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SUNRISE, Floride – Connor McDavid pouvait voir une photo de Sidney Crosby qui soulève la Coupe Stanley au bout de ses bras s’il regardait au loin. À sa droite, il y avait une autre photo de Rod Brind’Amour, les yeux fermés et un immense sourire dans le visage, avec le plus beau des trophées au-dessus de sa tête.

La coupe, la vraie de vraie, avait aussi sa place dans cette grande salle au premier niveau du Amerant Bank Arena.

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En cette journée consacrée aux médias à la veille du premier match de la finale entre les Oilers d’Edmonton et les Panthers de la Floride, McDavid faisait tout en son possible pour ne pas trop la regarder.

Le capitaine des Oilers y rêve depuis longtemps, mais il la chérira uniquement après quatre victoires contre les Panthers. Avant ça, il ne veut pas y penser. Et quand on lui demande si une première conquête ajouterait un chapitre de plus à sa légende, le numéro 97 y va d’une réponse glaciale.

« Je l’ai dit avant la série contre Dallas et je le dis encore avant la série contre la Floride. Les Panthers ont une très bonne équipe et j’y consacre toute mon attention. Je reste dans le moment présent. Je peux simplement réaliser ce qu’il y a devant moi. Je pense à samedi et au premier match. »

Sous la présence d’une douzaine de caméras et d’une vingtaine de journalistes, McDavid a répondu à une multitude de questions en gardant son calme et sans trop exprimer ses émotions. Il parlera plus fort sur la glace.

« Je suis emballé, a-t-il dit avec un petit sourire en coin. J’ai hâte d’en finir avec la folie avant le début de la finale. Aujourd’hui, j’ai un agenda bien rempli. Une fois que ce sera terminé, nous reviendrons uniquement au hockey. J’aime les sports, j’aime le hockey. J’ai toujours voulu participer à ce type de journée. C’est un moment spécial. »

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McDavid, qu’on décrit comme un talent générationnel depuis l’âge de 15 ans, a déjà sa place parmi les grands du hockey.

On pourrait l’illustrer avec une multitude de chiffres. Mais on s’en tiendra à quelques statistiques. En neuf saisons, il en compte déjà sept de 100 points ou plus. Il est aussi l’un des trois seuls joueurs de la LNH avec une moyenne de point par match supérieure à 1,50 en saison (1,52) et en séries (1,58). Les deux autres joueurs ont pour noms, Wayne Gretzky (1,92 en saison et 1,84 en séries) et Mario Lemieux (1,88 et 1,61).

Connor McDavid, c’est aussi trois saisons d’affilée de plus de 120 points (123, 153 et 132) lors des trois dernières campagnes. En 2022-2023, il a marqué 64 buts. En 2023-2024, il a récolté 100 passes.

Depuis le début des séries, McDavid reste McDavid. Il est sur une autre planète avec une récolte de 31 points (6 buts, 25 passes) en 18 rencontres. En finale, le phénomène des Oilers aura toutefois un autre phénomène dans ses pattes en Aleksander Barkov, le gagnant du trophée Frank J. Selke en 2024 et 2021.

« Barkov est un très bon joueur, un grand joueur, a reconnu l’Ontarien de 27 ans. Il joue bien sur 200 pieds. Défensivement, il est l’un des meilleurs. Je sais qu’il s’agira d’un grand défi de jouer contre lui. »

Déjà deux légendes

McDavid partage la scène à Edmonton depuis longtemps avec Leon Draisaitl. Les deux attaquants des Oilers ont la réputation d’être deux des meilleurs joueurs au monde. Un peu comme l’étaient Sidney Crosby et Evgeni Malkin avec les Penguins de Pittsburgh ou Patrick Kane et Jonathan Toews avec les Blackhawks de Chicago.

D’ici les prochains jours, le monstre à deux têtes des Oilers cherchera à bonifier sa légende avec une première conquête de la Coupe Stanley. Crosby et Malkin l’ont fait une première fois en 2009 et Kane et Toews l’ont gagné une première fois en 2010.

« Même s’ils ne devaient jamais gagner la Coupe Stanley de leur carrière, ils resteront toujours deux légendes de notre sport, a dit le gardien Stuart Skinner. Ils sont les meilleurs joueurs au monde et ils ont gagné des trophées (individuels). Ils veulent gagner, ils veulent se sacrifier. Si nous parvenons à l’emporter contre les Panthers, ils viendront solidifier encore plus leur héritage. »

Maintenant âgés respectivement de 27 et 28 ans, McDavid et Draisaitl sont mieux outillés pour atteindre la terre promise.

« J’ai compris que tu ne participeras pas aux séries et que tu ne gagneras pas 16 fois avec des pointages de 5-0 à tous les matchs, a dit Draisaitl. Nous avons eu besoin de temps avant d’arriver ici. Nous étions aussi de jeunes joueurs avec toute la pression du monde sur nos épaules. J’avais parfois ce sentiment. Tout le monde s’attendait à de grandes choses de notre part. Nous n’étions pas prêts à vivre ça et nous ne savions pas ce que ça prend réellement pour gagner. Nous avions 19, 20 ou 21 ans. Parfois, tu as besoin de parcourir un plus long chemin. »

Sous l’ère McDavid et Draisaitl, les Oilers ont atteint une fois la finale de l’Ouest en 2022, subissant l’élimination en quatre matchs contre l’Avalanche du Colorado, et maintenant une fois la finale de la Coupe Stanley.

Un capitaine plus mature

Capitaine des Oilers depuis qu’il a 19 ans, McDavid est le premier à reconnaître qu’il a gagné en maturité.

« Je dirais que je suis plus à l’aise de parler, a mentionné le numéro 97. Je reconnais mieux les occasions pour le faire. Je suis capitaine depuis un jeune âge. J’ai appris de mes expériences, elles n’étaient pas toujours faciles. C’est un honneur pour moi de porter le ‘’C’’ sur mon chandail et je prends ce rôle à cœur. »

Vincent Desharnais, qui regardera visiblement le premier match de la finale des gradins, a aussi décrit l’évolution de McDavid comme meneur.

« Je joue avec lui depuis deux ans et je remarque déjà une différence dans sa maturité, a dit le défenseur. Il a atteint un autre niveau. Il est le meilleur joueur au monde depuis sept ou huit ans. Mais tu ne peux pas juste être le meilleur joueur au monde et gagner par magie. Tu dois être bon partout. Il parle plus dans notre vestiaire, il joue un rôle qui est encore plus important que celui de marquer un but ou obtenir une passe. Il bloque aussi des tirs. Ça fait une grosse différence. »

Dans la catégorie des tirs bloqués, McDavid en compte 10 depuis le début des séries et Draisaitl est à 13. Parmi les attaquants des Oilers, seul Dylan Holloway a bloqué plus de tirs (18).

Il s’agit d’une autre indication de leur désir de gagner et de se sacrifier pour l’équipe.