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MONTRÉAL – Logan Mailloux le reconnaît sans la moindre hésitation : « Je reste toujours un mauvais juge pour décrire mes propres performances. Je suis sévère envers moi-même puisque je sais ce que je peux offrir. »

Après le revers de 4-3 en tirs de barrage des Canadiens contre les Islanders à Long Island, samedi, Mailloux n’avait pas un grand sourire devant les journalistes sur place même s’il venait de marquer son premier but dans la LNH et qu’il avait joué près de 20 minutes (19:03) pour sa première rencontre de la saison.

Le numéro 24 avait surtout sur le cœur sa tentative ratée en tirs de barrage contre Semyon Varlamov. S’il avait déjoué le gardien russe, il aurait prolongé cette longue fusillade à un dixième tour.

Deux jours après le passage au UBS Arena, Mailloux n’avait pas changé son discours. Il dressait encore un bilan nuancé de ses débuts à la ligne bleue du CH cette saison.

« Oui, j’étais content, mais pas complètement, a noté l’Ontarien. J’ai regardé le match au complet en reprise. Je dirais que c’était un match correct. J’ai perdu des batailles le long de la rampe. Je peux mieux jouer. J’aimerais revoir certains jeux.

« J’étais heureux d’inscrire mon premier but dans la LNH, a-t-il continué. C’est une bonne chose de retirer ce petit poids de mes épaules. Mentalement, c’est une bonne chose. J’espère maintenant marquer mon prochain but dans une cause gagnante. »

En conférence de presse à la veille de la visite des Rangers de New York au Centre Bell, Martin St-Louis n’était pas surpris par l’attitude de son jeune défenseur de 21 ans qui a tendance à regarder les deux côtés de la médaille.

« J’aime ça (le côté réaliste) pas juste chez un jeune joueur, mais chez tout le monde, a affirmé St-Louis. Tu veux toujours évoluer comme joueur. Je suis content qu’il parle comme ça. Même si tu marques un but, ça ne veut pas dire que tout est correct dans ton jeu. Il doit s’évaluer avec une vérité, pas juste selon un résultat. Quand les joueurs ont cette approche, ils deviennent plus constants. Quand tu t’évalues en fonction de la vérité, tu as moins souvent des périodes creuses. »

Pour revenir sur les émotions de son premier but, Mailloux sait maintenant ce qu’il fera avec la rondelle, récupérée par Jake Evans immédiatement après le jeu.

« Je la donnerai à mes parents (Jeff et Vanessa), a-t-il dit. C’était la fête de ma mère jeudi soir quand j’ai reçu le rappel. C’était un beau cadeau pour elle. Et j’ai marqué à mon premier match cette saison. C’était donc un autre cadeau pour ma famille. »

« Mes parents gardent plusieurs souvenirs de ma carrière au hockey, comme ils le font aussi avec ma sœur. Elle (Cassidy) a joué dans la division 3 (de la NCAA) à la crosse aux États-Unis (Université Bethany en Virginie-Occidentale). Mais c’est juste une rondelle comme cadeau. Je ne pourrai jamais remercier assez mes parents pour tout ce qu’ils ont fait pour moi. Je pense juste qu’ils seront heureux de voir ce souvenir à la maison. »

Un duo de recrues

Avec l’absence de Kaiden Guhle, blessé au haut du corps, St-Louis a encore une fois remanié ses duos à la ligne bleue contre les Islanders. Il a fait confiance à deux jeunots en réunissant Mailloux et Lane Hutson.

« Nous ne sommes pas deux défenseurs complètement différents, nous avons chacun une touche offensive, mais Lane contrôle plus la rondelle et il est plus souvent en zone offensive, a expliqué Mailloux. J’ai besoin de bien lire ses intentions pour ne pas foncer en même temps que lui. J’ai aimé jouer avec Lane. Nous avions formé un duo lors du tournoi des recrues contre les Maple Leafs. J’avais donc une petite expérience. »

Un duo Hutson-Mailloux pourrait facilement s’inscrire dans les plans du Tricolore. Il y a un gaucher et un droitier, mais aussi un petit défenseur et un plus gros.

« Oui, c’est possible (un duo du futur), a mentionné St-Louis. Logan est grand et gros et il couvre aussi beaucoup de glace. C’est possible. »

Dach à l’aile du premier trio ?

Le CH a patiné pendant un peu plus de 60 minutes lundi au Centre Bell. C’était la journée de la traditionnelle photo d’équipe avant l’entraînement. Mais c’était aussi une journée sous le signe de possibles changements.

Kirby Dach s’est exercé à l’aile droite du premier trio aux côtés de Nick Suzuki et de Cole Caufield. Juraj Slafkovsky, qui est ralenti par un malaise à l’épaule gauche, n’a pas participé à l’entraînement.

« Kirby a un style similaire à ‘Slaf’, il a une longue portée et il patine très bien, a noté Suzuki. Il a aussi une bonne vision du jeu. Il a de grandes qualités. Nous avons déjà joué avec lui dans le passé. Je ne sais pas ce qui arrivera avec Slaf pour le prochain match. S’il doit se reposer, je pense bien que nous jouerons avec Kirby. »

Questionné sur la présence de Dach à l’aile du premier trio, St-Louis a simplement répondu qu’il s’agissait d’une possibilité, mais que c’était trop tôt pour se prononcer.

Malgré de bonnes statistiques offensives, Suzuki (cinq passes en six matchs), Caufield (six buts, une passe en six matchs) et Slafkovsky (un but, cinq passes en six matchs) n’ont pas offert de grandes performances à cinq contre cinq depuis le début de la saison. Ils ont passé trop de temps dans leur propre territoire, conservant tous les trois un différentiel des tirs tentés (Corsi) inférieur à 40 pour cent.

« Je crois que je peux mieux défendre mon territoire et j’ai le sentiment que je précipite trop de jeux, a souligné Suzuki. Je sais ce que je peux faire sur une glace. Je ne dirais pas que je joue mal, mais je peux certainement mieux jouer. »