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S'il est difficile - voire impossible - de tourner la page sur dix ans de carrière en l'espace de quelques semaines, David Savard a au moins bouclé la boucle d'une certaine façon, ces derniers jours, en affrontant ses anciens coéquipiers des Blue Jackets de Columbus.

Deux matchs remportés par le Lightning de Tampa Bay, et qui ont par le fait même mathématiquement éliminé les Blue Jackets de la course aux séries éliminatoires de la Coupe Stanley. Un drôle d'adon, certes, mais qui illustre à la perfection la tournure que vient de prendre la saison du défenseur québécois.
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« Ils ont connu une séquence difficile dans les derniers temps », a commenté Savard en entrevue avec LNH.com. « C'est une glissade qui était plate à vivre et on savait où l'équipe s'en allait depuis un bout. […] Tout le monde essayait de trouver des solutions, mais on n'avait pas de réponses. Ça devenait frustrant. »
Depuis qu'il a été échangé aux champions en titre de la Coupe Stanley, le 10 avril, ce n'est plus son problème. En passant de l'Ohio à la Floride, l'arrière de 30 ans a non seulement retrouvé l'été, il a aussi fait un bond de quelques rangs au classement de la section Centrale Discover.
Au lieu de jeter un œil sur le classement tous les jours en espérant que les autres équipes ne se soient pas trop distancées, Savard a désormais le privilège de pouvoir se concentrer sur le premier rang sans regarder constamment dans le rétroviseur.
« D'ici la fin de l'année, la vision est un peu différente, a-t-il admis. À Columbus, peu importe les années, on se battait souvent pendant une bonne partie de la saison pour demeurer en vie. Nous n'avons jamais été impliqués dans la bataille pour le premier rang de notre section. Ici, l'ambiance est différente. C'est une position intéressante. »
À deux semaines de la fin de la saison, le Lightning (32-14-2) occupe le troisième échelon de sa section, à deux points de la première place occupée par les Hurricanes de la Caroline, et à un petit point des Panthers de la Floride. Pas besoin d'être un grand connaisseur pour conclure que ce sera une lutte de tous les instants.
Nul besoin de réfléchir bien longtemps, non plus, pour donner un léger avantage au Lightning dans cette course à trois équipes.
L'expérience acquise au cours des dernières saisons et lors de leur récente conquête pourrait être un élément déterminant. La crème finit toujours par remonter à la surface.
Surtout quand on a la bonne recette.
« Les gars connaissent leurs standards », a observé Savard, qui a sept matchs à son actif avec sa nouvelle formation. « Ils savent quand ils ont moins bien joué et quoi améliorer pour gagner chaque match. Les ajustements viennent plus de l'intérieur du vestiaire qu'à Columbus. Les gars ont la recette du succès. »
Ingrédient manquant
L'acquisition de Savard - la seule du directeur général Julien BriseBois à la date limite des transactions - n'était probablement que le dernier ingrédient que le grand patron jugeait manquant pour permettre à ses ouailles de défendre leur titre. Et tout indique qu'il n'est pas là pour jouer les touristes : il est le deuxième joueur le plus utilisé en moyenne depuis son arrivée (21:22).
« C'est le fun de voir qu'ils ont déjà confiance en moi pour m'utiliser dans toutes les situations, mais surtout en désavantage numérique et contre les gros trios adverses, a-t-il ajouté. C'est le rôle que j'aime occuper. La transition a été facile à faire en jouant avec Victor Hedman, et maintenant avec Ryan McDonagh. »
Ne lui reste plus qu'à en profiter au maximum. Avec les années qui passent et les occasions d'aller jusqu'au bout qui se font rares, Savard n'a pas l'intention de passer à côté de la porte qui vient de s'ouvrir devant lui.
« Il me reste moins d'années à jouer qu'il y en a derrière, c'est certain, a-t-il conclu. Quand tu passes le cap des 30 ans, il te reste quelques bonnes années si tu es chanceux. Il faut donc profiter de chaque occasion de se rendre jusqu'à la Coupe. Ce sera plaisant de jouer en séries pour une équipe différente.
« On a un groupe qui a de bonnes chances de gagner, alors c'est encore plus excitant. »