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MONTRÉAL — S’il y a un moment parfait pour qu’Auston Matthews et les Maple Leafs de Toronto atteignent un autre niveau, c’est cette saison.

Quand l’attaquant vedette et ses coéquipiers vont sauter sur la glace du Centre Bell pour leur premier match de la saison 2024-25 contre les Canadiens de Montréal mercredi (19 h HE; TVAS, SN), il s’agira du 769e duel de saison régulière entre deux des plus vieux rivaux de la LNH.

Il n’y a peut-être pas de meilleur endroit afin que Matthews dispute son premier match avec le « C » sur son chandail, après avoir été nommé 26e capitaine dans l’histoire de 107 ans des Maple Leafs.

Comment mieux entamer une saison au cours de laquelle le joueur de 27 ans doit marquer 53 buts pour dépasser Mats Sundin (420 buts) au premier rang des buteurs dans l’histoire de Toronto?

On sent que c’est le début d’une nouvelle ère pour les Maple Leafs. Mais l’est-ce vraiment?

Pour Matthews, inscrire son nom dans le livre des records de Toronto et être capitaine sont deux immenses honneurs. Mais ce n’est pas la priorité. Aller loin en séries éliminatoires de la Coupe Stanley, ce que les Maple Leafs n’ont pas fait pour la majorité des deux dernières décennies, est l’objectif principal.

Jusqu’à ce que ça se produise, on continuera à parler des Maple Leafs comme de cette équipe qui s’effondre dans les moments importants. Et Matthews le sait.

« Évidemment, l’objectif est de faire partie de la grande danse du printemps », a affirmé Matthews mardi. « Nous voulons continuer à bâtir notre jeu au cours des prochains mois, afin de nous placer dans une position pour y accéder. »

Pour la direction de Toronto, Matthews est la personne parfaite pour conduire l’équipe à un autre niveau.

Repêché au premier rang en 2016, Matthews collectionne les honneurs individuels : le trophée Calder à titre de recrue de l’année (2017), le trophée Hart, remis au joueur le plus utile à son équipe (2022), et le trophée Maurice-Richard à titre de meilleur buteur de la LNH (2021, 47 buts; 2022, 60; 2024, 69).

Malgré tout, les Maple Leafs ont remporté seulement une série au cours des deux dernières décennies, quand ils ont éliminé le Lightning de Tampa Bay en six matchs en première ronde en 2023.

Si cette léthargie peut difficilement être attribuable à Matthews, il s’agit d’une tendance que le principal intéressé veut désespérément changer. Et pour quiconque l’ayant vu dominer le match no 2 de la première ronde contre les Bruins de Boston avec trois points dans une victoire de 3-2 en avril dernier, il peut être le catalyseur de cette équipe.

Sheldon Keefe était l’entraîneur de Toronto à ce moment-là. Il a été congédié peu de temps après que les Maple Leafs eurent été éliminés par les Bruins en sept rencontres. Aujourd’hui derrière le banc des Devils du New Jersey, il approuve la décision de Toronto d’avoir fait de Matthews le capitaine.

Dans son esprit, comme dans celui de la direction de Toronto, il s’agit de l’équipe d’Auston Matthews et de son moment pour briller.

« C’était logique de penser qu’Auston était prêt pour ça », a dit Keefe aux journalistes du New Jersey. « Il est un meneur à sa façon. »

Keefe a rapidement souligné que l’attaquant de Toronto John Tavares, qui a gracieusement effectué la passation des pouvoirs à Matthews, a fait preuve de classe et montré l’exemple avec son leadership et son éthique de travail.

« Mais Auston est prêt à avoir plus de responsabilités, donc ça ne m’a pas surpris du tout », a dit Keefe.

Pour le directeur général Brad Treliving, cette décision n’était pas un désaveu envers Tavares. C’était plutôt la reconnaissance de la progression de Matthews comme joueur, comme personne et, surtout, comme leader.

« Il est un joueur que les autres vont suivre dans ce vestiaire », a mentionné Treliving, ajoutant que « nous avons simplement besoin qu’il soit Auston. »

Jusqu’ici, tout se passe parfaitement, selon son compagnon de trio et ami de longue date Mitch Marner.

« On ne sent pas qu’il a de la pression », a assuré l’ailier des Maple Leafs. « Et c’est ce que tu veux voir. Il est emballé d’être le capitaine de cette équipe. Ça ne pèse pas lourd sur lui. Tu adores voir ça. C’est quelque chose que toute l’équipe remarque également. »

Matthews a adopté l’approche de mener par l’exemple. Dans tout ça, il affirme que porter cette lettre spéciale sur son chandail ne l’a pas changé.

« Ce n’est pas trop différent, a-t-il souligné. Je pense que c’est probablement plus symbolique qu’autre chose.

« Il s’agit de ma neuvième saison, et les vétérans comme Morgan Rielly et moi, entre autres, nous assurons d’établir le standard chaque jour. »

Matthews et les Maple Leafs seront certainement mis à l’épreuve cette semaine. Après le lever de rideau à Montréal mercredi, ils se mesureront à Keefe et aux Devils jeudi, dans ce qui promet d’être un match émotif pour les deux équipes.

Sur le plan personnel, il s’agira du coup d’envoi de son parcours jusqu’au record de buts de Sundin, une marque que le natif de Bromma, en Suède, sait que Matthews va finir par éclipser.

« Auston va battre mon record, que ce soit cette année ou l’an prochain, et c’est ce qu’on veut qui se produise », a dit Sundin, un ancien capitaine de Toronto, le mois dernier. « Les Maple Leafs de Toronto sont la plus grande concession de hockey au monde, et tellement de grands joueurs ont été capitaines, donc c’est un immense honneur. Ça vient avec des responsabilités, mais Auston est le meilleur joueur de l’équipe.

« Il est le leader et il le mérite. Je pense que ça va faire de lui un meilleur joueur. Il ne doit rien changer, et tout va bien aller. Il va exceller. »

Nous sommes sur le point de le savoir.

*Avec la contribution du journaliste NHL.com Mike G. Morreale.

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