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Martin Biron a connu une carrière de 15 saisons dans la LNH et il a signé 230 victoires en 508 matchs, connaissant notamment deux saisons de 30 gains et plus. Il a également atteint la finale de l'Association de l'Est avec les Flyers de Philadelphie en 2008. Le gardien natif de Lac-St-Charles a été sélectionné au 16e rang au total du repêchage 1995 par les Sabres de Buffalo. Il a évolué avec les Sabres, les Flyers, les Islanders de New York et les Rangers de New York. Martin a accepté de collaborer avec l'équipe de LNH.com chaque semaine afin de discuter de l'univers des gardiens et d'analyser l'actualité de la LNH.

Quand je pense à la carrière de mon ancien coéquipier Jason Pominville, ce qui me revient en tête c'est surtout le fait qu'il est passé à un cheveu de ne jamais enfiler l'uniforme des Sabres.
Vous ne vous en souvenez peut-être pas, mais avant même de disputer son deuxième match dans la LNH, il a dû passer par le ballotage puisqu'il n'avait pas réussi à se tailler un poste au sein de l'équipe au début de la saison 2005-06.
À l'époque, les 29 autres équipes avaient décidé de lever le nez sur lui. Quelle incroyable erreur!
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Les Sabres ont été chanceux de ne pas le perdre et ç'a aussi été bon pour lui. Quand il a été rappelé, toutes les conditions étaient réunies pour qu'il connaisse du succès. C'était la première saison disputée après le conflit de travail de 2004-05; la LNH était devenue plus rapide et il y avait moins d'accrochage.
Quand il est arrivé avec nous, il était sur le troisième trio avec Derek Roy et Maxim Afinogenov. Sa principale responsabilité était de jouer sur le désavantage numérique. Il ne touchait pas à l'avantage numérique; c'était réservé à nos vedettes et à nos joueurs plus expérimentés. Mais Pommer a eu un impact dès son arrivée. C'était un gars capable d'accumuler les points, mais qui était surtout responsable défensivement.
D'ailleurs, il a marqué le but le plus important de sa carrière en désavantage numérique à sa première saison. Il a contourné Daniel Alfredsson avant de battre Ray Emery en prolongation pour nous permettre d'éliminer les Sénateurs d'Ottawa en cinq matchs lors de la demi-finale de l'Association de l'Est en 2006. Ce but va être rejoué et rejoué tellement souvent dans l'aréna à Buffalo parce que c'en est un très important pour l'organisation.
Il n'a jamais été le gars qu'on remarquait le plus sur la glace ni même la grosse vedette de l'équipe. Il y avait toujours quelqu'un d'autre. D'ailleurs, quand il a atteint la LNH, il l'a fait à peu près au même moment que les Thomas Vanek, Brian Campbell et Ryan Miller. On parlait beaucoup plus d'eux que de lui à Buffalo.
Je me souviens qu'à l'époque, notre défi dans le vestiaire était de le faire fâcher. Jason a toujours un sourire dans le visage, il a du plaisir à jouer et c'était contagieux. Il riait tellement des tours qu'on jouait aux autres coéquipiers, mais il n'aimait pas être la victime. Oh que non! C'était la seule façon de le frustrer… On a réussi quelques fois, mais ça ne durait jamais bien longtemps.
Jason, c'est aussi quelqu'un que les amateurs ont toujours affectionné parce qu'il travaillait fort et qu'il se donnait pour l'équipe. Quand il parle aux médias, c'est toujours pour dire des choses importantes, il ne répète pas des clichés à gauche et à droite.

BUF@OTT: Pominville marque à son 1000e match

Quand il est revenu l'an dernier après avoir passé cinq saisons avec le Wild du Minnesota, tout le monde était content de le revoir même s'ils savaient évidemment que ce n'était plus le jeune Pommer de l'époque.
Il a marqué lors du premier match de la saison contre les Canadiens et je me souviens avoir croisé sa conjointe Kim dans les gradins à Buffalo ce soir-là. Elle m'avait dit qu'ils avaient adoré leur séjour au Minnesota, mais que le fait de revenir à Buffalo, c'était comme revenir à la maison. C'est vraiment le sentiment qui s'approche le plus de celui de jouer pour son équipe d'enfance, je crois.
Le sentiment d'appartenance est très fort chez les Sabres. Moi aussi, j'aurais aimé y retourner à la fin de ma carrière, mais je n'en ai pas eu la chance. En revenant dans la région et en travaillant maintenant comme analyste pour les matchs de l'équipe, c'est comme si je n'étais jamais parti. Et je pense que c'est ce qu'il ressent maintenant.
Pour moi personnellement, un gars de Québec, c'est certain que de jouer pour les Nordiques aurait été encore plus émotif. Mais je suis persuadé que le fait de revenir au sein de l'organisation qui t'a repêché, avec laquelle tu as joué ton premier match et à laquelle tu t'identifies, c'est ce qui se rapproche le plus de ça.
Depuis qu'il est de retour, on ressent vraiment l'effet de son leadership. Il accepte tous les rôles qu'on lui donne, une chose qui se perd chez la nouvelle génération de joueurs. Au début de la saison, il s'est retrouvé sur le quatrième trio en compagnie de Zemgus Girgensons et d'Evan Rodrigues. Il aurait pu faire la baboune, mais il a fait totalement le contraire. Son trio a été l'un des meilleurs lors de plusieurs matchs et il a obtenu une promotion.
Il est maintenant sur le premier trio avec Jack Eichel et Jeff Skinner et il contribue grandement aux succès des Sabres. Il démontre qu'il est encore capable d'avoir un impact au sein d'un trio offensif. Je suis convaincu que son leadership et sa maturité vont aider cette jeune équipe à finalement tourner le coin.
Pour avoir atteint le plateau des 1000 matchs et aussi celui des 700 points en carrière récemment, Jason Pominville mérite toute notre admiration!
\ Propos recueillis par Guillaume Lepage, journaliste LNH.com*