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Un peu comme la grande majorité des amateurs de hockey, Anthony Duclair ne peut rien faire de plus que d'attendre patiemment de voir les décisions qui seront prises dans les prochaines semaines, voire les prochains mois, quant à la saison en cours.

Ça ne l'empêche pas de se projeter dans l'avenir, et même de rêver un peu en songeant aux joueurs sur lesquels les Sénateurs d'Ottawa pourraient mettre le grappin lors du prochain repêchage. On ne sait toujours pas où, quand ni comment se tiendra l'encan, mais on sait que le directeur général Pierre Dorion en profitera.

« J'ai hâte de voir, surtout cette année parce qu'on a potentiellement deux choix dans le top-5 », a dit l'attaquant québécois, jeudi, au cours d'une vidéoconférence organisée par LNH.com.

« C'est certain que ça va être excitant. En tant qu'organisation, on voit tous les jeunes qui s'en viennent et on regarde évidemment un espoir comme Alexis Lafrenière. On parle beaucoup de lui, c'est un Québécois, un gars de chez nous, qui pourrait devenir un Sénateur. Ce serait le fun. »

Ils seraient bien peu à s'en plaindre. Et des quatre participants à l'évènement - David Perron, des Blues de St. Louis, Kris Letang, des Penguins de Pittsburgh, et Pierre-Luc Dubois, des Blue Jackets de Columbus, étaient aussi de la partie - Duclair est le seul qui peut espérer faire équipe avec le meilleur espoir nord-américain, pour le moment.

Classé au premier rang sur la liste finale du Bureau central de dépistage de la LNH, l'attaquant de l'Océanic de Rimouski a dominé la LHJMQ avec sa récolte de 112 points, dont 35 buts, en 52 matchs en plus d'avoir mérité le titre du joueur par excellence du dernier Championnat mondial junior de la FIHG (CMJ).

Les regards sont rivés sur le natif de Saint-Eustache, au Québec, depuis le début de la saison, une situation similaire à celle qu'a déjà vécue Dubois, le troisième choix du Repêchage 2016 de la LNH.

« Je connais un peu Alexis, je l'ai côtoyé l'été dernier parce qu'il a joué avec un de mes meilleurs amis (Charles-Édouard D'Astous) à Rimouski, a relaté Dubois. Il fait les bonnes choses en ce moment. L'important, c'est de rester soi-même et de continuer à travailler fort.

« Il y a une raison pour laquelle il est le meilleur joueur de son âge au monde, et il doit simplement continuer dans cette voie. Il devra aussi écouter les vétérans à son premier camp, c'est très important. Mais il a une bonne tête sur les épaules, il va savoir comment faire. »

Si Lafrenière risque de ne pas attendre bien longtemps avant d'être réclamé, certains de ses compatriotes le seront un peu plus tardivement. Pas moins de 32 patineurs de la LHJMQ, dont 15 Québécois, se retrouvent sur la liste finale du Bureau central.

Letang s'est d'ailleurs demandé à la blague pourquoi on lui demandait de donner des conseils aux jeunes puisqu'il n'était qu'un choix de troisième ronde (62e au total en 2005). Ça ne l'a quand même pas empêché de gagner la Coupe Stanley à trois reprises et de participer au Match des étoiles à six occasions.

C'est surtout pour ça qu'on lui demandait conseil.

Dubois offre des conseils à Alexis Lafrenière

« À mes deux premières années, je me suis concentré à améliorer mon jeu défensif », s'est souvenu le défenseur, qui aura 33 ans vendredi. « Je voulais bien comprendre la game et m'assurer d'avoir de l'avance dans mes lectures de jeu. Il faut savoir comment bien utiliser son corps, comment bien se positionner.

« Dans le junior c'est plus lent, mais dans la LNH, tous les joueurs sont très bons et très intelligents. Le meilleur conseil que je peux leur donner, c'est de s'appliquer à comprendre le jeu et à le lire pour faire en sorte d'être aussi fiable défensivement. »

L'importance du premier camp

Letang a prouvé que le rang de repêchage n'était qu'un chiffre et que le travail dictait l'allure d'une carrière. Ignoré à sa première année d'admissibilité, puis repêché au premier tour l'année suivante (26e au total en 2007), Perron en est un autre qui n'a pas joui du même statut que Dubois ou Lafrenière.

Pour le plus récent champion de la Coupe Stanley, le premier camp professionnel auquel participe un espoir fait foi de tout pour la suite des choses.

« Je me souviens de Samuel Blais à son premier camp », a raconté l'attaquant de 31 ans. « Il n'allait clairement pas faire l'équipe parce qu'il n'y avait pas de place pour lui, mais j'avais été impressionné par sa confiance. Il essayait d'avoir un impact à son premier camp.

« Sans nommer de noms, certains jeunes arrivent et tournent autour du pot en se disant qu'ils ne font que prendre de l'expérience pour les années suivantes. Il y a toujours un autre gars qui arrive derrière toi, un autre choix de première ronde, donc c'est important d'avoir un impact dès son premier camp. »

« Tu veux impressionner les dirigeants, les entraîneurs et tes coéquipiers. Tu dois pouvoir te regarder dans le miroir après le camp et te dire que tu as tout donné », a conclu Duclair.