-Cities, équipe de l'État de Washington.
Il n'est pas le seul. L'attaquant des Blues de St. Louis Vladimir Tarasenko, le capitaine des Flames de Calgary Mark Giordano, les attaquants des Flyers de Philadelphie James van Riemsdyk et Jakub Voracek et le défenseur des Devils du New Jersey P.K. Subban font tous partie de cette liste.
« Avec la COVID et le plafond salarial qui ne changera pas pour on ne sait combien d'années, ce ne sera peut-être pas si difficile pour Seattle de trouver son homme », a souligné Deryk Engelland. Natif de Las Vegas, il avait accepté un contrat avec les Golden Knights et avait compté comme la sélection de l'équipe chez les Flames de Calgary lors du Repêchage d'expansion de 2017.
« Il y a plusieurs équipes qui sont accotées au plafond salarial et qui vont devoir signer des joueurs, donc je pense qu'ils vont être en mesure d'assembler une équipe compétitive. C'est exactement ce que tu veux. »
Dès son arrivée à Vegas, Fleury, grâce à son côté humble, son talent et ses accomplissements - il avait gagné trois Coupes Stanley après tout - est devenu un puissant motivateur pour une bande de joueurs qui se sont sentis laissés de côté. En plus, il était prêt à faire de nombreuses entrevues, s'impliquer dans la communauté. Rarement avait-il l'air fatigué et rarement a-t-il dit non.
C'était une combinaison parfaite.
« Nous ne voulions pas nécessairement trouver le visage de la concession », a expliqué le directeur général de l'époque George McPhee. « On se disait que le visage de l'organisation devrait être notre logo. Il fallait que tout soit à propos de l'équipe. Nous n'avions pas nommé de capitaine. Nous voulions avoir 23 capitaines. Nous avons traité tout le monde de la même façon. Il n'y avait pas de hiérarchie.
« Ce que nous voulions, c'est obtenir du leadership de la part des joueurs que nous allions acquérir, et Marc-André en avait beaucoup, en plus de son talent et le fait qu'il lui restait du bon hockey en lui. Ce n'était pas l'objectif premier, mais il est devenu le visage de la concession tout naturellement. »
Bien sûr, Fleury était le joueur le plus connu parmi les nouveaux membres des Golden Knights. Il jouait à une position clé, la plus importante pour créer une équipe à partir de rien, selon McPhee. Il était beaucoup plus connu que d'autres joueurs qui sont depuis devenus des vedettes avec l'équipe, comme William Karlsson ou Jonathan Marchessault.
« Il était la seule vedette que les gens pouvaient connaître à l'époque », a souligné l'ancien attaquant des Golden Knights et maintenant membre de l'Avalanche du Colorado Pierre-Édouard Bellemare. C'était 'Flower'. Alors que dans le cas de tous les autres joueurs, personne ne savait qui nous étions! »
On peut sentir que tous les joueurs, même ceux qui ne sont plus avec l'équipe, admiraient et admirent toujours Fleury. Les joueurs de l'édition 2017-18 des Golden Knights, qui ont atteint la Finale de la Coupe Stanley à leur première saison ensemble avant de s'incliner contre les Capitals de Washington, ne tarissent pas les éloges envers Fleury et ce qu'il a fait sur et hors de la glace.
Il a donné le ton et a accepté les critiques.
« D'un point de vue marketing, je pense qu'ils s'en sont énormément remis à lui la première année », a soutenu le défenseur Nate Schmidt, qui évolue maintenant avec les Canucks de Vancouver. « Et ça enlève en quelque sorte de la pression sur les épaules de plusieurs autres gars, ce qui est honnêtement très agréable. Beaucoup moins de pression sur nous parce qu'il est la tête d'affiche. Mais il semble immunisé à ce genre de chose, c'est honnêtement très impressionnant. »
Fleury venait de perdre son poste avec les Penguins au profit de Matt Murray et n'avait pas été protégé. Bellemare a indiqué que le Québécois ne s'est jamais plaint, qu'il a toujours travaillé le plus fort qu'il pouvait, et qu'il était toujours souriant, ce qui a aidé à créer une culture d'équipe.
« Il est votre joueur étoile, a dit Bellemare. Tu arrives dans une toute nouvelle équipe alors tout le monde peut devenir une vedette et ça peut rapidement faire que certains gars se pensent meilleurs qu'ils le sont réellement. Il faut être sur ses gardes.
« Mais Flower était notre meilleur joueur, notre plus grosse vedette, tout en étant le gars le plus humble. Alors, peu importe qui vient deuxième, troisième, quatrième, ou même 19e, quel que soit ton nom, tu ne peux pas être arrogant. »
Voilà ce qui a fait de Fleury le visage de l'équipe pour les partisans et ses coéquipiers, le coeur et l'âme d'une équipe qui a accompli plus que ce qui était anticipé par n'importe qui. Ce sera difficile à reproduire pour le Kraken, mais il y a un plan et des joueurs qui pourraient imiter ce que Fleury a fait pour Vegas.
« Nous regardons assurément ce qu'ils ont fait en raison du succès qu'ils ont connu, mais comme nous l'avons mentionné à de nombreuses reprises, ce sera différent », a insisté Francis.
Peut-être pas.
« Je pense qu'ils peuvent reproduire plusieurs choses que nous avons faites et que c'est ce qu'ils feront, a dit McPhee. Et je crois que la pandémie les aidera grandement.
« Il y a des DG qui ont vécu cela une fois de l'autre côté. Ils pourraient être un peu plus malins. D'un autre côté, le gel du plafond salarial compliquera la tâche de certaines équipes et elles chercheront des solutions. Seattle pourrait en tirer profit. Nous nous attendons à ce que [le Kraken] fasse du très bon travail et qu'il ait une équipe très compétitive dès l'an prochain. »