keith_071222

Quand il était temps de choisir une pièce d'équipement, Duncan Keith savait exactement ce qu'il désirait.

Le défenseur, qui a annoncé sa retraite mardi après une carrière de 17 ans avec les Blackhawks de Chicago et les Oilers d'Edmonton, était capricieux quand venait le temps de choisir une paire de patins ou un bâton, quitte à revenir avec ce qui avait fonctionné dans le passé.
« Je pense que c'était en 2010, nous venions d'avoir de nouveau bâton, comme c'est le cas chaque année, mais lui, il est allé dans son garage et a retrouvé des bâtons de 10 ans auparavant et il s'est mis à jouer avec eux », a raconté l'ancien attaquant de la LNH Bryan Bickell, qui a évolué avec Keith de 2006 à 2016.
« C'était une bête à part lorsqu'on parlait de patins, de bâtons ou d'autres pièces d'équipement. C'était un bon gars dans le vestiaire, un bon ami. »
Keith savait visiblement ce qu'il faisait, lui qui a tenu à remercier le personnel à l'équipement des Oilers en disant « je sais à quel point on vous en demande et je l'apprécie ». Les résultats ont toujours été au rendez-vous. Avec les Blackhawks, il a remporté la Coupe Stanley à trois reprises (2010, 2013 et 2015), il a gagné le trophée Norris à titre de meilleur défenseur de la LNH en 2010 et en 2014 et il a obtenu le trophée Conn-Smythe en 2015, octroyé au joueur le plus utile des séries éliminatoires. Il a aussi remporté la médaille d'or lors des Jeux olympiques de 2010 et 2014.
Keith, qui aura 39 ans samedi, a amassé 646 points en 1256 matchs dans la LNH. Les Oilers avaient fait son acquisition le 12 juillet 2021 en retour du défenseur Caleb Jones et d'un choix conditionnel qui s'est finalement transformé en sélection de troisième ronde en 2022 (Jérémy Langlois). Il lui restait une saison à un contrat de 13 ans d'une valeur annuelle de 5,53 millions $.
« J'ai toujours été fier de m'entraîner et d'être prêt, mais dans les dernières années, je ne me sentais plus comme dans le passé » a expliqué Keith, qui était accompagné de son fils Colton.
« J'aime encore ce sport, je vais toujours l'aimer. Mais j'ai changé et je deviens plus vieux; j'aurai 39 ans en fin de semaine. J'aurai aussi la possibilité d'être avec mon fils plus souvent, de l'accompagner à son hockey, d'aider mon frère à coacher nos garçons et sa fille, et plus j'y pensais, plus j'étais heureux. Ce n'est jamais une décision facile. Il y a une partie de moi qui sait que je pourrais encore jouer, mais c'est ainsi que je veux me retirer, en sachant qu'il m'en reste encore et que je suis relativement en santé. »
L'attaquant Andrew Ladd, qui a joué avec les Blackhawks de 2008 à 2010 ainsi qu'en 2016, avait l'habitude de s'entraîner avec Keith l'été.
« Il pouvait se pousser afin d'être dans une forme physique exemplaire pour être prêt pour le camp et la saison », a affirmé celui qui est maintenant avec les Coyotes de l'Arizona.
« Il avait cette façon de parler et de regarder les autres joueurs. Je pouvais l'écouter nous parler de Nicklas Lidstrom, et on pouvait voir que même s'il était un jeune défenseur, il tentait d'imiter les choses qu'il faisait. Il tentait toujours d'aller chercher le maximum de lui-même et d'être le meilleur dans son sport. C'est ce qui s'est produit en remportant ces trophées Norris et ces Coupes Stanley. J'ai été chanceux de faire partie de tout ça, puisqu'il m'a poussé vers de nouveaux sommets en tant que joueur de hockey. »
Quand les Blackhawks ont repêché Keith en deuxième ronde (54e au total) en 2002, l'une des inquiétudes était son gabarit (6 pieds 1 pouce, 192 livres). Keith a raconté que Trent Yawney, qui était l'entraîneur de Norfolk, le club-école des Blackhawks dans la Ligue américaine de hockey (LAH) entre 2000 et 2005, croyait que ce ne serait pas un obstacle.
« Il m'a beaucoup aidé à jeter les bases de ma carrière chez les professionnels, a dit Keith. Il m'a appris ce que ça prenait pour être un défenseur dans cette ligue. Il croyait en moi et il savait que je pourrais être un défenseur, même si j'étais plus petit, en utilisant ma vitesse, mon cœur et ma détermination. »
L'ancien attaquant des Blackhawks et actuel analyste des matchs de l'équipe Eddie Olczyk a souligné que Keith avait quelques autres attributs qui jouaient en sa faveur.
« On pouvait voir tous les jours sa volonté d'être le meilleur et de se dépasser, a-t-il raconté. 'Dunc' pouvait jouer de toutes les façons souhaitées. Il pouvait mettre des points au tableau offensivement. Je pense que je l'ai dit auparavant, mais si Dunc avait voulu, il aurait probablement pu ajouter 300 points à ses statistiques. Il savait ce qu'il devait faire pour aider l'équipe en étant l'un des meilleurs défenseurs de la Ligue pendant très longtemps, en plus de contribuer en attaque et de tenter de créer des choses offensivement. Je trouve qu'il a été un défenseur complet pendant de nombreuses années. »
On ne se demande pas si Keith sera intronisé au Temple de la renommée du hockey, mais plutôt quand. Va-t-il faire son entrée parmi les immortels à sa première année d'admissibilité comme son ancien coéquipier des Blackhawks Marian Hossa, qui a été intronisé au sein de la cuvée 2020? Peut-être, mais peu importe quand ça surviendra, Keith ne l'aura pas volé.
« Je suis certain que ça ne prendra pas beaucoup de temps, a lancé Bickell. Il est comme Hossa et d'autres joueurs semblables. Ils ont fait beaucoup pour le hockey et pour la ville de Chicago. Ils en ont fait un endroit spécial pour plusieurs personnes. »